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A Hong Kong, la brève rencontre entre Tyler, un jeune homme habitué aux dangers de la rue, et Jo, une femme policier infiltrée, ne sera pas sans conséquence: celle-ci tombe enceinte. Afin de gagner de l’argent rapidement, Tyler devient garde du corps. Au service de Hong, le chef d’une puissante triade, il s’associe avec Jack, un ancien mercenaire décidé à entamer une nouvelle vie avec Hui, la fille de Hong, qu’il vient d’épouser et qui attend un enfant de lui. Ensemble, Tyler et Jack parviennent à déjouer une tentative d’assassinat dirigée contre leur employeur, mais leur collaboration va être de courte durée. De complots en guets-apens, d’intérêts opposés en trahisons, ils vont se retrouver opposés et entraînés vers une confrontation mortelle. Pénétrer dans l'œuvre de Tsui Hark, c'est prendre le risque d'être happé par le vide. Pas le vide existentiel qui hante les avant-gardes esthétiques dilatant une forme languide jusqu'à épuisement, ni celui des estampes qui sculpte l'espace pour ne laisser émerger que de rares figures. Non, celui purement vertigineux de l'acrophobe qui sent le sol se dérober sous ses pieds et cherche désespérément à se raccrocher à la ligne d'horizon pour ne pas tomber. Pari impossible que tient Time and Tide. Flipper. Le cinéaste y défie perpétuellement les lois de la pesanteur, égarant le regard dans un chaos d'images éclatées, où la caméra ubiquiste et toute puissante se faufile partout, jusque dans le canon d'un flingue, saute à l'aplomb d'un immeuble, virevolte d'une façade à une autre, s'engouffre dans l'œil d'une cage d'escalier, roule, boule de flipper, d'un plan à l'autre, fragmentant les points de vue dans un espace reconfiguré à chaque cut de montage, dans un reboot permanent - surpassant ainsi le Matrix des Wachowski qui avait ouvert la voie. Et que raconte ce récit cubiste lancé à toute blinde, dont on se laisse déborder, pour se livrer aux assauts d'une mise en scène d'une inventivité folle, dans une expérience rétinienne proprement inouïe? A gros traits, l'histoire d'un jeune serveur ( Nicholas Tse) qui, pour aider financièrement une fille enceinte, devient le garde du corps d'un parrain de la mafia locale et se retrouve au cœur d'une guerre des gangs sans merci. Autrement dit, sur le papier - mais l'intérêt est ailleurs -, rien qui ne diffère substantiellement du polar urbain made in Hongkong, dont Tsui Hark sera l'un des chefs de file depuis les années 80 et 90, avec John Woo, Ringo Lam puis Johnnie To, qui comme lui entreprirent avec des fortunes variées de s'exporter à l'internationale à l'approche de la rétrocession de la cité-Etat britannique à la Chine en 1997. Tsui Hark avait tenté lui aussi l'expérience américaine - Double Team et Piège à Hong Kong avec Jean-Claude Van Damme - mais sans succès (public). Il y a dans son cinéma quelque chose de trivial, de moins aisément assignable à une posture auteuriste, une sorte d'innocence de la forme, qui ne cherche nullement à capitaliser ses audaces pour les arrimer à un discours sur le genre. Privilégiant les situations au récit et usant volontiers de l'ellipse dans Time and Tide - œuvre charnière marquant le retour à Hongkong après Hollywood et avant que le cinéaste ne soit absorbé par la Chine continentale avec ses films de sabres -, Tsui Hark déleste sa plongée dans la ville apocalyptique de toute pesanteur sociologique, jouant le déséquilibre des forces, abscisses et ordonnées, verticalité et horizontalité, jusqu'à atteindre des degrés d'abstraction sidérante. Glissades. Tsui Hark traite les corps comme des lignes, des gestes, transposition cinématographique de la calligraphie. Il multiplie les clins d'œil ironiques à John Woo (les colombes, les types se tenant en joue mutuellement), les trouvailles chocs - course-poursuite à fleur d'immeubles, glissade sur escalator, accouchement au milieu des gunfights. Time and Tide travaille la perception du spectateur pour offrir à l'œil une jouissance inégalée.

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Marcus Ray, le représentant d'un fabricant de jeans à Hong Kong, a vent d'un complot de la mafia russe. Cette dernière dissimule des mini-bombes dans des jeans pour vendre ensuite ces technologies sophistiquées à des groupes de terroristes. Marcus est le seul à pouvoir reconnaître les jeans et tous les espoirs reposent sur lui...