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La dysphasie correspond à un trouble spécifique du développement du langage. Bien que de nombreuses hypothèses aient vu le jour afin d'expliquer les difficultés propres à ce trouble, plusieurs questions restent encore sans réponse. Bien que les difficultés morphosyntaxiques des enfants dysphasiques commencent à être mieux comprises, nous possédons encore peu d'informations relatives au versant lexico-sémantique, également sujet à des failles. En effet, des études démontrent que les enfants dysphasiques ont des représentations sémantiques peu précises et organisées différemment. Si l'on se réfère aux données relatives au développement normal, les enfants tout venant développent les catégories en se basant, dans un premier temps, sur des "biais" – ou des préférences. En effet, ils semblent d'abord accorder de l'importance à la forme, puis prêtent attention à la substance des objets, si ceux-ci sont non-solides, ou à la substance et à la forme si les items possèdent des yeux. Avec l'âge, ils parviennent à développer des catégories relationnelles. Pour cela, ils réalisent des analogies, c'est-à-dire qu'ils ne tiennent plus compte des ressemblances perceptives, mais plutôt des relations existant entre deux situations/items. Ce processus et ces biais permettent alors aux enfants de généraliser leurs connaissances et d'apprendre un grand nombre de mots en peu de temps. Dès lors, nous nous demandons si les enfants dysphasiques passent par les mêmes étapes. En d'autres mots, nous aimerions déterminer si ces enfants présentent également des "biais" catégoriels et s'ils sont capables de développer des catégories relationnelles, de la même façon que les enfants tout-venant. Pour cela, nous avons proposé de nouvelles catégories, et nous avons accompagné chaque item d'un label présenté dans un contexte syntaxique incitant aux comparaisons. Tout d'abord, nous voulions évaluer les compétences initiales des différents groupes d'enfants (DYS, AC, AL). Nous avons donc proposé quatre tâches évaluant le biais pour la forme, pour les yeux, pour la substance, ainsi que la connaissance de catégories relationnelles. Ensuite, nous avons proposé une tâche impliquant des relations spatiales pour évaluer les capacités d'apprentissage de chacun. Au terme de notre étude, nous constatons que les enfants dysphasiques ont des compétences comparables à celles d'enfants tout-venant appariés en âge linguistique. Cependant, les résultats sont peu similaires lors de la comparaison aux enfants appariés en âge chronologique. En effet, les dysphasiques ont besoin d'un plus grand nombre d'exemplaires. De plus, ils n'ont pas développé le "biais pour la substance" et l'apprentissage d'une nouvelle catégorie relationnelle est difficile. Nous pouvons alors supposer que ces enfants éprouvent des difficultés de flexibilité et/ou d'inhibition les empêchant de prêter attention aux caractéristiques pertinentes, et donc d'inhiber les distracteurs perceptifs auxquels ils apportent encore trop d'attention. Des études futures devront être effectuées pour appuyer ces résultats et confirmer ou non le rôle joué par les compétences inhibitrices. Les capacités visuo-spatiales pourraient également constituer une voie de recherche.
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