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371.694 --- #SBIB:309H402 --- Geprogrammeerde instructie. CAI. Leermachines. Computerbegeleid onderwijs. --- Media en publiekgroepen: gebruik van de boodschap, effecten van de media, ... --- 371.694 Geprogrammeerde instructie. CAI. Leermachines. Computerbegeleid onderwijs. --- Geprogrammeerde instructie. CAI. Leermachines. Computerbegeleid onderwijs --- Media en publiekgroepen: gebruik van de boodschap, effecten van de media, .. --- Media en publiekgroepen: gebruik van de boodschap, effecten van de media,
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Nuclear weapons --- Nuclear nonproliferation --- Nuclear disarmament --- Nuclear arms control --- Deterrence (Strategy)
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En matière nucléaire plus qu’en tout autre domaine politique, les perceptions ont force de loi. La plus concrète des technologies atomiques ne serait rien sans l’extrême sophistication des théories de l’incertitude qui fondent la valeur dissuasive de toute stratégie nucléaire. Or, depuis quelques années, c’est l’univers aussi bien technologique que mental de la dissuasion, telle que le monde l’a connue depuis 1945, qui est désormais et sur tous les continents en ébullition. Plus que tout autre, les Etats-Unis donnent le la. La détermination de Georges W. Bush à l’égard des défenses antimissiles n’est que la partie visible d’une nouvelle effervescence américaine en matière de posture stratégique. Pourquoi la perception américaine de l’équation nucléaire mondiale a-t-elle subi, ces dernières années, un tel chambardement ? Pourquoi l’administration est-elle si convaincue de l’urgence et de la nécessité d’une refonte intégrale du système stratégique international ? Ni l’analyse de la menace, ni les capacités technologiques ne fournissent une réponse suffisante. Certes, la prolifération nucléaire et balistique est allée bon train depuis l’effondrement du système soviétique et folie serait de s’en moquer : toutefois, dans la mesure où les Etats proliférants menacent davantage le territoire européen que les Etats-Unis et où la Chine est officiellement exclue des justificatifs américains, la rationalité stratégique des programmes de défense antimissiles laisse plus d’un Européen sceptique. La prolifération peut d’ailleurs apparaître autant comme la cause que l’effet possible de la NMD, et celle-ci jouer par conséquent comme un remède pire que le mal. Entre la prolifération et la défense, la relation est en effet d’une complexité redoutable : si la mise en œuvre de défenses antimissiles américaines se traduit de facto par une relance de la course aux armements nucléaires chez les uns, par une ingéniosité nouvelle en matière de pénétration chez les autres, et par un surcroît d’instabilité stratégique pour tous, n’est-ce pas alors la nécessité des moyens de défense qui deviendra plus évidente, voire irréfutable ? Du côté des percées technologiques, la réalité actuelle demeure celle d’un échec, s’agissant de tous les essais réalisés sur ces programmes depuis l’administration Clinton. Toutefois, on peut raisonnablement penser que l’investissement colossal sur les systèmes antimissiles, consenti par l’administration en faveur des firmes américaines, aura des incidences incalculables sur l’ensemble de l’industrie aéronautique et surtout sur l’espace civil et militaire : en termes d’avantage comparatif pour l’Amérique, et notamment à l’égard de l’industrie européenne, le bénéfice pourrait être à l’avenir déterminant. Mais on voit mal dès lors comment ce qui sera bon pour l’Amérique le serait également pour ses alliés européens, ne serait-ce qu’en termes de concurrence industrielle, quand on sait à quel point le partage des technologies n’est pas de règle dans la culture administrative américaine. Viennent enfin les motivations politiques. Curieusement, ce pays, qui inventa la formule de contrat social la plus démocratique qui soit, déploie aujourd’hui une énergie non moins formidable à défaire la trame des divers accords et contrats multilatéraux qui régissent le fonctionnement de la société internationale. Ou du moins à libérer l’Amérique elle-même de toutes les contraintes du système. Pour s’en tenir au domaine de la régulation stratégique, la répulsion américaine concerne aussi bien les accords multilatéraux (refus de signer le CTBT par exemple) que l’héritage de l’arms control bilatéral américano-russe (volonté de s’affranchir du traité ABM). Cette fièvre souverainiste, nourrie des utopies technologiques si chères à la société américaine, est désormais portée à son climax par la nouvelle administration Bush. L’objectif est à la fois de libérer l’Amérique de toute entrave tout en multipliant son capital d’options stratégiques : une option nucléaire traditionnelle, une puissance conventionnelle maximale (la RMA), de la dissuasion et de la défense, bref, un peu de tout mais régulé par la seule volonté de Washington. D’où la vogue simultanée des propositions unilatérales de désarmement, s’agissant des armes stratégiques par exemple. A ce stade de l’évolution américaine, on est même en droit de se demander si ce refus de la contrainte négociée ne s’appliquera pas aussi aux alliances elles-mêmes, lesquelles perdraient leur valeur de contrat permanent pour devenir un réservoir de coalitions volontaires, plus ou moins ad hoc, et un bel espace de déploiement avancé pour le fleuron des technologies américaines. L’énorme campagne médiatique engagée par Washington pour convaincre le monde entier de l’excellence universelle des projets antimissiles n’est toutefois pas la partie la plus facile dans la révolution américaine en cours. D’ores et déjà, le revirement du sénateur James Jeffords limite la marge de manœuvre de l’administration Bush et fait rentrer le domaine stratégique dans la série des marchandages intérieurs inhérents à toute cohabitation. A l’égard des partenaires extérieurs, proposer que la dérégulation stratégique devienne paradoxalement la règle des équations internationales futures ne sera pas non plus un concept facile à vendre, même aux meilleurs alliés de l’Amérique. Or, faute d’un tel soutien, l’Amérique pourra-t-elle devenir autre chose qu’un très « rich lonesome cowboy »… ? Au-delà des péripéties immédiates du projet américain de défense antimissiles, c’est l’ensemble de cette révolution stratégique en gestation – et de ses incidences internationales – que ce Cahier de Chaillot se propose d’appréhender. Sous la direction de Burkard Schmitt, chargé de recherche à l’Institut, les meilleurs experts européens, américains et chinois ont accepté de confronter leurs analyses sur l’avenir du nucléaire militaire et de ce qu’il fut longtemps convenu d’appeler la stabilité stratégique internationale. Pour les Européens de l’Union, le défi sera, une fois de plus, celui de l’unité. Rédigée par Burkard Schmitt et Camille Grand, la conclusion de ce Cahier propose les éléments de ce que devrait être une position commune européenne sur la question des défenses antimissiles et de la dissuasion nucléaire en général. Que cette conclusion soit co-signée par un Français et un Allemand n’est certainement pas ici le fruit du hasard.
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