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THEORIE : chaque individu est susceptible de produire des disfluences. Plusieurs auteurs ont tenté de définir les critères diagnostiques du bégaiement. Les enfants tout-venant ne produiraient pas plus de 3% de disfluences typiques du bégaiement. Ce critère présente une grande sensibilité et une grande spécificité pour des populations néerlandophones, germanophones ou encore anglophones (Boey et al., 2007 ; Natke et al., 2006 ; Pellowski et Conture, 2002). Par ailleurs, les taux de disfluences totales ne dépasseraient pas 10% selon Guitar (2013, cité par Leclercq et al.). Dans la littérature, plusieurs facteurs susceptibles d’influencer l’apparition des disfluences ont été étudier, notamment le genre, l’âge et les variables linguistiques (phonologique, lexicale, morphosyntaxique). Les disfluences ont été analysées pour de nombreuses populations, mais un déficit au niveau de la littérature francophone est présent, surtout pour des populations d’enfants plus âgés. 
OBJECTIFS : ce mémoire envisage trois objectifs. Le premier est d’étudier les disfluences typiques et non typiques chez des enfants tout-venant francophone de 8 ans. Les taux de disfluences seront investigués à la lumière des critères diagnostiques. Par ailleurs, la durée des disfluences sera abordée. Le second objectif est de comparer les taux de disfluences de 36 enfants tout-venant francophones de 8 ans avec ceux produits par eux-mêmes, quatre ans auparavant (Leclercq et al., 2018). Enfin, le dernier objectif est d’interroger le lien entre certaines variables langagières et les taux de disfluences des enfants tout-venant francophones de 8 ans.
METHODOLOGIE : d’une part, un échantillon de langage a été recueilli afin d’analyser les disfluences présentes dans leur parole et d’autre part, des tests issus de différentes batteries d’évaluation langagières ont été administrés afin de mettre en évidence les variables linguistiques susceptibles d’influencer l’apparition des disfluences. 
RESULTATS : de nombreux résultats ont pu être mis en évidence. Tous ne convergent pas vers les hypothèses. Par exemple, les enfants tout-venant produisent significativement plus de disfluences non typiques du bégaiement que typiques du bégaiement. Par ailleurs, les résultats suggèrent que les critères diagnostiques soient revu à la hausse pour cette population francophone. Au niveau de l’influence de l’âge, les résultats globaux ne sont pas significativement différents, mais les disfluences se répartissent différemment aux deux âges. Enfin, des résultats variables ont été obtenus concernant l’influence de variables linguistiques.

Disfluence --- bégaiement --- Langage --- Enfants tout-venant --- Scolaire --- Longitudinal --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Traitement & psychologie clinique

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La mastication et la déglutition sont deux fonctions orofaciales non-verbales qui connaissent un développement important tout au long de la période préscolaire. Leur évolution se réalise conjointement avec le développement de la parole, avec qui elles partagent une anatomie commune. D’un point de vue développemental, les fonctions orofaciales non-verbales précèdent la parole et conditionneraient ainsi l’expérience sensorimotrice des articulateurs. Pour ces raisons, un lien entre mastication, déglutition et parole semble plausible. Certains auteurs ont été amenés à questionner l’existence de ce lien (par exemple : Kollia et al., 2019; Mogren et al., 2020; Thijs et al., 2022). Cependant, la plupart des études ont été menées dans une population d’enfants d’âge scolaire et avec, comme intermédiaire, les malocclusions.
L’objectif de ce mémoire est donc d’investiguer une éventuelle relation entre la déglutition, la mastication et la production de la parole chez les enfants d’âge préscolaire avec et sans troubles des sons de la parole (TSP). Pour cela, nous avons évalué 192 enfants âgés entre 3 et 5;6 ans chez qui nous avons testé la déglutition, la mastication et la production de la parole. Nous avons ainsi pu répartir les enfants en deux groupes de parole : TSP ou neurotypique (NT) ; et obtenir un pourcentage de consonnes correctes (PCC) ainsi que des scores d’efficience de la déglutition et de la mastication.
Les résultats obtenus mettent en évidence une relation non significative entre la déglutition, la mastication et l’intelligibilité de la parole. De plus, d’après nos résultats, l’efficience de la déglutition et l’efficience de la mastication ne permettent pas de prédire significativement l’appartenance aux groupes TSP et NT. Nous avons également recherché l’influence de facteurs intermédiaires sur ces relations. Tout d’abord, nous avons recherché l’influence des préférences de texture alimentaire sur la relation entre la mastication et l’intelligibilité de la parole. Puis, nous avons recherché l’influence des habitudes de succion non-nutritive sur la relation entre la déglutition et l’intelligibilité de la parole. Cependant, nous n’avons pas pu montrer de résultats significatifs.
Bien que cette étude n’ait pas réussi à vérifier l’existence d’une relation entre la déglutition, la mastication et la production de la parole dans la population étudiée, celle-ci a tout de même permis de mettre en évidence un manque de données dans la littérature concernant ce sujet dans cette tranche d’âge. Cette étude a également permis de dégager certains questionnements qui pourraient faire l’objet de recherches futures.

