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Comme nous pouvons le constater, le débat et les enjeux liés à la mémoire coloniale et à la décolonisation gagnent en importance dans la société belge depuis quelques années. L’essor des mouvements de lutte anti-raciste ainsi que les diverses interpellations sur les thématiques (dé)coloniales exhortent les acteurs de solidarité internationale à une remise en question et à une mobilisation sur ces questions. Par ailleurs, les ONG sont conscientes que les critiques à leur égard risquent de prendre de l’ampleur, notamment vis-à-vis des stéréotypes qu’elles contribuent à reproduire au travers de leur communication mais aussi d’un manque de diversité en leur sein ou encore de leur lecture paternaliste des relations « Nord-Sud ». Les ONG belges y ont donc vu une opportunité de se positionner concrètement sur la question ainsi que de construire un plaidoyer en faveur d’une « décolonisation », aussi bien du secteur de la coopération au développement que de la société belge dans son ensemble.
Ce travail vise dans un premier temps à clarifier ce qu’entendent les ONG belges francophones par « décoloniser » le secteur de la coopération au développement. L’objectif général de ce travail est ensuite de déterminer si la décolonisation de ce secteur, au sens où l’entendent les ONG belges francophones, peut être considérée ou non comme l’instauration d’un nouveau paradigme dans le champ du développement.

Sciences sociales & comportementales, psychologie > Sociologie & sciences sociales