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Au cœur d'Hollywood, Joseph Mankiewicz invente la complicité : une façon de jouir du spectacle sans en être dupe. Avec Cléopâtre, Ève, La Comtesse aux pieds nus, le réalisateur américain met au point les intrigues les plus subtiles et invente les personnages les plus mystérieux, mais augmente encore le plaisir du spectateur en l'associant à ses manigances. Et celui-ci, profitant du spectacle, en mesure aussi les artifices. Le double de Mankiewicz, son alter ego, c'est à la fois ce spectateur « affranchi », complice, mais c'est aussi le personnage évanescent que tant de ses films évoquent, cette ombre capable de surgir dans l'intrigue à tout moment, à la fois fragile et porteuse de tous les possibles… Un double concurrent, un frère, un autre trop semblable. Le cinéma de Mankiewicz, s'il adopte la mise en scène des grands classiques, s'il fait mine d'établir des reliefs et des hiérarchies, propose en définitive une très moderne égalité de statut : le double s'y impose, la complicité remplace la fascination. Et il n'est pas toujours facile de l'admettre, de vivre avec cette ombre, ce semblable. Mankiewicz nous y invite avec ironie, élégance, et une lucidité à laquelle ces pages veulent rendre hommage.
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Au coeur d'Hollywood, J. Mankiewicz invente la complicité : une façon de jouir du spectacle sans être dupe. Le double de Mankiewicz est à la fois ce spectateur "affranchi", complice, et le personnage évanescent que tant de films évoquent, une ombre capable de surgir de l'intrigue à tout moment. Un double concurrent, un frère, un autre trop semblable.
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