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-Notes sur l'émigration, Espagne 1960 (1961) : Les images de ce court-métrage suivent le parcours des travailleurs émigrés espagnols en Suisse, puis se déplacent en Espagne pour enregistrer clandestinement les conditions de vie misérables des populations défavorisées de la région du Levant. Dans un style sociologique dépouillé, Notes sur l’émigration est une gifle adressée aux opérations de communication du franquisme à l’étranger. -Autour des salines (1962) : Un documentaire visuellement expressif sur l'exploitation du sel et ses dangers, réalisé dans un style qui évoque de manière très subversive un certain cinéma officiel espagnol de l'époque, conçu pour vendre la nation fasciste comme un paradis de vacances. L'image finale de quelques garçons avec un coq de combat est plus dévastatrice que porteuse d'espoir.-Lejos de los árboles (1963-1971) :Une compilation d'aspects très divers du folklore régional espagnol. Coutumes particulières d'une Espagne encore arriérée ; beaucoup de ces rituels sont liés à la mort.-Dante no es únicamente severo (1967): La relation impossible entre un homme et une femme, mais aussi la destruction de l'esthétique. La fille veut séduire son bien-aimé avec des histoires incohérentes qui ne l'intéressent pas du tout. A travers cette relation, le film projette l'idée selon laquelle il est impossible de raconter une histoire. Le projet ne recherche pas la cohérence d'une histoire bien racontée, il demande plutôt d'observer ce qui est montré et d'approfondir les différentes facettes des personnages. Son but est de jeter les bases d'une certaine esthétique pop à la manière espagnole, dans laquelle les images ne peuvent pas se référer au monde mais à la publicité que le monde nous vend.-Le fils de Marie (1971) : L'action commence par une rencontre anodine dans un hôtel décadent. Un couple quitte ensuite la réunion et se rend dans une chambre, où elle exprime à son partenaire son désir d'avoir un enfant. Le film, qui s'inspire en partie de l'histoire évangélique de l'enfant de la Vierge Marie, tente d'analyser la responsabilité d'avoir un enfant dans le monde. D'autre part, il y a la transfusion de la vieille structure aristocratique qui ne veut pas accepter les jeunes et leurs nouvelles idées.-Después del diluvio (1969) : Une femme s'introduit dans l'intimité de deux hommes qui mènent une vie retirée dans une forêt de la Costa Brava. Devenue la maîtresse de l'un d'eux, elle s'enfuit à Londres avec l'autre, mais les deux hommes se retrouvent et retournent ensemble en Espagne.-Metamorfosis (1970) : Un groupe de scientifiques transforme une sorte d'animal étrange en une très belle femme programmée pour se comporter en silence. Le conditionnement que la société de consommation impose à l'individu, l'esclavage des corps et des esprits, l'absence impitoyable de sensibilité des humains sont condensés dans ce film tourné en décors naturels.-Mozambique-Del arca de Noé al pirata Rhodes (1971) :Fasciné par son premier voyage en Afrique, Jacinto Esteva décide de rester au Mozambique. Il établit des contacts avec le FRELIMO et demande la présence de Manel Esteban comme directeur de la photographie pour tourner un film anticolonialiste. Les scénarios et cinq heures de matériel, bruts et sans son, sont conservés et donnent une idée des objectifs de ce projet inachevé ; une version radicalisée des rituels de mort, des religions et de la torture des animaux qu'il avait déjà filmés dans "Lejos de los árboles".-La ruta de los esclavos-La isla de las lágrimas (1971) : Le photographe Antonio Cores participe à un voyage en Afrique organisé par des amis et Jacinto Esteva le convainc de l'emmener avec lui pour tourner le film du voyage. Le groupe quitte l'Espagne le 17 février 1971 en suivant un itinéraire qui coïncide avec celui des esclaves noirs capturés par les marchands arabes : Algérie, Niger, Tchad, République centrafricaine et Congo.-Ebra Safaris (1973-1974) : En 1973, Jacinto Esteva retourne en Afrique pour créer une entreprise de safaris en République Centrafricaine. La réalité remplace définitivement le cinéma lorsque le cinéaste, comme dans une reconstitution d'"Au coeur des ténèbres", décide de traverser sans retour la rivière Vovodo.

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