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Concernant le jugement perceptif des effets de la charge vocale, la littérature est relativement pauvre, reflétant l’idée que ce domaine ait été peu investigué jusqu’à présent. Notre étude poursuit un double objectif. Le premier objectif a pour but d’évaluer l’impact de deux heures de charge vocale. Nous émettons l’hypothèse qu’après deux heures de lecture, il y aura un effet du temps se traduisant par une modification des aspects pressé et/ou soufflé de la voix. Le second objectif a pour but d’évaluer l’impact de l’intensité de charge vocale. Nous émettons l’hypothèse qu’il y aura une différence concernant les aspects pressé et soufflé entre la voix post charge vocale à intensité conversationnelle et la voix post charge vocale à intensité élevée. Afin de répondre à nos objectifs et hypothèses de recherche, nous avons utilisé les échantillons vocaux de 50 femmes normophoniques issus d’une précédente étude (Remacle & al., 2012) et nous les avons soumis au jugement perceptif de juges experts via un paradigme de comparaisons par paires. Les résultats ont permis de mettre en évidence une fiabilité intra-juges allant de très faible à passable entre le test et le re-test, avec une majorité de faible et de très faible. La fiabilité inter-juges démontre également un accord faible ou très faible entre les dix juges. Concernant nos hypothèses, les résultats ont permis de mettre en évidence des changements significatifs au cours du temps pour la voix soufflée et cela quel que soit le niveau d’intensité. Par contre, les analyses statistiques n’ont pas montré de différences significatives concernant l’aspect pressé. Ainsi, nous observons soit une absence de changement, soit une amélioration dans les paramètres évalués après les deux heures de lecture. Notre hypothèse de départ est donc à moitié confirmée. L’hypothèse d’un effet d’intensité, quant à elle, n’est pas soutenue par les résultats obtenus. En d’autres termes, la voix n’est ni plus pressée, ni plus soufflée post charge vocale à intensité élevée qu’à intensité faible.

Voix -- Aspect physiologique --- Femmes --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Multidisciplinaire, généralités & autres

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L'évolution des techniques de dosimétrie vocale a permis d'élargir l'horizon des études sur la charge vocale. Le développement de ces techniques récentes constitue un tournant des études sur le sujet, permettant dorénavant de quantifier l'utilisation vocale sur des périodes prolongées, en situations écologiques. L'Ambulatory Phonation Monitor (APM, KayPENTAX, Lincoln Park, NJ) est un dosimètre permettant de mesurer la fréquence fondamentale, le niveau de pression sonore, le temps et/ou pourcentage de phonation ainsi que les doses de cycles et de distance parcourue par les plis vocaux. Ce travail s'est appuyé sur cette technologie dans le but de dresser un profil d'utilisation vocale des enseignants du niveau secondaire ordinaire. L'objectif de la présente étude est de comparer la charge vocale des enseignants du niveau secondaire au sein du milieu professionnel et non-professionnel, ce dernier faisant référence à la période suivant la journée de travail. Si cette hypothèse a déjà été posée par d'autres auteurs (Titze et al., 2007, Hunter & Titze, 2010 ; Remacle et al., 2014), le point novateur principal de ce mémoire se situe au niveau de la population étudiée. Jusqu'ici les études se sont souvent concentrées sur les niveaux maternel et primaire, ou ont évalué des enseignants issus de tous niveaux confondus. Nous nous inscrivons dans une tendance générale qui permettra dans un avenir plus ou moins porche de comparer les mesures récoltées auprès de diverses populations d'enseignants. Afin de tester l'hypothèse selon laquelle une différence entre les environnements professionnel et extra-professionnel, les enseignants ont chacun porté l'APM du lundi au vendredi, du matin jusqu'au soir. Des questionnaires journaliers tenus par les enseignants nous ont permis de découper les deux périodes étudiées. Les résultats de cette étude ont révélé qu'il existe un effet de l'environnement sur la charge vocale des enseignants du niveau secondaire. Tous les paramètres étudiés augmentent significativement lors de la période de travail comparé aux mesures récoltées durant la tranche horaire non-professionnelle.

Pli vocal --- Voix -- Aspect physiologique --- Professeurs (enseignement secondaire) --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Traitement & psychologie clinique

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Depuis une trentaine d'années, plusieurs études montrent que « la description des qualités de la voix sous-tendue par la caractérisation des déterminations anatomo-physiologiques peut servir de base à l'étude des modifications thymiques» (Menahem, 1983). Le but de notre étude a été d'obtenir des données complémentaires confirmant les corrélations entre les modifications vocales et l'anhédonie due à la dépression. D’autre part, nous avons tenté de déterminer les valeurs des paramètres prosodiques qui sont propre à certaines émotions (joie et tendresse) chez des personnes non dépressives et chez des personnes souffrant d’épisode dépressif majeur. Pour cela nous nous sommes intéressés à la durée totale de production, à la durée moyenne des pauses, au pourcentage de pause dans la production, au pourcentage de changement de direction de la fréquence, au pourcentage de monotonie, au pourcentage de courbes ascendantes et de courbes descendantes de la fréquence. Nous avons recruté 32 participants dépressifs appariés avec 32 participants contrôles sains. D'abord, l'anamnèse et les tests psychologiques nous ont permis d'obtenir des informations concernant leur voix et leur profil psychologique. Ensuite, nous avons récolté des échantillons vocaux avec une tâche d’induction d’émotion via des extraits de films, une tâche de lecture de phrases et sur la voyelle /a/ tenue 5 secondes. Les extraits de films ont permis d’induire trois types d’émotion différente soit neutre, tendre et amusante. Notre étude montre des patterns vocaux différents entre les participants sains et les participants souffrant d’EDM.  Chez les participants sains, une émotion positive (tendresse et amusement) induit un discours plus long et ponctué de plus de pauses (comparé à un discours neutre). La description d’un film neutre est plus monotone sur le plan prosodique tandis que la description d’un film tendre présente plus de courbes prosodiques descendantes.  Chez les participants dépressifs, le discours est temporellement allongé avec les émotions mais reste significativement moins long que le discours des participants sains. De plus, leur articulation est ralentie. Quelle que soit l’émotion, chez les participants dépressifs, on observe une absence de modulation prosodique et une absence de différenciation dans le pourcentage de pauses.

