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Lorsque l'on évoque le nom de Jacques Meuris, c'est spontanément à l'homme de lettres que l'on songe, plutôt qu'au photographe ou au théoricien. Figure atypique dans la sphére culturelle belge de l'après-guerre, il est l'auteur de nombreux textes tant littéraires que poétiques ou critiques. C'est aux côtés de l'artiste Marc Mendelson que l'auteur d'Elpénor, la Méditérrannée développe, dès les années 1950, un intérêt pour la photographie. L'expérience photographique de Jacques Meuris donne lieu à une oeuvre conséquente (sans pour autant être abondante), perméable aux influences et aux idées de son temps et notamment, de façon durable, à l'énergie nouvelle dégagée par le surréalisme.

Meuris, Jacques, - 1923-1993

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Né à Liège en 1923, Jacques Meuris, économiste de formation, bifurque professionnellement dès son entrée dans la vie active, abandonnant rapidement le monde économique pour se consacrer à l'art, sous ses nombreuses formes. Il se passionnera, dans un premier temps, pour l'écriture et la critique d'art, plus que pour la photographie. Auteur d'innombrables ouvrages et catalogues d'expositions, Meuris collaborera notamment à la rubrique culturelle du quotidien la Libre Belgique et d'autres revues telles que Artefactum, Art et culture ou encore Clichés. Il écrira notamment sur René Magritte (le plus abondamment commenté), Paul Delvaux ou encore Gaston Bertrand et publiera de nombreux essais sur l'art, tels que La liberté de la peinture ou La Machine et le monde des formes, ainsi que des ouvrages poétiques, dont notamment Elpénor, la méditerranée et Les paysages immobiles. Dès les années 1950, au cours d'un voyage à Palamos en Espagne avec l'artiste Marc Mendelson, et suivant les conseils de ce dernier, Meuris s'initie à la photographie. Le photographe amateur ramènera de ses voyages de nombreux clichés qui dès l'année 1955 illustreront, entre autres, ses articles rédigés pour la revue Industrie. Il développera par la suite de nouvelles thématiques qui seront imprégnées des influences variées de l'époque, sans aucun doute liées à sa connaissance approfondie du milieu artistique, acquise à travers sa facette de critique d'art mais grâce également à son entourage direct. Au fil de sa carrière de photographe parallèle à celle d'homme de lettres, Meuris tentera à plusieurs reprises de concilier texte et image. Il s'interrogera sur leur convergence tant dans ses activités photographiques et institutionnelles qu'à travers ses chroniques et articles. A partir des années 1970, la couleur fera son apparition dans ses images. Après avoir immortalisé un certain univers urbain américain, les photographies de Meuris, dans le courant des années 1980 se feront plus rares mais son travail de critique se développera tout en s'orientany toujours davantage vers l'étude de la photographie. Lorsque Meuris édite ses images pour Industrie, celles-ci s'inscrivent dans la lignée de la photographie documentaire. Par la suite, nous constatons que le photographe se dirige vers des images parfois plus abstraites ou témoignant de recherches artistiques. L'objectif de cette étude sera alors de déceler, dans les photographies de Meuris, la présence d'un déplacement d'une approche documentaire vers une approche d'ambition artistique. Nous tenterons ainsi de déterminer comment ce déplacement se manifeste aux niveaux formel, théorique et enfin, du mode de présentation institutionnel.