fonctions orofaciales --- déglutition --- mastication --- parole --- troubles myofonctionnels orofaciaux --- troubles des sons de la parole --- préscolaire --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Multidisciplinaire, généralités & autres --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Traitement & psychologie clinique

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Introduction. Le bégaiement est le trouble de la fluence le plus fréquent (ASHA, 2021) avec une prévalence qui serait de 1% (Kelman & Nicholas, 2020). Il présente une base génétique (Yairi & Ambrose, 2013) et entraîne l’apparition de disfluences (ASHA, 2021). Des répercussions sur la qualité de vie des personnes qui bégaient (Craig et al.) peuvent également survenir. L’évaluation spécifique de la qualité de vie est donc nécessaire afin d’améliorer le bien-être des personnes porteuses du trouble. L’Overall Assessment of the Speaker’s Experience of Stuttering (OASES) a d’abord été créé par Yaruss et Quesal (2006) en version anglophone afin de mesurer l’impact du bégaiement sur la qualité de vie puis traduite et validée dans plusieurs langues. L’objectif de cette étude est de poursuivre la validation des versions francophones de l’OASES-S pour les enfants, de l’OASES-T pour les adolescents et de l’OASES-A pour les adultes. Les propriétés psychométriques de ces échelles ont donc été investiguées ainsi que des hypothèses exploratoires.
Méthodologie. Les données récoltées dans ce mémoire ont été ajoutées à celles des mémoires précédents, donnant lieu à un échantillon de 45 enfants, 22 adolescents et 40 adultes. D’autres tests ont également été administrés afin d’étudier la validité concourante de l’OASES et de vérifier nos hypothèses exploratoires.
Résultats. De manière générale, les résultats montrent une bonne consistance interne pour les trois versions de l’OASES et une bonne fidélité test-retest, malgré des scores inférieurs obtenus à la section I (OASES-T) et à la section IV (OASES-A). La validité concourante s’est révélée élevée pour la section III de l’OASES-S et les sections II et III de l’OASES-T. Nos résultats soutiennent également certaines de nos hypothèses exploratoires.
Conclusion. Les trois versions francophones de l’OASES semblent être des échelles fiables malgré certains résultats qui pourraient être investigués davantage.

Bégaiement --- Qualité de vie --- OASES --- Validation francophone --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Multidisciplinaire, généralités & autres

