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Antoing est l'une de ces petites villes du Hainaut Occidental qui se qualifie d'un paysage d'une grande diversité et constitue un véritable microcosme d'un point de vue urbanistique. Ce travail part donc de l'hypothése que la ville posséde un paysage urbain qui se qualifie à partir de diverses initiatives, mais aussi qui s'appuie sur un passé riche et diversifié. Ces éléments se rejoignent pour déboucher sur une certaine cohérence, un certain équilibre sur lequel nous nous expliquerons plus loin. Il s'agit donc de déterminer, dans cette étude, le rapport qu'entretient Antoing avec son patrimoine significatif, à la fois bâti (le château féodal, les chaufours) et non-bâti (l'Escaut), et ainsi de comprendre la structure urbaine. L'étude mettra donc en avant l'émergence de la ville d'Antoing dans son ensemble, mais aussi ses quartiers, ses logements, etc. Notre préoccupation principale sera d'apporter un regard critique sur cette évolution et d'argumenter sur les mutations actuelles de la ville d'Antoing ou encore sur la politique urbanistique menée par la ville. Quels sont les facteurs ayant influencé le développement de la ville ? Que subsiste-t-il de l'époque romaine ou moyenâgeuse ? La ville s'est-elle développée en accord avec ce passé ? Comment l'habitant la vit-il et la pratique-t-il ? Les approches choisies. Une bréve approche historique permettra attirera l'attention du lecteur sur les divers facteurs ayant influencé l'urbanisation de la ville. Au-delà de cette historique indispensable pour planter le décor antoinien, une analyse de l'état actuel de la ville complétera le chapitre. L'approche cartographique permettra, elle, de visualiser l'évolution de la ville, tout d'abord à travers une simple lecture des cartes, mettant en évidence les impacts provoqués par les mutations observées. Dans le prolongement de cette approche large, englobant les voies de communication périphériques à la ville, nous « zoomerons » sur certains « quartiers » qui feront l'objet d'une étude plus approfondie, en particulier sur le rapport qu'ils entretiennent entre eux. Une visualisation des « extensions progressives et successives », par le biais de calques ou de transparents, permettra une meilleure compréhension de cette urbanisation antoinienne, à travers l'histoire. Cette étude, à échelle plus détaillée, permettra donc d'évaluer le rapport à l'urbain qu'entretiennent les rues, lieux-dits ou quartiers. Certains d'entre eux ont subi de profondes mutations au cours de leur histoire qui ont eu un impact tant sur l'urbain que dans l'usage. Le travail sera complété d'une approche sociologique visant à faire émerger les représentations mentales qu'ont de la ville, quelques habitants qui la vivent au quotidien. Cette approche, interactive, basée sur des entretiens semi-directifs, individuels complétera les approches documentaires et la vision plus « technique » de l'architecte, en devenir, que je suis. Premier état des lieux. De l'époque romaine à aujourd'hui la ville s'est façonnée de l'eau et de la pierre permettant ainsi l'édification d'un patrimoine trés important tel que le tumulus, le château féodal, les moulins, les chaufours, le stade Jean Huart (intervention de Victor Bourgeois) et bien d'autres sites originaux.Aujourd'hui la faible permissivité du territoire ainsi qu'une démographie décroissante entraîne une intense politique du logement à Antoing. L'ambition est de procéder à une rénovation du patrimoine social et une redynamisation du centre urbain. Au cour de son histoire, Antoing ne subit pas une urbanisation conséquente malgré l'explosion industrielle du 19éme siécle. La structure urbaine s'est principalement articulée autour d'axes majeurs témoignant ainsi de l'importance des voies commerciales de l'époque. Ceci entraîne une « tripolarité » du centre urbain (Place du Préau, Grand'Rue et Place Bara) qui s'explique par la pluralité des facteurs de développement. Au contraire, le considérable développement des voies de communication, ainsi que l'envahissement dela logique extractive, ont profondément dicté les aires paysagéres. Antoing se trouve donc aujourd'hui ceinturé de réseaux de communication qui lui offre une grande accessibilité, mais qui constituent autant de césures visuelles. Ce qui est à l'origine une ambition d'ouverture engendre une forme d'enclavement à échelle plus réduite. La morphologie urbaine est fortement conditionnée par ce qui constitue notre patrimoine significatif (l'Escaut, le château féodal, le stade Jean Huart, jadis les carriéres Ratiau). Ces facteurs qui ont contribués au développement de la ville, d 'époques et d'initiatives diverses exercent encore aujourd'hui une influence et établissent une certaine cohérence, un équilibre entre les éléments majeurs de notre patrimoine. Cet équilibre n'apparaît pas entre le Nord et le Sud de la ville. Alors que la zone d'exploitation du banc calcaire est trés étendue au Nord, la propriété du Prince de Ligne maintient une importante zone verdoyante, mais non exploitée, au Sud. Le développement d'un pôle culturel à cet endroit permettrait de rétablir cet équilibre à l'expansion industrielle. Les grandes mutations qui affectent Antoing à l'échelle du territoire entraînent également de profonds changements à l'échelle du quartier par exemple par l'établissement d'un axe périphérique repoussant la zone industrielle « hors » de la ville, etc. De plus, si notre patrimoine significatif conditionne l'évolution urbaine à l'échelle du territoire, il exerce également un impact paysager à l'échelle du quartier et établit des liaisons visuelles symboliques entre, par exemple, le château, les fours à chaux Crévecoeur et le fleuve. Enfin, le regard que portent les habitants sur la ville et sur le patrimoine semble confirmer ce constat de multi polarité d'Antoing. L'échantillon interrogé se représente majoritairement le Préau comme un nœud urbain regroupant les circulations, la Place Bara et la Grand'Rue comme centres administratif et commercial. Cependant, l'importance de la Grand'Rue tant dans l'usage que dans le vécu est réelle mais n'apporte pas de réponses aux habitants qui ont beaucoup de difficultés à se représenter un lieu de possible regroupement de populaire à Antoing. Le Château du Prince de Ligne est omniprésent dans l'esprit des personnes interrogées. Ce repére urbanistique, visuel et patrimonial important confirme sa fonction symbolique d'autant plus que sa présence est source de fierté pour les antoiniens. Par contre les fours à chaux, ainsi que le stade Jean Huart intéressent moins les habitants. Une perception négative de l'industrie chez les jeunes (plus sensibilisés, sans doute, aux problémes environnementaux) expliquerait cette indifférence et souléve la question d'une remise en valeur de ce patrimoine. En résumé, nous pourrions qualifier Antoing de carrefour d'intérêts trés divers. Antoing la romaine, ville née de la présence de l'Escaut qui la relie encore aujourd'hui à ses origines, mais dont le seul témoin visible reste le tumulus. Antoing la médiévale, l'image d'un passé riche et tourmenté qui conditionne fortement la structure urbaine et paysagére. Antoing l'industrielle, qui a favorisé son expansion, qui reste sa principale source de richesse mais qui a sérieusement bouleversé sa physionomie et son cadre de vie.

Antoing

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Extrait de : Revue Belge D'archéol. & d'histoire de l'art, 1940, X, 2-3, pp. 147-167

Antoing --- Archéologie

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Antoing --- Pommeroeul

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Antoing --- Château --- Confréries