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L'usine Leclercq est une ancienne filature de lin située à Wazemmes, quartier au sud de Lille, et ayant exercé son activité depuis la seconde moitié du XIXe siècle jusqu'en 1990. Après sa fermeture, elle est restée inoccupée jusqu'en 2004, c'est-à-dire au moment où la ville est devenue capitale européenne de la culture pour un an. L'usine s'est alors ouverte au public et reçoit depuis cette date des animations pluriculturelles. Il faut savoir que Lille a un passé économique essentiellement basé sur la manufacture textile. Depuis le Moyen-Age jusqu'après la révolution industrielle, la région lilloise fait partie des plus grandes puissances de l'économie textile du pays, voire d'Europe. De plus, l'architecture des usines construites aux XIXème et XXème siècles, destinés à assurer cette production, est très caractéristique de cette fonction mais également souvent saisissante parce que monumentale. L'usine textile de Wazemmes étant représentative de ces deux contextes importants au niveau historique et architectural, cela lui a permis d'accéder au titre de patrimoine. Ainsi la destruction n'est plus envisagée, on lui préfère la restauration et la reconversion du bâtiment afin qu'il continue à nous témoigner de ce passé, tout en offrant une nouvelle activité. C'est en offrant une seconde vie aux édifices déchus de leur fonction qu'ils nous présentent leur faculté d'assurer et d'assumer ces deux identités. Au sein du programme "Lille 2004": capitale européenne de la culture" plusieurs nouveautés culturelles ont été mises en place, notamment les maisons Folies. La maison Folie reçoit des activités hétérogènes, permettant un accès facilité à la culture en particulier par les habitants du quartier. Le but est de créer un lien entre ceux-ci et les artistes afin qu'un dialogue s'instaure. Ainsi, la maison Folie Wazemmes est ouverte "aux quatre vents du quartier" grâce à l'intervention de l'architecte Lars Spuybroek, du cabinet néerlandais NOX-, le site est repérable et accessible quelque soit le côté par lequel on arrive. Il est très intégré à l'urbanisme grâce à son association harmonieuse d'architecture ancienne et nouvelle. Cette dernière permet la liaison entre le quartier alentour et le site lui-même, mais également entre les différents bâtiments présents sur celui-ci. Concrètement, le voile métallique est le symbole de ce "réseau" reliant les différents éléments (activités/bâtiments/personnes) les uns avec les autres . Cette iddée de réseau est aussi traduite horizontalement par un sol de pavés ondulés. C'est cette image d'ondulation qui crée une continuité dans l'ensemble du site. Nous sommes en présence d'une réhabilitation ayant fait l'objet d'importants travaux, tels que la réfection de la toiture, modernisation, mise aux normes, facilités d'accès et même démolition d'une partie du bâtiment. Néanmoins, l'essence du lieu a été préservée et son architecture, particulièrement appropriée à sa fonction précédente, a pour l'essentiel été conservée. L 'aspect global de la filature est encore visible, notamment grâce à la présence de la grande cheminée en briques rouges qui dépasse l'édifice et reste ainsi un point de repère dans le quartier. Malgré les nombreux obstacles qui se sont posés face à ce projet, il a été lancé et s'est révélé être un succès aussi bien pour le programme culturel -qui est toujours aussi actif aujourd'hui - que pour son architecture - qui continue et continuera peut-être longtemps de faire parler d'elle. Cet exemple montre que les architectures industrielles ont en elles certains atouts et qu'en plus ils sont tout à fait exploitables (P.C.)

Bâtiment culturel --- Patrimoine industriel --- Salle de spectacle --- Lille --- Maison Folie