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Les Mémoires de Voltaire ne concernent que la période 1733-1760, la plus "singulière" : "Je continue et ce sont toujours des choses singulières", constate-t-il. 1733 est la date de sa rencontre décisive avec Mme du Châtelet. Puis ce sont ses relations avec Frédéric et la personnalité singulière de ce prince qui sont au centre du récit, sur fond de politique et de guerre pendant prè s de trois décennies. On a considéré ces Mémoires comme un règlement de compte avec Frédéric. Certes Voltaire ne manque pasde raconter son arrestation à Francfort en 1753 par des fonctionnaires prussiens; il trouve parfois des formules féroces pour dévaloriser Frédéric : "Comme il avait toujours parlé de se faire tuer, il voulut que son frère le prince Henri acquittât sa prome sse..." Mais il ne nie pas qu'il a été séduit par ce roi aux multiples talents et réussites : "je crus que je l'aimais." En 1757 encore, après Rosbach, il comprend l'enthousiasme des Français pour leur vainqueur : "tous les défauts de l'homme disparurent devant la gloire du héros." Les Mémoires sont plutôt une mise au point qu'une œuvre vengeresse. Anecdotes, bons mots et iron ie rendent savoureux ce document personnel et historique sans nuire à sa portée
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Le jeune Florentin Côme Alexandre Collini (1727-1806) entra au service de Voltaire en 1752. Devenu son secrétaire et bientôt son homme de confiance, il fut témoin de la dernière année du séjour à Berlin, de la célèbre querelle avec Maupertuis qui donna naissance à la Diatribe du docteur Akakia et de la rupture avec Frédéric II. Surtout, il passa avec le philosophe et sa nièc e les pénibles semaines de l'emprisonnement à Francfort, sur lesquelles il a laissé un témoignage irremplaçable. Il le suivit encore à Mannheim, à Strasbourg, à Colmar, à Lyon, à Prangins et enfin aux Délices, jusqu'à ce que, quelques propos impertinents ayant offensé Mme Denis, Voltaire se vit contraint de se séparer de lui en juin 1756. Loin de l'abandonner à son sort, il le reco mmanda à l'électeur palatin Charles-Théodore et Collini fit à Mannheim une carrière estimable d'historien et de savant. L'ambition de Collini est de présenter, non le Voltaire officiel, mais l'homme même, saisi dans son quotidien familier et dans son inlassable activité. Il brosse de lui un portrait attachant et publie un grand nombre de lettres reçues du po ète, encore inédites lorsque Mon séjour auprès de Voltaire, rédigé en 1800, paraît posthume en 1807.
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