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Fichte a composé sa grande œuvre philosophique, la Doctrine de la science, de 1794/95 à 1814. Ce projet est d’une radicalité absolue: aller plus loin que le Kant de la Critique de la raison pure dans l’explication de la genèse conjointe de la conscience, du savoir et du monde objectif. Durant cette période, l’exposé de la Doctrine de la science a été repris pratiquement chaque année, afin de lui donner chaque fois une forme nouvelle qui permette d’en approfondir la compréhension, d’en clarifier les aspects obscurs et de lever les malentendus qu’elle avait pu susciter. La Doctrine de la science de 1813 est la dernière version qui, bien qu’inachevée à cause de la guerre, développe encore de façon approfondie un point de vue précieux tant par lui-même que pour l’éclairage qu’il apporte sur les versions précédentes. Elle fait de l’entendement le centre de la genèse du Moi et du monde phénoménal, en développant à partir de lui la théorie caractéristique du Fichte de la maturité qui fait de l’image la manifestation de l’Absolu. La traduction inédite de l’ouvrage proposé ici est accompagnée de six études de spécialistes internationaux de Fichte, visant à éclaircir le texte et proposant d’engager la réflexion sur cette ultime facette de l’œuvre du philosophe.
Philosophy --- conscience --- œuvre philosophique --- savoir --- philosophe
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On sait que pour Kant « le nom orgueilleux d’une ontologie, qui prétend donner des choses en général des connaissances synthétiques a priori <…> doit faire place au nom modeste d’une simple analytique de l’entendement pur » (Critique de la raison pure). Serait-ce alors que l’ontologie, comme pensée de l’être, doive disparaître de toute philosophie transcendantale ? Telle est la question qui anime les textes du présent volume, où sont proposés des regards croisés sur une possible « ontologie » fichtéenne. Il en ressort la question du statut de l’absolu, et, corrélativement, du degré de la rupture chez Fichte entre métaphysique dogmatique et philosophie transcendantale. D’un côté, Fichte dit ne parler que du savoir et non de l’être – ce pour quoi son œuvre est une doctrine de la science. D’un autre côté, il affirme l’être sous la forme de Dieu, et son discours semble alors rejoindre la situation qui précède la distinction entre ontologie (comme métaphysique générale), et théologie (comme métaphysique spéciale), établie au cours du XVIIIe siècle. Les présentes études montrent que la redétermination tant de l’être que de Dieu justifie chez Fichte leur identification, et une réduction de l’ancienne métaphysique au binôme être/image. Parce que l’être n’est pas chez Fichte un être mort, inerte, mais vie et réalité dynamique, il est par soi créateur et mérite à ce titre d’être compris comme Dieu. Si le concept d’être et l’idée de Dieu subissent ainsi une modification totale de leur détermination, une simple reconduction de la pensée de Fichte à une métaphysique précritique manquerait l’essentiel de la visée de sa doctrine. C’est ce que visent à établir les études du présent volume.
Ontology --- Metaphysics --- Fichte, Johann Gottlieb, --- Ontologie. --- Fichte, Johann Gottlieb --- Contribution à l'ontologie. --- Fichte, Johann Gottlieb, - 1762-1814 --- Ontology. --- Metaphysics. --- Philosophy --- God --- Philosophy of mind --- Being --- Necessity (Philosophy) --- Substance (Philosophy) --- ontologie --- métaphysique --- Fichte --- philosophie --- théologie --- Dieu
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