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Stephan Streker est un passionné de cinéma et de sport qui a commencé sa vie professionnelle comme journaliste et critique de cinéma. Il y a 5 ans, ce réalisateur belge nous avait proposé Noces, un film remarquable, inspiré de faits réels, sur une famille pakistanaise établie en Belgique avec une jeune fille de 18 ans à qui on voulait imposer un mariage traditionnel. Pour L’ennemi, son 4ème long métrage, il s’est à nouveau inspiré d’un fait divers qui eut un grand retentissement en Belgique, l’affaire Wesphael. L'homme politique belge Louis Durieux, considéré dans son pays comme l'une des personnalités publiques les plus éminentes, et son épouse Maëva sont follement et passionnément amoureux. Une nuit, Louis découvre son corps sans vie dans une chambre d'hôtel à Ostende. Louis est emmené au poste de police, mais il ne veut pas parler aux agents qui enquêtent sur l'affaire et invoque son immunité de parlementaire. Il est soupçonné d'avoir assassiné Maëva dans la chambre portant le numéro 108. Est-il coupable ou innocent? Personne ne le sait. Et peut-être lui non plus. Un hôtel d’Ostende, station balnéaire belge au bord de la mer du Nord, située en région flamande (attention, cette localisation est importante). La chambre 108 de cet hôtel. Elle abrite un couple, Louis Durieux, un homme politique wallon, un élu aux dents longues dont on parle pour occuper le poste de Premier Ministre du pays, et Maeva, sa jeune épouse. Un couple à la relation volcanique, genre « je t’aime moi non plus », un couple qui donne l’impression de rechercher la dispute afin de mieux se retrouver dans les bras de l’autre. Sauf qu’un jour, voici Louis qui descend de la chambre 108 afin de se présenter en marchant au réceptionniste de l’hôtel et de lui demander d’appeler la police: sa femme, dit-il, vient de se suicider. A moins que ce soit en courant que Louis se présente au réceptionniste, afin de lui demander d’appeler une ambulance. Eh oui, cette scène importante, le film va nous la présenter 2 fois, avec ces différences qui sont loin d’être de simples détails. En effet, à partir de ce moment, tout va mal pour Louis et tous les éléments sont importants. Tout d’abord, la police locale met en doute cette histoire de suicide et envisage la possibilité d’un meurtre. Rien de vraiment anormal en cela! Les problèmes viennent surtout du fait que Louis, lui qui est très célèbre en Wallonie, les policiers locaux, des flamands, ne le connaissent pas, ne le reconnaissent pas, et Louis commet l’erreur de ne pas faire état de sa position d’élu qui lui permettrait d’avoir droit à l’immunité parlementaire. A cela, il ajoute une autre erreur importante, celle de ne pas demander l’aide d’un avocat d’entrée de jeu. Il faut dire que Louis Durieux ne parle pas le flamand et qu’il lui est très difficile de communiquer avec les policiers locaux qui eux sont flamands. Cette histoire que nous raconte Stephan Streker, il serait difficile de l’imaginer se déroulant ailleurs qu’en Belgique. Pensez donc: un homme politique dont on parle pour occuper le poste de Premier Ministre et qui ne parle pas la langue pratiquée par plus de la moitié de ses concitoyens, un homme politique très célèbre en Wallonie mais que les policiers flamands ne reconnaissent même pas, une erreur de traduction d’une importance capitale suite à une analyse pratiquée sur la personne décédée et qui peut vous faire accuser de meurtre pour ce qui est peut-être un accident. Cela semble faire beaucoup et c’est pourtant ce qui s’est réellement passé dans l’affaire Wesphael. Une affaire sur laquelle, à l’époque, tout le monde avait un avis sur la culpabilité ou la non culpabilité du personnage principal, quand bien même les deux seules personnes susceptibles de connaitre la vérité étaient Maeva, mais elle n’était plus de ce monde, et Louis qui, de son côté, semblait n’être sûr de rien. Stephan Streker cherche manifestement à obtenir un résultat similaire avec le public de son film tout en l’amenant à changer d’avis en jouant sur la fragilité des témoignages humains, tel celui concernant la façon