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Magicien du conte, poète, essayiste, philologue, romancier, traducteur de Shakespeare pour Sarah Bernhardt, journaliste, ami de Stevenson qu'il aurait aimé rejoindre aux Samoa, érudit captivé tout autant par le théâtre élisabéthain que par les récits de piraterie ou le jargon des Coquillards, esprit inquiet et passionné que les manuscrits anciens n'attiraient pas moins que les faubourgs ouvriers, Marcel Schwob eut le temps d'être tout cela au cours de sa brève existence (1867-1905). Les Vies imaginaires, Le Livre de Monelle, Cœur double ou La Croisade des enfants sont des livres qu'on n'oublie pas. Poète de la diversité du monde et de la réconciliation de l'art et de la quête de vérité, attentif à la parole et à la mémoire des marginaux, persuadé que « le vrai lecteur construit presque autant que l'auteur » et que celui qui entre en littérature arpente un territoire ouvert, à la fois nonpareil et commun "le territoire de l'homme", Marcel Schwob a suscité l'admiration d'une pléiade d'écrivains, de Rainer Maria Rilke à Jorge Luis Borges, de Michel Leiris à Gilles Deleuze, d'Antonin Artaud à Jean Échenoz. Comme l'écrit ici même Florence Delay, « ils sont rares et précieux les gens qui nous font sentir comment, lisant, traduisant ou écrivant, nous devenons ce que nous sommes avant de nous en aller.»
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