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Bora-Bora, une île enchanteresse dans le paradis tropical. Matahi, pêcheur de perles, aime passionnément la belle Reri. Alors qu'il va se déclarer, Hitu, prêtre et véritable chef de la tribu, réclame Reri, et la consacre à devenir gardienne du temple des Dieux. Désormais, elle est tabou... Le couple parvient à s'enfuir, mais le veto sacré lancé contre eux les empêchera systématiquement de réussir dans leur fuite... Dernier film de Murnau, Tabou marque une nouvelle étape dans la période hollywoodienne du cinéaste allemand, au parcours presque faustien. En effet, celui-ci continue de s'émanciper du tournage en studio (et donc du Kammerspiel et de l'expressionnisme qu'il porta à leur apogée) pour s'ouvrir totalement à l'extérieur, en l'occurrence à un paysage et à une civilisation – les mers du Sud – éloignés de sa culture européenne. Tourné à Bora-Bora avec des autochtones, le film n'a vraisemblablement pas ou très peu bénéficié de la collaboration prévue au départ avec le documentariste Robert Flaherty. D'ailleurs la griffe de Murnau est bien reconnaissable, et strie littéralement les plans du film par des dynamiques foudroyantes, telle une empreinte démoniaque : l'horizon paradisiaque auquel aspire le couple de Tabou est coupé par les cordages du bateau d'un prêtre qui tissent une toile d'araignée aussi terrifiante que celle déployée par le navire fantôme de Nosferatu. Cette marque est celle de la malédiction jetée, tel un filet de pêche, sur deux amoureux qui ont transgressé une loi divine interdisant à la jeune femme, sacrée vierge par sa tribu, toute relation avec celui qu'elle aime. Tel le jardin d'Adam et Eve avant la faute originelle, le monde nous apparaît d'abord dans son plus simple élément, selon un flux gracieux, enchanté, de corps et de matières (inspiré des tableaux de Gauguin), avant d'être pris dans les mailles d'une double sentence écrite, celle de Dieu (le monde ancien) et celle de l'argent (le monde moderne), en raison des dettes du couple. Les échanges entre les amoureux se passeront presque totalement de support textuel (comme si le maître du muet avait déjà intégré le langage sonore) sauf à la fin du film, quand la loi, sa pression et son impression visuelles auront eu raison des amants tabous. Les lois du monde ancien – les dieux, le cinéma muet – seront plus fortes que celles du monde moderne. Troublante fatalité quand on sait que Murnau mourra avant la première de Tabou, sans être passé au parlant et dans des circonstances vite rattrapées par la légende : sa mort serait la conséquence d'une malédiction, son motif de prédilection ! Hanté par la vision d'hommes dépassés par des forces incontrôlables, le cinéma ambitieux et superstitieux de Murnau trouvera avec Tabou la réalisation la plus aboutie de toutes ses obsessions et donnera au cinéma l'un de ses plus beaux films.
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Le docteur Faust conclut un pacte avec Méphisto qui, en échange de son âme, lui garantit une jeunesse éternelle et l'amour de Marguerite. Le pacte méphitique sera pourtant réduit à néant par l'amour (un mot inconnu du diable). L'âme de Faust pourra ainsi être sauvée. Le "Faust" de Murnau est l'adaptation la plus réussie du récit de Goethe. Il ne s'agit jamais d'une simple illustration du mythe. Le pacte faustien est sans cesse transcendé par le génie visuel du grand cinéaste. En formidable architecte de l'espace et de la lumière, Murnau en traduit le sens profond grâce à des compositions plastiques extraordinairement signifiantes. La psychologie s'incarne dans la forme, d'où la stupéfiante inventivité des plans où le jeu des ombres a toujours valeur de signe ou de symbole. Le vol de Méphisto au-dessus de la ville ou encore la scène finale du bûcher en sont des exemples inégalés. Ce film a inspiré à Eric Rohmer un livre essentiel pour la pensée de l'architecture et du cinéma : "L'Organisation de l'espace dans le Faust de Murnau" (Ed. Ramsay, 1999), dans lequel il distingue trois types d'espace : l'espace pictural, espace architectural, et l'espace filmique."
Expressionnisme --- Fantastique --- Années 1920 --- Romantisme --- Allemagne
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Séduit par une vamp venue de la ville, un fermier tente de noyer sa femme, mais renonce au dernier moment. Apeurée, celle-ci fuit vers la ville. Son mari la suit afin de lui prouver son amour et, après avoir résisté, la jeune femme le pardonne... Alors que le couple rentre heureux dans son village, une tempête s'abat sur son bateau et la jeune femme disparaît. Tenant la vamp qui l'avait séduit pour responsable, le fermier décide de l'étrangler. Mais sa femme est retrouvée vivante. Le couple enfin réuni se retrouve à l'aurore d'une nouvelle vie... Suivant d'assez près la trame d'une nouvelle de Hermann Sudermann (1857-1928) intitulée Die Reise nach Tilsit - Le voyage à Tilsit, publiée en 1917 dans le recueil Litauische Geschichten, l'intrigue de Sunrise véhicule un fond idéologique douteux que l'adaptation parlante réalisée par Veit Harlan en 1939 fera ressortir. Murnau l'utilise comme un des ressorts d'une oeuvre complexe dont les significations ne sont pas préétablies mais sans cesse réinventées par une mise en scène qui est pensée en mouvement. Les moyens exceptionnels mis à la disposition du cinéaste allemand auréolé du prestige de ses films européens et la liberté totale qui lui fut accordée sur ce projet font de l'Aurore une de ses oeuvres les plus magistrales.
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