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Le macaque à longue queue (Macaca fascicularis) est une espèce de primate asiatique s’adaptant généralement bien aux milieux anthropiques, mais cohabitant avec les hommes, souvent, de manière conflictuelle. Dans le sanctuaire touristique « la Monkey Forest d’Ubud », à Bali, en Indonésie, notre équipe étudie la population de macaques depuis une dizaine d’années. Ces macaques vivent en très forte densité dans des conditions de surpopulation principalement causée par la perte de leur habitat naturel et par le nourrissage constant des touristes et des Balinais. Il existe aujourd’hui 6 groupes au sein de cette population de macaques: Temple, New Forest, Michelin, Cemetery, East et Central. Suite aux conséquences néfastes de cette surpopulation, une campagne de stérilisation a débuté en juillet 2017 afin d’en contrôler la croissance. L’objectif principal de ce mémoire dont le stage avait lieu avant les stérilisations était double. Le premier était d’évaluer le processus d’habituation de deux groupes à une grande cage destinée aux captures. L’habituation était conduite via un processus régulier d’approvisionnement (ou « food baiting ») et nous réalisions des scans de comportements focalisés sur cette cage. Nous espérions qu’au cours des quatre mois d’observation qui ont suivi l’installation de la cage, les macaques seraient de plus en plus nombreux à l’utiliser, et qu’ils manifesteraient progressivement moins de comportements agonistiques et indicateurs de stress (« auto-dirigés ») et davantage de comportements alimentaires (« feeding ») au sein de cette cage. Ces prédictions ont été vérifiées et le processus d’habituation à la cage se révéla donc satisfaisant. Le second objectif était de comparer les dynamiques sociales entre deux groupes, Temple et New Forest, caractérisés par une récente fission : New Forest s’étant séparé de Temple en 2015. Ces deux groupes possédant des sexe-ratio opérationnel différents (New Forest 3:1 ; Temple 2:1), notre but était d’étudier l’impact du sexe-ratio sur les profils d’interactions sociales (interactions affiliatives, agonistiques, sexuelles et comportements autodirigés) au sein de ces deux groupes. Le sexe-ratio opérationnel (nombre de femelles reproductrices par mâle reproducteur) joue un rôle prépondérant dans la compétition sexuelle et les dynamiques sociales au sein des groupes polygames de macaques. Ainsi, nous avions prédit que dans le groupe au sexe-ratio le plus équilibré (Temple), il y aurait moins de tension sociale (moins d’agonisme) et plus de cohésion sociale (proximité accrue) entre les femelles, ainsi que plus de tension sociale entre les mâles, moins de comportements de sollicitation par les femelles et enfin plus de montes sexuelles. Ces prédictions n’ont pas été vérifiées. Nous n’avons pas trouvé de différences significatives de comportements entre New Forest et Temple, à l’exception des comportements de grooming (affiliation) plus fréquents au sein du groupe New Forest. Cette absence d’effet pourrait s’expliquer par le fait que la différence entre les deux sexes-ratios n’était pas assez marquée, ou par l’impact confondant d’un autre facteur tel que la taille du groupe sur la cohésion et la tension sociale. Cette seconde hypothèse pourrait expliquer la fréquence plus importante des comportements de grooming au sein de New Forest, celui-ci étant de plus petite taille que Temple. En perspective, nous devrions récolter des données sur un plus grand nombre de groupes et d’individus afin d’étudier l’impact du sexe-ratio, mais aussi d’autres paramètres démographiques tels que la taille du groupe sur les dynamiques sociales des groupes de macaques.
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