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Quand un animal meurt dans une ferme, il n'est pas question de l'enterrer dans la propriété : le fermier doit faire appel au Clos d'équarrissage qui envoie un camion pour recueillir la carcasse. Peu de gens savent où se dirige ensuite le camion. Le meurtrier devait tout connaître du processus de la destruction, pour savoir qu'au bout de la chaîne, il ne resterait rien du corps, seulement de la poussière mêlée à d'autres poussières.
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En 1950, comme beaucoup d'autres Belges après la guerre, les parents de la réalisatrice ont quitté la Belgique pour s'installer au Congo. Ils ont accepté, comme tous les autres expatriés, les règles de vie qui, à cette époque, leur semblaient justes et normales mais qui étaient néanmoins basées sur une ségrégation de fait. Une image en est restée : une photo. Elle représente des enfants dans une cour d'école. Elle a été prise en 1964 à l'école de Moerbeke-Kwilu, école réservée jusqu'en 1960 aux enfants des expatriés. Après l'Indépendance, elle a été ouverte aux enfants des contremaîtres et cadres congolais. Les enfants belges et congolais n'étaient pas amis. Ils ne jouaient pas ensemble. Ils ne s'invitaient pas aux anniversaires. Il a fallu longtemps pour arriver à se poser simplement cette question : pourquoi n'étaient-ils pas amis ? La réponse est complexe. Elle possède au moins autant d'aspects qu'il y a d'enfants sur la photo. Elle sera formulée par ceux qui se trouvent sur cette photographie. Interviews: Lucien Kukosama, Jack Nsiampa Dhoma, Elisabeth Kavidi, Vincent Kukosama, André Lambé, Alphonse Kaluvunisa, Guillaume Kukosama, Washington Doma, Béatrice Kavidi, Louis Kavidi.
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