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Dès qu'ils parlent des bêtes, les hommes s'opposent et souvent s'échauffent comme s'il s'agissait d'eux-mêmes, même ceux qui, pourtant, leur refusent presque tout. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, stimulé par le défi cartésien de l'animal-machine, le thème prend une importance accrue. L'animal fait figure de drapeau que philosophes et savants des Lumières tentent de s'arracher pour l'annexer à leurs préoccupations diverses. Ce faisant, ils renouvellent les données d'un débat ancestral dans des termes dont nous héritons aujourd'hui et qu'il nous faut pour cette raison comprendre. Rousseau, avec davantage de distance, reconnaît une âme aux bêtes, sur la base de l'expérience décisive de la pitié, sa perspective se distinguant et intégrant à la fois celles plus unilatérales de Diderot, d'Helvétius, de Condillac et de Buffon largement inspiré de Descartes. Son originalité essentielle apparaît au croisement avec l'anthropologie sous l'idée majeure que l'homme ne peut se définir simplement en opposition à l'animal, mais aussi en assumant de façon réflexive leur part commune, ce qui éclaire non seulement son origine, mais son humanité même. Très logiquement, la refondation rousseauiste du droit et des valeurs non plus exclusivement sur la raison, mais également sur la sensibilité, prendra encore appui sur les bêtes. Investi par la passion d'apprivoisement habitant Rousseau depuis toujours, l'animal est ainsi l'instrument et la fin d'une réflexion philosophique majeure. Celle-ci intéresse notre monde qui, sur le mode d'une évidence dramatique, parfois traumatique, découvre que cette question de l'animal, si ancienne pour l'homme, est désormais " la question animale de l'homme ", celle que la nature tout entière nous adresse par le truchement des bêtes et qui met en jeu l'humain lui-même à travers l'animal. Ce que l'homme fait de l'animal révèle ce qu'il fait de lui-même
Philosophical anthropology --- Rousseau, Jean-Jacques --- Anthropologie philosophique --- Rousseau, Jean-Jacques, --- Philosophy and Anthropology - Animal - 17th-18th Century - Enlightenment --- History --- Criticism and interpretation. --- Rousseau, Jean Jacques --- Rouseau, Jan Jakub, --- Russo, Zhan Zhak, --- Rousseau, John James, --- Rūssū, Jān Jāk, --- Lu-so, --- Ru-xô, Giăng-Giá̆c, --- Rousseau, Jean Jaques, --- Rousseau, Jean Jeacques, --- Rousseau, J. J. --- Rusō, Jan Jakku, --- Rousseau, Gian Giacomo, --- Ruso, Z'an Z'aḳ, --- Rūcō, --- Citoyen de Genève, --- Citizen of Geneva, --- Roussō, --- Rousseau, --- Rūssō, --- Rousseau, Johann Jacob, --- Руссо, Жан-Жак, --- רוסא, זשאן־זשאק --- רוסא, י׳ן י׳ק, --- רוסו, זאאן זאאק, --- רוסו, ז׳אן־ז׳אק, --- روسو، چان چاك --- روسو، ژان ژاك --- 卢梭, --- Rousseau, Juan Jacobo, --- Rousseau, G. G. --- Ruso, Jan Jak, --- Rūsaw, Zhān Zhāk, --- Rūsū, Zhān Zhāk, --- Rousseau, Jean-Jacques, - 1712-1778 --- Rousseau, Jean-Jacques (1712-1778) --- Animalité (philosophie) --- Homme --- Critique et interprétation --- Contribution à l'anthropologie philosophique --- Animalité --- 18e siècle
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Symbolism in politics --- Animals --- Power (Social sciences) --- Symbolisme en politique --- Animaux --- Pouvoir (Sciences sociales)
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Pain in animals --- Animal experimentation. --- Pain. --- Douleur chez les animaux --- Expérimentation animale --- Douleur --- Animal experimentation --- Pain --- Human and animal pains - Physiology --- Neurophysiologie --- Neurophysiology --- Ethics --- Comportement humain --- Human behaviour --- Animal de laboratoire --- Laboratory animals --- Bien-être animal --- animal welfare --- Communication animale --- Communication between animals --- Anthropologie sociale --- Social anthropology --- Expérimentation animale --- Animal welfare --- Animal Experimentation --- Ethics, Clinical --- veterinary
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Philosophes, historiens, littéraires, scientifiques examinent dans cet ouvrage les enjeux, passés et actuels, de la « querelle de l’âme des bêtes », vive controverse qui passionna les philosophes de la seconde moitié du XVIIe siècle à la première moitié du XVIIIe siècle. Au cœur de la querelle, l’animal-machine cartésien. Descartes porte à son paroxysme la différence entre l’homme et les bêtes et soumet deux propositions radicalement opposées : il faut soit prêter aux bêtes une âme et donc des capacités qui, en droit, égalent celle de l’homme, soit leur refuser toute âme. Il brise ainsi la continuité hiérarchique établie depuis l’Antiquité entre l’homme et l’animal qui, tout en installant le premier dans une supériorité de droit sur le second, le retenait en même temps dans un lien d’appartenance commune à un univers ordonné et finalisé. L’ouvrage explore les multiples développements de la querelle après la mort de Descartes, jusqu’aux Lumières et au XIXe siècle, et en dégage les motifs profonds. Loin d’être inconsistante, cette querelle possède un noyau philosophique véritable qui, au-delà des bêtes, la montre comme une querelle des hommes entre eux, opposant une nouvelle conception à une ancienne : une définition et une mise en question de l’homme, de la raison, des rapports de l’âme et du corps... Certes, cette querelle de l’âme des bêtes apparaît aujourd’hui largement caduque, entraînée dans le déclin de la notion d’âme dont elle était foncièrement solidaire et dont elle a sans doute représenté une forme historique de résistance. Cependant, elle trouve peut-être son véritable prolongement actuel - plutôt que dans le champ de la question de l’animal où l’aspect éthologique des performances et celui éthique des droits l’ont globalement supplantée - dans les débats autour des machines de nouvelle génération, porteuses d’ambiguïtés tout aussi troublantes et chargées de décisives interrogations pour l’homme qui les crée et s’y réfléchit.
