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Durant l’entre-deux-guerres, au sein de la chronique locale de la presse quotidienne régionale, pas un seul jour ne se passait sans que le journaliste n’informe son lecteur de la grave menace dont il était à chaque instant la cible : chapardage, filouterie, entôlage, cambriolage, agression, meurtre ! La chronique des faits divers restait le témoignage concret d’un danger permanent, d’une catastrophe quotidienne : le larcin. Illustration pessimiste de la fragilité de la vie ordinaire, l’article de vol demeurait toutefois dans le même temps une arme utile pour contrer ce funeste péril ; il restait en effet un lieu de savoir essentiel, décryptant autant la technologie déprédatrice que le profil retenu de son auteur, apportant à chacun des connaissances précieuses pour se prémunir des ravages du larron. Le caractère pédagogique de l’article sur le vol apparaît du reste d’autant plus crucial, que son but n’était pas seulement limité à assurer la veille de ses biens par le citoyen lecteur : en captant son attention grâce au sentiment humain le plus mobilisateur (la peur), le fait divers se dévoile également comme l’occasion d’un cours sur l’État, invitant chacun à honorer les institutions qui le protègent, voire d’une véritable leçon de vie, destinée à contrôler tout geste, émotion ou passion populaire. En s’intéressant à la publicité d’un comportement humain vil, illégal, déviant, ce n’est pas seulement l’image d’un monde criminel disparu qui resurgit, c’est en définitive, et paradoxalement, les coutumes, les normes, les lois qui régissaient le bon fonctionnement d’une société encore méconnue, qui parviennent jusqu’à nous.
Vol (droit) --- Presse --- Dans la presse --- Sociologie --- History --- éducation --- crime --- histoire de la presse --- presse --- faits divers --- histoire sociale
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« Sentiment d’inquiétude que l’âme éprouve à la présence ou à la pensée du danger » telle est la définition de la peur donnée par le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse. Ouvert dans les années 1970, le dossier de la peur, « composante majeure de l’expérience humaine », s’attachait principalement à la fin de l’époque médiévale et à l’époque moderne. Il méritait donc d’être revisité et poursuivi à un moment où les sondages auscultent les arrière-pensées et tentent de dévoiler les angoisses du présent et celles de l’avenir. Pour les lexicographes et les spécialistes de la psychologie, la peur est d’abord « l’ennemie intime » des hommes et des femmes isolées ou vivant en collectivité. Mais tout le monde n’est pas accessible de la même manière à la peur. Des sociétés peuvent y succomber toute entière, d’autres y faire face. La peur, « sentiment universel » peut être réelle, provoquée par une menace attestée, mais elle peut aussi être imaginée et susciter davantage d’incertitude et d’angoisse que les peurs effectives face à un risque connu. Les peurs connaissent de multiples nuances et degrés et ne sont pas immuables. Elles fonctionnent souvent par cycle. La perception d’un danger et les craintes plus ou moins vives suscitées peuvent surgir brusquement, disparaître et resurgir. Pour aborder ce vaste territoire, les expressions, les perceptions et les effets ont été privilégiés à partir de quatre entrées : les images et les mots relatifs à la peur ; les peurs suscitées par les éléments déchaînés ; les peurs sociales et l’effroi suscité par une situation ou une catégorie ; et enfin les peurs publiques allant de la frayeur face la guerre civile à l’anxiété devant les populations flottantes représentées par les mendiants.
History --- peur --- histoire de la peur --- psychologie --- psychologie sociale --- histoire des représentations
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