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La définition de la justesse vocale en voix chantée chez l’adulte se base principalement sur le respect des intervalles mélodiques et le nombre d’erreurs de modulations (Larrouy-Maestri, & Morsomme, 2013 ; Larrouy-Maestri et al, 2015). A notre connaissance, les critères objectifs sur lesquels se base la perception de la justesse vocale mélodique des enfants n’ont pas été déterminés. Si nous n’en disposons pas d’une définition pertinente, sa trajectoire développementale ne peut pas être objectivement étudiée. Avec cette étude, nous cherchons à déterminer les critères objectifs qui définissent la justesse en voix chantée des enfants de 4 à 9 ans. Ensuite, nous étudions l’évolution de ces critères à travers les différents groupes d’âge et de genre. Dans cette perspective, 60 juges ont évalué les performances chantées d’enfants de la première phrase de la chanson « Joyeux anniversaire ». Ceci a permis de déterminer que la définition de la justesse vocale mélodique des enfants de 4 à 9 ans n’est pas spécifique à la justesse vocale effective mais est soumise à un cadre d’évaluation plus global qui évolue légèrement dans le temps. Les variables qui la prédisent sont le genre, l’âge, la régularité du tempo, la qualité articulatoire, et principalement la précision des intervalles. Ensuite, nous avons étudié l’évolution de la production des intervalles musicaux à travers les groupes d’âge et de genre sur un corpus dont étaient issus les enregistrements évalués précédemment. Selon nos résultats, les filles chantent plus juste que les garçons. De plus, les enfants de 9 ans produisent des intervalles plus précis que les enfants de 4 et 5 ans. Outre la description objective du développement de la justesse vocale mélodique chez les enfants, notre travail offre des perspectives de recherche. En effet, mises en lien avec d’autres sphères développementales, ces données permettent de mieux définir les productions vocales d’enfants dites « normales » ainsi que leur développement dans les habiletés de production musicale, langagière et vocale. Par ailleurs, cette recherche ouvre la voie à des applications cliniques et pédagogiques. Une définition plus précise de la justesse mélodique en voix chantée et sa mesure objective permettent en effet d’appréhender l’enseignement et la remédiation des habiletés de productions musicales de manière pertinente et adaptée aux enfants.

Voix chantée -- Chez l'enfant --- Analyse mélodique --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Traitement & psychologie clinique

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L’impact de l’expression des émotions sur l’évolution des paramètres de la voix et de la parole 
est un sujet qui intéresse les chercheurs depuis des siècles. Dès lors, il est clairement établi dans la littérature scientifique traitant ce sujet que nos différents états émotionnels sont associés à des manifestations spécifiques des paramètres de la voix et de la parole. Ainsi, notre mémoire s’inscrit dans la continuité des travaux qui ont été réalisés dans ce domaine de recherche. 
Notre mémoire contribue tout d’abord à la création d’une base de données audio-visuelle des 
émotions appelée « EVE », de laquelle nous réalisons ensuite l’étude des données audio. En 
effet, notre projet consiste à étudier, sur base d’enregistrements, quelle est l’influence de la 
production des 6 émotions universelles de Paul Ekman (peur, colère, joie, tristesse, dégoût, 
surprise) sur les paramètres de la voix et de la parole d’un échantillon de 4 acteurs francophones 
(2 femmes et 2 hommes) âgés de 24 à 57 ans. Les paramètres acoustiques étudiés dans ce travail sont les suivants : fo (médiane et entendue), intensité (médiane et étendue), LTAS (rapport L1-L0 et % non-voisement), CPPs, débit, vitesse articulatoire. Durant les séances d’enregistrement, les acteurs étaient invités à produire oralement les 10 
phrases de la liste 1 du corpus de Fharvard (Aubanel & al., 2020). Il leur était demandé 
d’interpréter, pour chaque phrase, les 6 émotions d’Ekman selon 2 intensités émotionnelles et 
une condition contrôle. L’acteur avait droit à deux essais, mais seules les phrases produites à 
haute intensité émotionnelle lors du second essai ont été traitées. Les 280 énoncés ainsi obtenus 
ont ensuite été analysés via le logiciel PRAAT (version 6.4.07 – March 17, 2024). 
Enfin, nos données ont été interprétées via des analyses de deltas (Δ) entre les conditions 
contrôles et émotionnelles. Ainsi, pour notre échantillon, les résultats obtenus suggèrent que les 
6 émotions d’Ekman ont été, en moyenne, caractérisées par une augmentation de la hauteur 
tonale et de sa variabilité, une voix plus puissante et moins soufflée, davantage de variabilité 
intonative d’intensité (Δ+), moins de régularité dans le signal acoustique produit, et un 
ralentissement du débit et de la vitesse articulatoire (Δ-), par rapport à la condition contrôle. 
Les autres données obtenues permettent de nuancer et d’enrichir les informations dont nous 
disposons pour chaque émotion étudiée et de les confronter avec nos hypothèses exploratoires 
et confirmatoires afin d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherche dans ce domaine.

émotions --- voix --- paramètres --- fluence --- acteurs --- Arts & sciences humaines > Langues & linguistique --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Communication & médias --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Neurosciences & comportement --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Psychologie cognitive & théorique --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Multidisciplinaire, généralités & autres