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film (3)


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French (2)

English (1)


Year
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2011 (1)

2009 (1)

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Film
Jesus Camp
Authors: ---
Publisher: [lieu de publication inconnu] Twin Pics Cinéart

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Film
Jesus Camp
Authors: --- ---
Year: 2009 Publisher: [France] : France.TV Distribution,

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Abstract

Les familles que vous verrez dans le film représentent une force électorale influente qui fait de plus en plus entendre sa voix dans la vie culturelle et politique américaine. Elles préparent non seulement le retour de Jésus, mais elles s’apprêtent également « à reprendre le pouvoir en Amérique au nom du Christ » entraînant avec elles leurs enfants. Des enfants qui attendent de recevoir la parole divine et s’agitent, en transe, comme possédés, quand l’Esprit Saint parle en eux; des mômes qui maudissent Harry Potter parce qu’un héros sorcier est une chose sacrilège; des gamins qui vénèrent le leader de leur pays, et embrassent son effigie en carton. « Jesus Camp » suit Levi et Rachel au camp évangéliste « Kids on Fire » de Becky Fischer où il est appris à de jeunes enfants comment devenir les soldats chrétiens de « L’Armée de Dieu ». Y a‑t-il un pays qui ne se soit pas réclamé, un jour ou l’autre, d’être la terre d’élection de son Dieu, qu’il s’appelle Allah, Yahvé, Shiva ou autre? Dans le cas des États-Unis, la théorie a tourné à la schizophrénie: sur le terrain de jeu de la Terre Promise, on fait des compétitions à celui qui sera le plus démonstratif et le plus extrémiste dans sa foi. Autant dire tout de suite que la communauté suivie dans ce documentaire, celle des évangélistes, est championne en la matière: enrôlement des enfants dès leur plus jeune âge, réunions spectacles où le but du jeu est de hurler et de pleurer plus fort que son voisin, lutte acharnée contre l’avortement, l’homosexualité et autres « déviances » et, bien sûr, soutien forcené au président Bush, au mépris de la séparation entre l’Église et l’État. Aux États-Unis, ces fous de Jésus représentent 25% de la population… Avez-vous vu Borat? Que l’on aime ou pas cette bouffonnerie largement oubliable et surestimée, une scène reste dans toutes les mémoires : celle où le faux journaliste kazakh rencontre un groupe d’illuminés évangélistes en transe dans une église, où il sème, comme partout d’ailleurs, la pagaille. Il s’agit sans doute de la seule séquence où personne n’a eu envie de rire franchement. Difficile cependant de démêler le vrai du faux dans un film aussi peu subtil. Avec Jesus Camp, documentaire rien moins que sérieux, chance nous est donnée de rencontrer ces « élus de Dieu » en vrai. Et comment sont-ils, justement, en vrai? Eh bien, ils sont pires. Pires n’est peut-être même pas le mot juste: on pense plutôt à fous. Et surtout, dangereux. Le point de départ des deux documentaristes était simple: « Nous nous sommes demandé ce que la montée en puissance du courant évangélique signifiait aux yeux d’Américains. Nous avons cherché à comprendre en quoi toute cette génération d’enfants endoctrinée par l’idéologie évangélique va peser sur l’avenir des États-Unis. » Clairement, les deux réalisatrices se sont laissées dépasser par leur sujet: s’attendaient-elles vraiment à ce qu’elles allaient voir dans ce « camp » très particulier, où l’on passe son temps à enseigner à de jeunes enfants de 7 à 12 ans qu’ils sont venus au monde pour balayer tous ceux qui ne pensent pas comme eux, pour supprimer la liberté de penser et d’agir? Heidi Ewing et Rachel Grady n’avaient pas l’idée de faire de leur sujet un documentaire politique; celui-ci s’est imposé de lui-même. Les deux cinéastes ont découvert au fil du temps la puissance incroyable d’un groupe de pression religieux, capable de peser sur la nomination d’un juge à la Cour Suprême ou de placer ses plus éminents représentants à la Maison Blanche ou au Sénat. Mais ces problématiques n’apparaissent qu’en filigrane du documentaire, essentiellement concentré sur trois jeunes enfants « touchés par Dieu » et sur le camp d’été auquel ils participent. Loin de la dénonciation ou du mépris, Heidi Ewing et Rachel Grady ne font que montrer. Et cela suffit: haut-le-cœur garantis. Rachael, Tori et Levi sont des enfants a priori normaux. Mais il faut se méfier de l’eau qui dort: car ces gamins bien-nommés sont en fait, comme ils se définissent eux-mêmes, des « soldats du Christ ». En gros, ils ne mangent pas de bonbons, car ce ne sont pas des aliments sains, ils écoutent du heavy-metal « chrétien » (si, si, ça existe), portent lors des matchs de football des tee-shirts avec la mention « personne ne peut gagner contre Jésus », et surtout, passent leur temps à parler de religion, de foi, de Bible… Des sujets bien sérieux pour ces enfants sans âge, chez qui on guette les dernières manifestations d’innocence pour ne pas avoir l’impression de contempler des monstres. Rachael, Tori et Levi parlent si facilement devant la caméra, bafouillant à peine, qu’ils en deviennent des robots, récitant le discours qu’on leur a enfoncé dans le crâne à coups de Bible. Leurs yeux emplis de ferveur et de larmes ont un air si triste que l’on pourrait crier: « rendez-leur Britney Spears!» Il serait facile de rire de ces gens qui dansent sur un rap mixé par J.C. (si, si…), baisent les pieds d’une effigie de Bush et maudissent Harry Potter, car les sorciers, c’est bien connu, ne peuvent pas être des héros et doivent finir sur un bûcher. Mais ces gens ne sont pas drôles. Car c’est un paradoxe bien ordinaire finalement: le monde si chrétien de Jesus Camp est un monde de haine. Le pasteur Becky Fischer, qui a créé le camp pour jeunes, n’ose pas dire une seule fois qu’elle aime les enfants: on ne pourrait la croire. D’ailleurs, elle affirme sans complexe qu’elle « se sert d’eux » pour mener à bien sa croisade du Christ. Et c’est en les terrorisant (car la terreur n’est pas uniforme ni unilatérale) qu’elle va les endoctriner dans l’idée qu’il leur faut prendre le pouvoir en Amérique pour amener le règne de Dieu. Dans Jesus Camp, le mot le plus prononcé est celui de « guerre », et la façon la plus usitée de le dire est le hurlement sauvage. Est-ce bien cela, l’idéal chrétien? Loin des réalisatrices cependant l’idée de faire œuvre d’athéisme. Le sujet n’est pas là; Jesus Camp n’est pas un film à thèse, qui validerait l’opinion des croyants ou des non-croyants ou qui demanderait une adhésion. Au contraire: en introduisant le personnage d’un journaliste d’une radio chrétienne qui dénonce les errements dictatoriaux des évangélistes, Heidi Ewing et Rachel Grady soulignent bien qu’il ne s’agit pas de mettre tous les chrétiens dans le même sac. Grâce à un montage habile, ce personnage fonctionne comme une bulle d’air dans un univers où l’on pourrait se laisser aller à tout confondre dans un sentiment de dégoût. Intelligemment filmé, Jesus Camp est un film essentiel, à mettre sous tous les yeux, qui montre que les intégrismes et la folie totalitaire des religions sont, hélas, très égalitairement répartis dans le monde.

Keywords


Film
Freakonomics [2010] : the movie
Authors: --- --- --- --- --- et al.
Year: 2011 Publisher: [s.l.] : Optimum,

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