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Dans les pays du Tiers-Monde et au Cameroun en l’occurrence, pendant longtemps, l’approche des problèmes de développement qui a prévalu était fondée sur la base de la responsabilité exclusive et entière de l’état. Le projet de société et la politique sociale qui en découlèrent, étaient donc conçus sur le fondement d’un état imaginaire, organisateur du bonheur. L’Etat pensait à tout et réglait tout. Cette forme d’organisation sociale pouvait être expérimentée et assumée tant que pullulait la corne d’abondance. Mais, depuis la fin des années 80, trois événements majeurs sont survenus : la crise suivie d’une sévère récession économique, l’avènement des institutions de Bretton Woods (iBW) et la mondialisation.
La crise surtout économique, mais aussi morale et sociale, a entraîné la réduction de la dépense publique (diminution de subvention, fermeture de certaines entreprises, compression de personnel (chômage) et des investissements), et la récession qui l’a suivie, ont eu des effets dont les répercussions défavorables ont affecté le standing de vie des populations urbaines et rurales.
Les iBW dont nul n’ignore plus l’aversion pour les dimensions sociales dans leurs politiques économiques, ont été appelées à la rescousse. Elles ont proposé de repenser l’Etat providence, omniscient et omnipotent. Ces institutions ont prescrit à la fois restructurations et austérités : suppression de la gratuité des services de santé et d’éducation, et soumission de l’évolution de leurs prix aux seuls mécanismes du marché, réduction de la charge de l’Etat, servitude monétaire… endettement.
La mondialisation, va élargir les fractures au sein d’une société déjà fragilisée et surtout démanteler les réseaux rémanents de solidarité.
Les conséquences cumulées de ces trois événements, ont sérieusement compromis les perspectives de développement des PVD en général et celles du Cameroun en particulier. De même que l’accès des populations à l’éducation et à la santé. Or, comme le reconnaît l’OMS, il existe une relation critique entre la santé et le développement socio-économique : santé et développement sont dépendants l’un de l’autre.
A notre avis, s’il est indéniable que ces mutations socio-économiques ont engendré des bouleversements aussi fondamentaux, brutaux que soudains, y trouver l’explication unique et suffisante de la situation dans laquelle se trouvent les organisations publiques en général et les hôpitaux publics au Cameroun en particulier semble invraisemblable. Les véritables raisons, seraient probablement à rechercher dans la manière dont ont fonctionné et fonctionneraient encore les hôpitaux publics, respectivement pendant et après la période de « vaches grasses ». Toujours est-il qu’aujourd’hui encore, l’hôpital public demeure l’héritier de l’Etat providence dont il subit la crise et les contre-coûts. Dans la tourmente, l’hôpital public tente avec ses moyens ou plutôt sans ceux-ci de sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve empêtré.
La crise de l’hôpital public au Cameroun est tridimensionnelle. En premier lieu, c’est une crise de sens ; quelle est sa mission : assister, recueillir, secourir ou soigner les gens ? Quel est son avenir : évoluer vers un hôpital moderne (médecine anatomo-clinique ? plateau technique ? technicisation ? médecine communautaire ? …) ou retourner à un rôle plus traditionnel (hôpital-hospice, hôpital-social) ? Il s’agit aussi d’une crise d’identité ; quel est son positionnement entre le « tout économie » (rentabilité à tout prix) et le « tout-social » (service public à tout prix) ? En d’autres termes, l’hôpital doit-il rester entièrement dans le giron public, s’en départir totalement ou réaliser un mixe de ces deux postures ? Et enfin, la troisième dimension est la crise de responsabilité ; quel type de gestion lui faut-il adopter pour se maintenir dans le nouvel environnement précédemment décrit : une gestion de performance ou une gestion de subsistance (demeurer « subvention-dépendant ») ?
Dans ces circonstances, notre étude est à la fois une contribution à l’effort de réflexion et au débat qui portent sur l’avenir de l’hôpital public camerounais. Parmi les trois dimensions sus-évoquées, notre mémoire se centrera sur celle de la responsabilité et plus précisément sur la gestion performante.