dont Paul est arrivé pour parler au réceptionniste et la demande exacte qu’il lui a faite. En jouant également sur l’addiction de Louis à l’alcool, une addiction que Julien, son fils, ne supporte plus, une addiction qui pourrait expliquer bien des choses, certaines allant dans le sens de sa culpabilité, d’autres dans le sens d’un mélange médoc alcool mortel pour Maeva. En utilisant une conversation de Louis avec un autre détenu lors de son séjour en prison, un flamand qui se vante de parler 7 langues, le réalisateur nous donne son avis sur l’intime conviction, parfois suffisante pour justifier une condamnation: « le jugement exprimé par un être humain sur un autre en dira toujours plus sur celui qui parle que sur celui qui est jugé. » Film belge, L’ennemi propose un casting dans lequel on retrouve des comédiens belges et des comédiens français. Paul Durieux est interprété par le comédien belge Jérémie Renier, un comédien qui, tout comme son compatriote Olivier Gourmet, arrive à exceller dans tous les rôles qu’on lui propose. Alma Jodorowsky, petite fille d’Alejandro Jodorowsky, elle, est française, et elle est l’interprète de Maeva. Bonne comédienne, mais également chanteuse, elle propose au début du film sa version de « Un jour tu verras », la chanson écrite par Mouloudji et composée par Georges Van Parys pour le film Secrets d’alcôve sorti en 1954. Le comédien français Félix Maritaud interprète le rôle de Pablo, le compagnon de cellule de Louis, un amateur de rap écouté très, très fort. Zacharie Chasseriaud, l’interprète de Julien, le fils de Paul, est également français tout comme est française Emmanuelle Bercot, qui interprète l’avocate de Paul. En fait, à part Jérémie Renier, ce sont parmi les personnages flamands qu’on trouve des comédiens belges, avec, en particulier la belle prestation de Sam Louwyck qu’on avait déjà apprécié dans Les Ardennes, Keeper et Les enfants sauvages. La lumière et la photographie de L’ennemi, tourné en format scope 2.39, sont magnifiques: très beau travail de Léo Lefèvre, qui fut un temps assistant caméra de Directeurs de la photographie, en particulier sur 2 films de Ken Loach, et qui a été récemment le Directeur de la photographie sur Papicha. En conclusion, même s’il n’a pas la force de Noces, le film précédent de Stephan Streker, L’ennemi est un film important par ce qu’il dit sur les jugements humains, sur la faiblesse des témoignages, sur ce que représente l’intime conviction.
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Une nuit sur un pont... Un coup de couteau. Il y a Pouga. Et il y a Julien. Le film montre le destin parallèle de ces deux jeunes hommes qui se ressemblent sans se connaitre. Ils partagent les mêmes valeurs et un même désir d'absolu. Ils pourraient être amis. Et pourtant...
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José Stockman, un manager de footballeurs, est spécialisé dans la recherche de talents prometteurs principalement en Afrique. En quête de la future star en Côte d'Ivoire, il rencontre Yaya Koné et décide de l'emmener en Belgique pour en faire un champion...
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Zahira, belgo-pakistanaise de dix-huit ans, est très proche de chacun des membres de sa famille jusqu’au jour où on lui impose un mariage traditionnel. Écartelée entre les exigences de ses parents, son mode de vie occidental et ses aspirations de liberté, la jeune fille compte sur l’aide de son grand frère et confident, Amir. Stephan Streker se propose d’être conteur. Il met en scène avec NOCES un fait-divers qu’il transcrit comme une tragédie contemporaine à laquelle il confère, au-delà de son ancrage territorial et temporel, un caractère universel. Nous offrant d’aborder les points de vue de l’ensemble des personnages, il conte le destin d’une héroïne qui, face à l’imposition d’un mariage, est tiraillée entre son désir d’émancipation et l’amour qu’elle porte à sa famille. Si l’histoire s’inspire librement de faits réels, le réalisateur parvient à nous le faire oublier pour mieux nous le rappeler. Abasourdissant.
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