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film (1)


Language

French (1)


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2017 (1)

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Film
I am not your negro
Authors: --- --- ---
Year: 2017 Publisher: [Paris] : Blaq Out,

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Abstract

À travers les propos et les écrits de l’écrivain noir américain James Baldwin, Raoul Peck propose un documentaire qui revisite les luttes sociales et politiques des Afro-Américains au cours de ces dernières décennies. Une réflexion intime sur la société américaine, en écho à la réalité française. Les mots de James Baldwin sont lus par Joey Starr dans la version française et par Samuel L. Jackson dans la version américaine. Le mot ségrégation a un sens précis que beaucoup aujourd’hui ont oublié ou tout simplement ne connaissent pas: aux États-Unis, entre l’abolition de l’esclavage en 1862 et le milieu des années 60 a régné dans un grand nombre d’états du Sud une séparation stricte entre les blancs et les noirs. Des photos célèbres ont montré sur le vif des fontaines d’eau réservées aux blancs et d’autres aux noirs, mais cette ségrégation s’appliquait à tous les aspects de la vie sociale, les transports en commun, l’école, l’université, le simple droit de vote refusé dans les faits aux noirs et l’interdiction des mariages mixtes… Bien entendu, ce système était profondément inégalitaire, toujours en défaveur des noirs, et fondamentalement raciste dans des états où le lynchage était une pratique fréquente et redoutée. Et si ce système légal a été aboli, il marque encore profondément la société américaine. Dans ce documentaire remarquable, intitulé significativement I Am Not Your Negro, Raoul Peck, réalisateur d’origine haïtienne, retrace, à travers notamment des archives rarement vues le combat des noirs américains et de ses grands leaders, Martin Luther King, bien sûr, Malcolm X, Medgar Evers, tous les trois assassinés, mais également de milliers d’autres militants pour les droits civiques. À travers cette évocation historique inspirée d’un texte inédit du grand écrivain afro-américain, James Baldwin, le film dénonce la «fabrication du nègre», un système discriminatoire qui perdure encore aujourd’hui sous des formes renouvelées. Un documentaire comme I Am Not Your Negro semble se suffire à lui-même, faisant découvrir une réalité peu ou mal connue des spectateurs. Mais au-delà de cet aspect d’information, il traduit, comme tout autre film, un point de vue, il donne une représentation partielle (et parfois partiale) de la réalité, il suscite également des questions sur le monde qui nous entoure. Ainsi, tout documentaire nous montre le monde mais il nous donne également à penser, à réfléchir, à discuter, à contester peut-être… Comment dès lors analyser un tel film notamment avec de jeunes spectateurs? Comment faire en particulier le partage entre ce qui relève de la réalité et ce qui dépend du point de vue du réalisateur? Comment également distinguer entre le documentaire lui-même, ce qu’il dit, ce qu’il montre, ce qu’il suggère éventuellement, et la vision, l’interprétation, la perception que peuvent en avoir les différents spectateurs? Comment dès lors analyser un tel film notamment avec de jeunes spectateurs? Comment faire en particulier le partage entre ce qui relève de la réalité et ce qui dépend du point de vue du réalisateur? Comment également distinguer entre le documentaire lui-même, ce qu'il dit, ce qu'il montre, ce qu'il suggère éventuellement, et la vision, l'interprétation, la perception que peuvent en avoir les différents spectateurs? Il existe ça et là des «méthodologies» ou des méthodes d'analyse, mais elles se révèlent en général disparates et peu praticables: la diversité des documentaires semble en effet peu propice à une approche uniforme, et les conseils qui semblent pertinents pour certains d'entre eux le sont sans doute moins pour d'autres. Ces méthodologies se concentrent en outre sur le point de vue de l'auteur qui n'est évidemment pas «objectif», mais elles renoncent ainsi rapidement à toute réflexion approfondie sur la réalité qui est pourtant l'objet premier et essentiel du regard documentaire: il est vrai qu'il est difficile de proposer une même méthodologie pour aborder des réalités aussi différentes que l'histoire, la société, l'éducation, les sciences, l'ethnologie, la nature ou n'importe quel autre thème susceptible d'intéresser un documentariste. Un peu paradoxalement, l'analyse du documentaire renonce ainsi rapidement à toute réflexion sur la réalité elle-même. Enfin, les méthodologies proposées suggèrent des consignes d'observation portant sur des aspects relativement limités du film comme la présence ou l'absence d'une voix off, l'origine des images utilisées (filmées par le documentariste lui-même ou tirées d'archives), la présence plus ou moins marquée de la caméra, les techniques du montage (avec ses ellipses éventuelles, ses bouleversements chronologiques, ses effets de parallélisme ou de contraste) et d'autres caractéristiques du travail cinématographique. Si toutes ces observations ont sans doute une certaine pertinence, il est cependant très difficile de les relier entre elles, d'en interpréter le sens ou la valeur, et surtout de les inscrire dans une perspective d'ensemble. Lorsqu'on suggère en outre d'analyser une séquence plus précise, supposée significative, il devient très difficile de proposer une interprétation globale du film, du propos de son auteur, de sa portée, de son ambition. Il manque en particulier des procédures claires et explicites qui permettent de passer de ces observations locales au sens que ces éléments sont supposés avoir, que ce soit au niveau de la séquence elle-même ou de l'ensemble du film. Ainsi, il est sans doute important de remarquer la présence d'un commentaire en voix off mais il est beaucoup plus difficile - de façon purement analytique, sans informations extérieures - d'en tirer de véritables conclusions et de répondre à des questions aussi simples que: «le commentaire est-il exact? est-il orienté? masque-t-il des faits importants? est-il pertinent? traduit-il un point de vue subjectif ou énonce-t-il des faits objectifs? que doit-on en conclure?»

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