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La médecine du travail est confrontée à de nouvelles pathologies liées au travail.Ces pathologies sont d'étiologie peu spécifique et multi-causale. Leur prise en charge conjointe par le médecin généraliste (MG) et par le médecin du travail (MT) s'avère profitable tant pour le patient par une amélioration de la qualité des soins que pour la collectivité par une meilleure gestion de l'incapacité de travail. Nous avons choisi d'évaluer l'état d'une telle collaboration entre les professionnels belges. Un questionnaire a été élaboré et adressé à environ 2000 MG francophones. Les réponses à 128 questionnaires ont pu être exploitées et comparées aux données fournies par l'étude menée en 2008 par l'Association Professionnelle Belge de Médecine du Travail auprès des MT, qui portait entre autre sur leurs relations avec les MG. Le questionnaire comporte 58 questions, portant sur la connaissance du MG concernant certains aspects des rôles et missions du MT, sur sa collaboration avec le MT dans la prise en charge des lombalgies et des troubles musculo-squelettiques, sur la fréquence de collaboration avec le MT dans différentes situations, sur l'importance qu'il attribue à cette collaboration et enfin sur les freins qu'il reconnaît à celle-ci. La littérature traitant de la collaboration entre MG et MT est revue sous l'angle des arguments en faveur et défaveur, des freins et des incitants à la collaboration. Les résultats de l'enquête y sont confrontés. Les résultats montrent une assez mauvaise connaissance des MG belges des rôles et missions du MT. Cette méconnaissance est surtout marquée chez les jeunes médecins. La collaboration entre MG et MT dans la prise en charge des lombalgies et des troubles musculo-squelettiques est rare bien qu'une origine professionnelle soit fréquemment évoquée par les MG qui pourtant trouvent très majoritairement utile une telle collaboration. Seuls 13% des MG affirment connaître le programme de réadaptation des travailleurs lombalgiques mis en place par le Fonds des Maladies Professionnelles. Les différentes situations de collaboration proposées dans l'enquête montrent une forte disparité entre l'importance que les MG y attribuent et la fréquence effective de collaboration. Le contact est rare dans les situations suivantes : suspicion de pathologie professionnelle, suspicion de difficulté de reprise du travail et demande d'aménagement du poste de travail, communication de décision d'inaptitude ou de résultats d'examens complémentaires, pathologiques ou non. Les facteurs freinant les relations évoqués dans la littérature sont pour la plupart confirmés dans cette enquête : les difficultés pratiques, l'ignorance de l'identité ou des coordonnées du confrère, la méconnaissance des rôles et le manque d'efficacité. Les problèmes d'ordre déontologique liés au secret médical ne constituent pas dans l'enquête un frein important pour les MG belges. Les bénéfices d'une bonne collaboration sont certainement plus nombreux que ceux qui résultent du cloisonnement des pratiques médicales.Les freins mis en évidence peuvent être levés par une démarche participative visant à mieux mettre en lumière toute la richesse et la diversité des rôles du médecin de travail, au bénéfice du travailleur-patient.

General Practice --- Occupational Medicine --- Musculoskeletal Diseases --- Low Back Pain --- Interprofessional Relations