Animals (Philosophy) --- Animal intelligence --- Human-animal relationships --- Mechanism (Philosophy) --- Soul --- Philosophical anthropology --- Animaux (Philosophie) --- Animaux --- Relations homme-animal --- Mécanisme (Philosophie) --- Ame --- Anthropologie philosophique --- History --- Congresses --- Philosophy --- History of doctrines --- Histoire --- Congrès --- Intelligence --- Philosophie --- Histoire des doctrines --- Animalité (philosophie) --- Âme --- Machines --- Soul (Philosophy) --- Mécanisme (Philosophie) --- Congrès --- Âme. --- Machines. --- Congresses. --- History. --- âme --- animal-machine --- matérialisme --- instinct --- machine --- bête --- Animalité (philosophie) --- Âme.
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Cet ouvrage articule deux notions fondamentales des Lumières : d'une part, le moi et, d'autre part, la nature proche, en rapport vécu avec l'homme, qui correspond avec quelques nuances à ce qu'on appelle aujourd'hui "environnement". Si ces deux objets ont souvent été étudiés, c'est sans prendre en compte leur lien mutuel. Or, au sortir du XVIIe siècle, le moi, dépouillé par la critique philosophique de son armature d'âme ou de substance, est en quête d'une matrice pour se penser sur un mode non essentialiste.C'est alors en se concevant dans de nouveaux types de rapport qu'il pourra produire des modèles d'intelligibilité originaux de lui-même, contribuant ainsi indirectement à la genèse de l'anthropologie en cours : qu'il s'agisse du moi fragile, exposé aux déterminismes extérieurs et foncièrement incertain de lui-même ; du moi cadré, observant un ordre fixé par une volonté surplombante, souvent - mais pas toujours - celle de Dieu lui-même ; du moi fort, maître d'une nature à administrer et de climats à transformer (mais susceptible aussi de formes différentes) ; ou enfin du moi saturé, débordé par une capacité d'émotion se projetant à travers l'extériorité naturelle.Ces différentes figures - qui se croisent et se combinent chez Locke, Hume, Condillac, Dubos, Montesquieu, Volney, Linné, Diderot, Buffon, Marivaux, Prévost, Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre... et bien d'autres encore -, loin de types rigides et séparés, sont autant de visages du même moi multiple, celui de la modernité et peu ou prou toujours le nôtre. Cette reconfiguration fondamentale opérée au XVIIIe siècle, nouant le destin du moi à son environnement, installe un terrain de sensibilité qui permettra aux siècles suivants, malgré tous les obstacles, retards et difficultés, l'invention de l'écologie scientifique, puis politique et enfin aujourd'hui éthique, horizon irréductible à une simple nécessité extérieure et fonctionnelle.
Moi (philosophie) --- Écologie humaine. --- Philosophy --- environnement --- XVIIIe siècle --- philosophie de l’environnement
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L’animal (les animaux, l’animalité) impose hors de nous et en nous une présence antérieure au rapport réflexif par lequel nous nous saisissons et approprions. Loin d’être un à-côté accidentel et avant toute figuration philosophique, il incarne cette énergie du donné dans un monde si humainement construit. Il n’est pas vrai que le sujet s’édifie et se vit dans un monde binaire d’objets ou de semblables. Toujours déjà peuplé, diffracté par autant de possibilités réalisées de perception, le monde fut et demeure d’abord animal. Signifiant l’immédiateté à soi et au réel, impliquant et notre identité intime et notre altérité irréductible, troublant départages, oppositions et, de proche en proche, netteté de tous nos concepts, l’animal est cette question inclassable dont l’ubiquité engage à nouveaux frais la philosophie et l’interroge tout entière, tel ce négligé de son histoire l’habitant sourdement mais constamment. Penser l’animal nous contraint à penser autrement et à reconsidérer nos catégories, problèmes et valeurs : la connaissance, l’existence, l’éthique.
