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Le visage de la Belgique a bien changé depuis ce mois d'août 1996. Dans un pays profondément ébranlé, marches, manifestations diverses, pétitions, mises sur pied de comités de citoyens, campagnes d'affichage sont autant de témoignages de la profonde inquiétude des Belges. Inquiétude d'abord exprimée à l'égard de l'appareil judiciaire et policier puis politique, jusqu'à s'étendre à nos grandes institutions démocratiques. Dans ce climat général de remise en question, les "affaires" non élucidées, la contestation et le mécontentement larvés de ces dernières années ont subitement trouvé un nouveau terreau d'expression. Comment comprendre un mouvement de telle ampleur ? Quels enjeux démocratiques fait-il émerger ? Quels en sont les limites, les atouts mais aussi les risques ? Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre sans partir de l'analyse d'un terrain concret. Nés dans ce contexte de doute et de défiance, les comités blancs méritent une attention toute particulière car leur analyse révèle combien, à travers leur fonctionnement original, leurs positionnements, leurs questionnements mais aussi leurs ambiguïtés, notre société pourrait bel et bien se situer à un tournant, là où des choix s'imposent inévitablement.
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