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Comment un établissement favorise-t-il le bien-être des étudiants ?OBJECTIF: Le rôle premier de l'architecture est d'abriter l'homme. L'architecte intervient sur le monde et le transforme pour une autre personne et pour la collectivité.L'image des bâtiments et l'aménagement des locaux ont une influence directe sur le ressenti des utilisateurs mais aussi sur l'organisation de la vie collective qui s'y déroule. L'objectif était donc de trouver " comment les espaces collectifs influencent le ressenti ? " Comment la typologie, la dimension, la disposition et l'état des locaux conditionnent-ils les utilisateurs ?Le déroulement de mon travail m'a amené à m'intéresser aux établissements destinés aux études supérieures, en tant que lieu familier, collectif et cadre de vie quotidienne.La question de " Comment un établissement favorise-t-il le bien-être des étudiants ? ", porte notre intérêt sur l'individu et la complexité de son ressenti.DEMARCHES: Les recherches d'études et de théories m'ont poussé vers le travail par processus expérimental. Trois instituts voués à l'enseignement supérieur ont servi de champ d'application : L'Institut Supérieur d'Architecture Saint-Luc à Tournai, les Facultés Universitaires Catholiques de Mons et l'Institut Supérieur Artistique " le 75 " à Bruxelles. L'analyse des bâtiments se fonde sur l'étude des plans, l'observation sur site de l'utilisation des bâtiments et de la vie sociale ainsi que sur une écoute attentive des remarques et commentaires de chacun. Il s'agit de constater comment les lieux sont utilisés et investis, d'identifier les typologies, le rôle de chaque bâtiment, ainsi que les défauts et qualités des espaces.Pour chaque institut une rencontre avec une douzaine d'étudiants a été organisée. Ceux-ci ont été amenés à discuter de leur vie au sein des bâtiments et à dessiner sur un grand format ce que représente pour eux leur faculté en tant qu'espace de vie.La méthode des " mind maps " permet d'avoir une idée de la perception qu'ont les étudiants de leur lieu de vie quotidienne. Cette méthode permet notamment d'explorer une vision globale en paralléle à une vision locale. Chaque dessin a ensuite été analysé suivant deux méthodes pour tenter d'identifier les éléments importants pour chaque étudiant ainsi que son ressenti.CONCLUSIONS: Par l'analyse des dessins une distinction s'impose entre un mode de fonctionnement proprement rationnel et un mode de fonctionnement irrationnel, basé sur le ressenti, chaque université variant entre ces deux pôles à cause de ses caractéres spécifiques.Par les formations qu'elles offrent, on pourrait supposer d'emblée que les Facultés Universitaires Catholiques de Mons s'orientent vers un mode de fonctionnement rationnel. Celui-ci implique une structure, une hiérarchie établie et un mode de fonctionnement relativement traditionnel. Si l'organisation des FUCaM favorise de nombreuses activités sociales et festives, on a constaté cependant que bon nombre d'étudiants ne se satisfaisaient pas de cette ambiance et ressentaient un besoin de retour à un aspect plus sensible, favorisant la détente et le repos.L'institut Supérieur d'Architecture de Saint-Luc a, lui, un statut particulier puisqu'il combine un mode de fonctionnement rationnel et sensible. Cette ambivalence se retrouve aussi bien dans l'aménagement des bâtiments que dans l'organisation de la vie collective. L'équilibre entre le besoin de loisir et la nécessité du travail semble donner satisfaction aux étudiants. Ils demandent cependant plus d'activités de détente pour renforcer les liens sociaux et pour compenser la pression de travail en projet.Enfin par la formation purement artistique, l'Ecole Supérieure des Arts de l'Image du 75 de Bruxelles s'oriente vers un mode de fonctionnement fondé sur le ressenti, qui favorise le développement artistique de l'étudiant et un grand nombre d'interactions sociales. L'ambiance au sein de l'école est assez détendue et assez familiale. La disposition et l'organisation des bâtiments correspondent à ce mode de fonctionnement, si ce n'est que la séparation des locaux est perçue par les étudiants comme limitant les interactions. On constate ainsi qu'il n'y a pas un type précis d'étudiant correspondant à un type de faculté et d'organisation. Même si le mode de fonctionnement dominant de chaque institut correspond à celui des différents étudiants, un besoin d'équilibre est souvent exprimé. Si une faculté accentue trop le mode de fonctionnement associé à sa formation, les étudiants auront tendance à exprimer un besoin de retour à un équilibre. Cependant c'est le 75, qui a une mentalité fondée surtout sur le ressenti, qui semble tout à fait correspondre aux attentes des étudiants.D'une maniére générale, si le besoin de rationalité et de structure n'est pas ressenti par tous de la même façon, le besoin d'irrationnel, de sensible et de liens sociaux est, lui, au contraire un besoin commun à tous les étudiants.Les émotions humaines sont omniprésentes et ne peuvent être ignorées. Pour qu'un bâtiment soit " vivant ", il faut qu'il soit adapté aux exigences techniques, mais aussi aux exigences d'ordre émotionnel. Le ressenti des utilisateurs est donc pour moi un des paramétres entrant en compte dans le travail de projet.

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