L’outil de gestion sur lequel porte notre dévolu est le management. Ce choix s’avère, nous semble-t-il, judicieux et irrécusable, lorsqu’il s’agit de conduire le changement social, de réfléchir à son avenir, de prendre son destin en charge. Le manager actuel cherchant à adapter l’organisation en la pilotant dans un environnement turbulent, se sert de gestion scientifique et d’imagination créatrice.
Nous sommes conscients de deux facteurs limitant D’une part, la santé et la maladie suscitent des réactions affectives et les craintes irrationnelles ; les préjugés auxquels elles donnent parfois lieu risquent dans certains cas de se traduire par une forte opposition à l’application de méthodes « rationnelles » ou « objectives ». D’autre part, les PVD insistent surtout sur les problèmes liés au manque de ressources pour justifier l’état des infrastructures de santé et le niveau de santé de la population. Il n’en demeure pour autant pas moins vrai que quel que soit le niveau de développement atteint pour n’importe quel pays, les problèmes de gestion se posent partout dans des conditions assez analogues. Alors, là où l’on dispose de ressources modestes pour financer le système sanitaire, il faut justifier les demandes tendant à accroître ces ressources, faire preuve d’ingéniosité pour les obtenir, les affecter à quelques objectifs bien définis et hautement prioritaires, et veiller à en tirer le meilleur parti. Les moyens aussi faibles soient-ils, doivent être investis et utilisés judicieusement. Dés lors, une préoccupation par rapport à l’appréciation et l’amélioration de la performance des hôpitaux publics nous paraît conséquemment indispensable et fondamentalement saine.
L’engagement en filigrane de notre démarche est la lutte contre la pauvreté. Auparavant, il s’agit dans ce mémoire d’inventorier les problèmes qui se posent dans un hôpital public et qui se rapportent au management. La finalité de cette démarche est d’apprécier la performance organisationnelle, et le cas échéant d’indiquer et/ou de proposer des solutions ou des éléments de réponses, susceptibles d’améliorer ou de conduite à la performance. Plus précisément, la question à laquelle ce mémoire tentera de répondre est : quels sont les problèmes qui se posent par rapport au management au sein de l’Hôpital Central de Yaoundé (HôCY) ?
L’approche des concepts qui seront abordés dans ce mémoire est principalement utile. Nous n’aborderons d’une part, que les concepts fondamentaux relevant des aspects humains et organisationnel du management et non pas la totalité de ceux-ci. Ainsi, ne parlerons-nous pas de la culture d’entreprise, de la délégation, du conflit, du changement et de sa conduite, du pouvoir… D’autre part, nous laisserons de côté les aspects techniques de types financiers, comptables, commerciaux.
Ce mémoire comprend en dehors de l’introduction et de la conclusion générale, une partie théorique et une partie empirique. La partie théorique disserte sur un certain nombre de composants relatifs au management. Elle circonscrit aussi l’ensemble des éléments qui seront examinés dans la partie empirique. Elle comprend un aspect conceptuel et un aspect contextuel. Le premier aspect fournit des enseignements procédant de la littérature. Cette partie aborde quatre thèmes et comprend six chapitres repartis en trois subdivisions. L’aspect contextuel livre des informations relatives au terrain d’implantations, susceptible de mieux faire comprendre l’environnement général de l’HôCY. Nous y envisagerons le macro, le méso et le micro environnement de l’hôpital.
La partie empirique contribuera à baliser le chemin que nous emprunterons en vue de répondre aux questions qui sous-tendent cette étude. Elle précisera les termes de notre démarche pratique (validation et recueils de données). En outre, elle comprendra la méthodologie de la recherche, le traitement (présentation et analyse) des données recueillies, la synthèse générale, les propositions et éléments de solution. Pour finir, nous exposerons les limites de l’étude.
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