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Les trois textes qui composent ce volume ne sont que les fragmentsd'un livre que l'auteur entendait consacrer au poète sous le titre "Charles Baudelaire, un poète lyrique à l'apogée du capitalisme". Lecture très nouvelle que celle de l'auteur qui se situe aussi bien à l'écart de la critique littéraire que d'une analyse sociologique. C'est dire que pour lui, il ne s'agit pas de décrypter dans les thèmes baudelairiens les bouleversements économiques et sociaux, mais d'éclairer, d'illuminer les uns par rapport aux autres.
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Si l'oeuvre éblouit, l'homme était détestable. Charles Baudelaire ne respectait rien, ne supportait aucune obligation envers qui que ce soit, déversait sur tous ceux qui l'approchaient les pires insanités. Drogué jusqu'à la moelle, dandy halluciné, il n'eut jamais d'autre ambition que de saisir cette beauté qui lui ravageait la tête et de la transmettre grâce à la poésie. Dans ses vers qu'il travaillait sans relâche, il a voulu réunir dans une même musique l'ignoble et le sublime. Il a écrit cent poèmes qu'il a jetés à la face de l'humanité. Cent fleurs du mal qui ont changé le destin de la poésie française
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Baudelaire avait conscience d’écrire pour les générations futures. En 1866, luttant déjà contre la mort qui l’emportera l’année suivante, il touche à la gloire et s’en réjouit peu. Il s’est assez mêlé à la presse de son temps, assez plié, de caricatures en photographies, au despotisme naissant de la célébrité, pour être conscient du malentendu qui gouverne la notoriété publique. De ce malentendu le vif récit de Stéphane Guégan ne dissimule pas les causes, pas plus qu’il ne minimise les résistances et les incompréhensions qu’eurent à subir une œuvre et un auteur qui nous paraissent aujourd’hui irrécusables. L’iconographie réunie dans cet album donne accès à un mythe en construction. Les photographes, les peintres – dont Baudelaire fut le critique, l’ami, le sujet – et leurs œuvres, des femmes, Jeanne, Apollonie, dont les portraits doivent rivaliser avec les images qu’ont laissées d’elles les poèmes, Paris en 1848, Bruxelles en 1864, le visage de Mme Aupick, les épaulettes de son général de mari, les manuscrits, les épreuves corrigées de si émouvante manière, les journaux qui ne savent encore rien de l’avenir des textes qu’ils accueillent, les livres désormais si précieux, d’abord ignorés ou condamnés… autant d’éclats d’une vie dont la transformation en destin allait se révéler résistible.
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