Prosodie (linguistique) --- Anhédonie --- Voix -- Aspect physiologique --- Troubles affectifs --- Dépression --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Traitement & psychologie clinique

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Notre projet concerne la féminisation vocale chez les femmes transgenres. Ces personnes ont un genre génétique masculin mais se sentent profondément appartenir au genre opposé et désirent être reconnues comme des femmes au quotidien. Nous souhaitions associer à cette population, celle des femmes souffrant d’œdèmes de Reinke suite à la consommation régulière de tabac. Ces femmes ont des fréquences fondamentales aussi graves que les hommes et pourtant, certaines d’entre-elles restent perçues comme des femmes. L’objectif de notre étude était d’éclaircir le rôle du troisième formant dans la perception de féminité vocale afin d’améliorer les prises en charge de féminisation vocale en précisant l’utilité de travailler cet indice acoustique en séance. Pour atteindre cet objectif, nous avons enregistré les voix de dix femmes transgenres, de dix femmes souffrant d’œdèmes de Reinke, de cinq femmes contrôles et de cinq hommes contrôles. Nous avons extrait de ces voix les valeurs du troisième formant, de la fréquence fondamentale et de plusieurs mesures du contour intonatif. Ces voix ont ensuite été jugées sur le plan de la féminité par vingt-deux juges non expérimentés. Ceux-ci devaient indiquer la féminité de chaque voix sur une échelle visuelle analogique. Les extraits entendus correspondaient à un /a/ tenu et à la complétion d’un proverbe. Nos résultats montrent que la valeur du troisième formant a une relation forte et positive avec le degré de féminité. Son rôle est néanmoins moins important que celui de la fréquence fondamentale. Cependant, la fréquence fondamentale n’a pas toujours un rôle prépondérant : d’autres indices peuvent la supplanter. De plus, la fréquence fondamentale comme le troisième formant ont une relation plus forte avec la féminité perçue sur la voyelle que sur le proverbe. Cela suggère l’influence d’autres indices acoustiques sur le proverbe, comme les contours intonatifs. Les indices acoustiques pris en compte dans cette étude ne suffisent pas toujours à expliquer la féminité perçue des voix. Nous pensons que l’investigation du rôle du deuxième formant dans la féminité vocale perçue pourrait répondre à une partie des interrogations qui subsistent.

Transgenres --- Voix -- Aspect physiologique --- Voix -- Registres --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Traitement & psychologie clinique

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La perception de la justesse vocale est influencée par plusieurs facteurs, liés aux caractéristiques des sujets, du signal sonore et du contexte mélodique. L’influence du contexte mélodique sur cette perception est un domaine encore très peu questionné, la définition de la justesse vocale en contexte mélodique restant floue et imprécise. L’évaluation objective de la justesse vocale se base sur la perception de deux types d’erreurs : le non-respect de la taille des intervalles, et le non-respect de la tonalité. (Larrouy-Maestri & al., 2014). L’objectif de ce mémoire est donc d’observer l’influence du contexte mélodique sur les seuils de justesse perçus par des non-musiciens. Dans ce but, plusieurs mélodies sont créées afin d’examiner l’influence de trois facteurs : la direction de l’intervalle cible (ascendant ou descendant), le type d’erreur inséré (erreur d’intervalle ou erreur de tonalité) et la direction de la modification de l’intervalle (compression ou agrandissement). En utilisant la méthode des limites, nous présentons les mélodies créées à 30 non-musiciens (M=23,33 ans, ET=3,59). La justesse de ces mélodies a été progressivement modifiée de -80 à +80 cents, par pas de 10 cents. Les résultats montrent une bonne fiabilité intra juge. Ainsi, nous avons pu établir un seuil de perception à partir duquel les sujets estiment qu’une mélodie est fausse. Les non-musiciens sont donc sensibles à des modifications de la justesse de l’ordre de 27,45 cents (ET=10,45). Par ailleurs, nous n’avons observé aucun effet des trois types d’erreurs suivantes, soit la direction de l’intervalle, le type d’erreur, et le type de modifications sur la perception de la justesse vocale. Nous observons un effet d’apprentissage, qu’il serait intéressant d’investiguer plus précisément. Le seuil de perception chez les non-musiciens est déjà largement inférieur au demi-ton, et il s’améliorerait encore avec un entraînement adapté, permettant ainsi de préciser les représentations mélodiques chez les individus déficitaires. Cette étude permet de mieux définir la notion de justesse vocale en contexte mélodique, et d’améliorer la compréhension des processus de perception mélodique.

Voix --- Voix -- Aspect physiologique --- Musique -- Aspect physiologique --- Perception auditive --- Psychoacoustique --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Multidisciplinaire, généralités & autres