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La carpe gibelle (Carassius gibelio) est une espèce majeure en aquaculture. En 2016, la production de carpe gibelle représentait 3 millions de tonnes en Chine. Ce poisson a la particularité d’exister sous plusieurs niveaux de ploïdie, à savoir diploïde et triploïde. Ceci a des conséquences au niveau de sa reproduction ; en effet la carpe gibelle a la capacité de se reproduire de façon sexuée et par gynogenèse. La reproduction sexuée aboutit à la production de descendants mâle et femelle, dont le génome est fourni par les deux parents. La gynogenèse est un mode de reproduction où le sperme du mâle n’intervient que pour stimuler les œufs de la femelle ; le génome du mâle n’intervient pas dans la formation du zygote. La conséquence de cette reproduction, dans la plupart des cas, est la production d’individus uniquement femelles, qui sont des clones de la mère. Le poisson rouge (Carassius auratus) est à la fois un poisson d’ornement, un animal de compagnie très populaire et un animal d’expérience. 
L’herpès virus cyprin 2 (CyHV-2) est un virus de la famille des Alloherpesviridae, apparenté à l’herpès virus cyprin 3 (CyHV-3), qui touche la carpe gibelle et le poisson rouge. Il provoque une maladie hémorragique chez ces deux espèces menant à des taux de mortalité allant jusqu’à 100% dans les élevages. Le développement de méthodes de prévention et de traitements pour cette maladie est essentiel pour l’aquaculture de carpes gibelles. 
Avant d’aller plus en avant dans l’étude du CyHV-2, nous nous sommes intéressés à deux de ces espèces cibles, la carpe gibelle et le poisson rouge. Le but de ce travail était d’une part de parvenir à une méthode pour établir qu’un poisson répondant aux critères morphologiques du genre Carassius appartienne à l’espèce Carassius gibelio ou Carassius auratus. Une méthode se fondant uniquement sur une comparaison morphologique se révélant insuffisante, nous avons procédé à des analyses génétiques pour caractériser ces espèces. D’autre part nous souhaitions mettre au point une méthode non invasive afin de déterminer le niveau de ploïdie des poissons. 
Les expériences réalisées nous ont permis de montrer que 5 poissons rouges présumés appartenaient à l’espèce Carassius auratus et que 16 carpes gibelles présumées appartenaient à l’espèce Carassius gibelio. Nous avons également pu déterminer le niveau de ploïdie de tous les poissons testés par cytométrie en flux en prélevant un morceau de nageoire. Il s’est avéré que tous les poissons rouges étaient diploïdes et que 8 carpes gibelles étaient triploïdes et 6 carpes gibelles diploïdes.

génétique --- carassius gibelio --- carassius auratus --- ploïdie --- Sciences du vivant > Médecine vétérinaire & santé animale