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Comme beaucoup de productions plus ou moins indépendantes, Paperboy représente une nouvelle manifestation du tropisme actuel du cinéma américain pour le « Deep South ».Arrivé au dernier tiers de Paperboy, une femme noire obèse surgit d’on ne sait où. Affalée tout en piochant des chips dans un énorme récipient, elle n’est pas un personnage, juste un prétexte pour apposer une signature: on est en présence d’un auteur qui construit une œuvre. Et citant son film précédant; Precious dressait le portrait d’une adolescente new-yorkaise accusant un énorme surpoids, et bien d’autres caractéristiques peu enviables: issue d’une union incestueuse, illettrée, enceinte de son deuxième enfant. On aura donc vraisemblablement une femme noire obèse dans tous les prochains films de Lee Daniels, ainsi que des clins d’œil aux personnages successifs – dont ceux de Paperboy, désormais entrés dans cet auto-panthéon. Si l’on ne peut réduire Paperboy à cette apparition, elle agit comme le symptôme d’un cinéaste qui a visiblement besoin de se montrer, éventuellement en préemptant son propre film, avec l’impression d’un surplomb satisfait. C’est embêtant, c’est même très agaçant. C’est la femme de maison – noire, mais pas obèse – de la famille Jansen qui prend en charge le récit, façon entretien. Paperboy est une adaptation du roman éponyme de Pete Dexter, crédité au scénario. Tout part d’un meurtre, le shérif porcin – décidément, on n’en sort pas – du patelin est assassiné. Hillary Van Wetter (John Cusack), un indigène des marais ayant la fâcheuse habitude de se balader avec une machette (pour sa défense, il chasse l’alligator), est accusé et condamné. Il erre depuis dans le couloir de la mort. Promise au mariage avec ce dernier, Charlotte (Nicole Kidman), une fille un peu paumée et folle des taulards condamnés à la peine capitale, fait appel à Ward Jansen (Matthew McConaughey), journaliste au Miami Times, accompagné de Yardley (David Oyelowo) – peau d’ébène, ligne impeccable. Le petit frère de Ward, Jack (Zac Efron, le paperboy du titre), intègre la troupe. Ils entendent prouver qu’Hillary a été accusé à tort, ce qui rétablira un peu de justice en ce bas monde tout en fournissant un bon scoop aux journalistes. Mais tout ceci va remuer un sacré marigot, entre dépeceurs d’alligators et histoires d’amour et/ou de fesses pas toujours très nettes. Homosexuel, Ward va se retrouver en très fâcheuse posture; Jack en pince pour Charlotte qui est sous l’emprise malsaine d’Hillary, qui va en faire une prisonnière des dégénérés du bayou. Avec McConaughey au casting et une humanité crotteuse pour toile de fond, on pense forcément au récent Killer Joe. Quand William Friedkin piège ses personnages sous le plafond de verre – particulièrement bas – de leur médiocrité, il impulse à son film un mouvement général formidablement énergique, tonitruant et cohérent, n’oubliant pas de faire des représentants de cette désespérante espèce humaine des créatures particulièrement touchantes dans cette fable sur la vulnérabilité. Alors que Friedkin orchestre une mise en scène foisonnante et tourbillonnante, Lee Daniels fige tout ce qui s’offre à son regard; les acteurs sont des objets (érotiser Zac Efron à chaque plan, « homosexualiser » Matthew McConaughey, mettre des heures de vol dans les dents de Nicole Kidman et la faire uriner sur les piqures de méduse du premier…); le lieu et l’époque (le Sud dans les années 1960) une sorte de toile tendue, un simple arrière-plan. Dans ce cadre, tout est utilité, rien n’est nécessité: split screen et ralentis dispensables, montage aberrant, jeux avec la netteté. Lee Daniels confond mise en scène et effets de mise en scène; l’écran est perçu comme une surface à badigeonner – et son coup de pinceau ne manque pas d’être grossier. Seul point commun avec Killer Joe, Paperboy est aussi une farce, mais à son détriment. Lee Daniels a réussi un coup de producteur (ce qu’il est aussi ici) – tout ce beau monde a monté les marches à Cannes, le film ayant été inexplicablement retenu en sélection officielle –, d’un point de vue cinématographique, le film ne se signale que par sa complète indigence.
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Impitoyable et cruel chef du cartel de Medellin, Pablo Escobar est le criminel le plus riche de l’histoire avec une fortune de plus de 30 milliards de dollars. L’empereur de la cocaïne met la Colombie à feu et à sang dans les années 80 en introduisant un niveau de violence sans précédent dans le commerce de la drogue. Fascinée par son charisme et son pouvoir, la très célèbre journaliste Virginia Vallejo, va s’apercevoir qu’on ne s’approche pas de l’homme le plus dangereux du monde impunément...
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