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Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, s'est développée depuis longtemps sans référence à un véritable plan d'urbanisme, ce qui s'est traduit à sa périphérie par la multiplication de quartiers "spontanés" et souvent insalubres, tandis que les quartiers péricentraux, les plus anciens, connaissaient une serieuse dégradation due au vieillissement des équipements et au surpeuplement. Il a fallu attendre 1983 et l'impulsion révolutionnaire de Thomas Sankara pour que naissent les premières réelles interventions urbanistiques dans la capitale, c'est alors que les pouvoirs publics se sont attelés à une réorganisation de l'espace urbain, grâce à deux types d'opérations en partie liées entre elles: la destruction et la reconstruction d'un certain nombre de quartiers populaires du centre, et le lotissement de milliers de parcelles en zone périphérique pour accueillir aussi bien les néocitadins, déjà sur place pour nombre d'entre eux, que les habitants chassés du centre. Cela s'est fait par la mise en place d'un parc immobilier et d'équipements administratifs, économiques et résidentiels modernes. Un grand nombre de familles ont été déguerpies et toutes n'ont pas eu les moyens de se reloger en zone lotie. Celles-ci ont été refoulées à l'exterieur de la ville, dans les franges urbaines, privées d'accès aux équipements de bases. Ici comme ailleurs, si importants qu'aient été les travaux engagés, ils n'ont pas permis de satisfaire une demande de terrain à bâtir augmentant au rythme de la croissance démographique. Le développement de Ouagadougou, est à la fois démographique et spacial et revêt plusieurs formes. Pressions démographiques et foncières constantes, restructurations et incorporations des espaces périurbains ont façonné un paysage urbain très étendu. Le cadre urbain lui-même est hétérogène en raison des niveaux de développement disparates observés dans les différentes zones d'habitat. De la commune urbaine à la périphérie, on passe de la modernité à la ruralité et, à l'intérieur de chaque entité, des nuances, voir des différences, apparaissent. Entre ce phénomène et le type d'habitat présents dans la capitale Burkinabé il y a une intime corrélation. Si il est une réponse juste au moyen et au mode de vie des habitants, il est innaproprié à la ville. De plein pied, avec ses 4 façades et sa cour, le logement conventionnel est gourmand en éspace. Il a donc une part de responsabilité importante dans l'extention de la ville, induisant une augmentation des distances à parcourir mais également un coût conséquent sur l'installation des infrastructures. Alors que Ouagadougou s'apprête à loger 1.600.000 habitants d'ici 2010, il est temps de se reposer la question du logement en ville. Ouagadougou ne pourra perdurer avec du logement pavillonnaire ; le logement groupé paraît être une issue inévitable aux problèmes inhérents à la capitale.

Développement urbain --- Typologie de l'habitat --- Burkina-Faso --- Ouagadougou