Animals (Philosophy) --- Animal welfare --- Animal intelligence
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Cet ouvrage relie deux notions fondamentales des Lumières : d'une part, le moi et, d'autre part, la nature proche, en rapport vécu avec l'homme, qui correspond avec quelques nuances à ce qu'on appelle aujourd'hui « environnement ». Si ces deux notions ont souvent déjà été étudiées, c'est soit en les mêlant à d'autres, telles le sujet ou l'individu pour le moi, soit en les reportant sur la nature, le « sentiment de la nature » ou la généalogie de l'écologie pour l'environnement, et, surtout, sans prendre particulièrement en compte leur lien mutuel. Or, au sortir du xviie siècle, le moi, dépouillé par la critique philosophique de son armature interne d'âme ou de substance, est en quête d'une matrice pour se penser sur un mode désormais non essentialiste. C'est alors en se projetant dans des types de rapport qu'il pourra produire de nouveaux modèles d'intelligibilité de lui-même, participant ainsi indirectement de la genèse de l'anthropologie en cours : qu'il s'agisse du moi fragile, exposé aux déterminismes extérieurs et foncièrement incertain de lui-même ; du moi cadré, observant un ordre fixé par une volonté surplombante, souvent - mais pas toujours - celle de Dieu lui-même ; du moi fort, maître d'une nature à administrer et de climats à transformer (mais susceptible aussi de formes plus originales) ; ou enfin du moi saturé, débordé par une capacité d'émotion se projetant à travers l'extériorité naturelle. Ces différentes figures - qui se croisent et se combinent chez Locke, Hume, Condillac, Dubos, Montesquieu, Volney, Linné, Diderot, Buffon, Marivaux, Prévost, Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre et bien d'autres encore -, loin de types rigides et séparés, sont autant de visages du même moi multiple, celui de la modernité et peu ou prou toujours le nôtre. Cette reconfiguration fondamentale opérée au xviiie siècle, nouant le destin du moi à son environnement, installe un terrain de sensibilité qui permettra aux siècles suivants, malgré tous les obstacles, retards et difficultés, la réception de l'écologie scientifique, puis politique et enfin aujourd'hui éthique, horizon irréductible à une simple nécessité extérieure et fonctionnelle.
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Cet ouvrage a trois objectifs : faire le point sur la question de la douleur et des états associés chez l'animal, interroger l'une par l'autre douleur animale et douleur humaine, clarifier les bases éthiques du débat.
Pain in animals. --- Animal experimentation. --- Pain. --- Human and animal pains - Physiology.
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Cet ouvrage relie deux notions fondamentales des Lumières : d'une part, le moi et, d'autre part, la nature proche, en rapport vécu avec l'homme, qui correspond avec quelques nuances à ce qu'on appelle aujourd'hui « environnement ». Si ces deux notions ont souvent déjà été étudiées, c'est soit en les mêlant à d'autres, telles le sujet ou l'individu pour le moi, soit en les reportant sur la nature, le « sentiment de la nature » ou la généalogie de l'écologie pour l'environnement, et, surtout, sans prendre particulièrement en compte leur lien mutuel. Or, au sortir du xviie siècle, le moi, dépouillé par la critique philosophique de son armature interne d'âme ou de substance, est en quête d'une matrice pour se penser sur un mode désormais non essentialiste. C'est alors en se projetant dans des types de rapport qu'il pourra produire de nouveaux modèles d'intelligibilité de lui-même, participant ainsi indirectement de la genèse de l'anthropologie en cours : qu'il s'agisse du moi fragile, exposé aux déterminismes extérieurs et foncièrement incertain de lui-même ; du moi cadré, observant un ordre fixé par une volonté surplombante, souvent - mais pas toujours - celle de Dieu lui-même ; du moi fort, maître d'une nature à administrer et de climats à transformer (mais susceptible aussi de formes plus originales) ; ou enfin du moi saturé, débordé par une capacité d'émotion se projetant à travers l'extériorité naturelle. Ces différentes figures - qui se croisent et se combinent chez Locke, Hume, Condillac, Dubos, Montesquieu, Volney, Linné, Diderot, Buffon, Marivaux, Prévost, Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre et bien d'autres encore -, loin de types rigides et séparés, sont autant de visages du même moi multiple, celui de la modernité et peu ou prou toujours le nôtre. Cette reconfiguration fondamentale opérée au xviiie siècle, nouant le destin du moi à son environnement, installe un terrain de sensibilité qui permettra aux siècles suivants, malgré tous les obstacles, retards et difficultés, la réception de l'écologie scientifique, puis politique et enfin aujourd'hui éthique, horizon irréductible à une simple nécessité extérieure et fonctionnelle.
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