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L'étude d'un tableau est très passionnante à réaliser car c'est l'art de retracer l'histoire de l'oeuvre en combinant recherches littéraires et analyses technologiques. Les recherches littéraires permettent d'analyser le tableau iconographiquement et stylistiquement tout en étudiant le contexte qui entoure celui-ci tandis que les analyses technologiques permettent d'étudier le tableau en profondeur. Le but de cette étude a été d'analyser un tableau représentant une Allégorie de la paix et de la justice daté du XVIe siècle et reposant dans les réserves du musée d'art moderne et d'art contemporain de Liège. Cette étude s'est divisée en deux parties. D'une part, l'analyse iconographique et stylistique et d'autre part l'analyse scientifique. L'étude du contexte du XVIe siècle a montré l'apparition d'un mouvement artistique, le Maniérisme, qui possède les mêmes caractéristiques stylistiques que celles présentes dans ce tableau, à savoir des femmes dénudées, élégantes, aux mains fines et parées de bijoux. Ce mouvement né en Italie a été introduit en France par François Ier (1515-1547) et a permis à de nombreux artistes de s'épanouir en décorant le château de Fontainebleau. L'Ecole de Fontainebleau était née, reprenant des thèmes mythologiques et allégoriques au discours symbolique très subtil. Thème que l'on retrouve dans ce tableau à savoir l'Allégorie de la paix et de la justice. Les différentes analyses scientifiques ont pu être réalisées grâce au musée d'art moderne d'art contemporain de Liège qui a accepté de faire transférer le tableau au laboratoire d'analyses scientifiques de l'Université de Louvain-la-Neuve. L'observation à l'oeil nu, ainsi que les différentes analyses scientifiques, telles que l'analyse au microscope, la réflectographie à infrarouge, l'analyse par microfluorescence X, l'analyse aux ultraviolets et la radiographie du tableau ont donné beaucoup de résultats et ont chacune permis de mieux connaître et appréhender cette oeuvre, notamment quant à sa datation, aux différents pigments utilisés ou encore à la technique picturale de l'artiste. Ainsi, l'observation à l'oeil nu et au microscope a permis de constater de nombreux dégâts tant au niveau du support (gauchi), qu'au niveau du vernis (jauni) ou encore de la couche picturale, celle-ci présentant de nombreuses lacunes et retouches. Ces observations permettent également de postuler que le tableau analysé est assez ancien. Ce postulat est par ailleurs conforté par l'apparence laiteuse du vernis, apparaissant lors de l'exposition du tableau aux ultraviolets. Ensuite, l'analyse par microfluorescence X a démontré l'utilisation de pigments assez anciens comme le jaune de plomb et d'étain, ainsi que le smalt. La découverte de ces pigments a permis de situer l'oeuvre entre 1500 et 1750. Cette analyse a également montré les dégâts qu'a subis le tableau au fil du temps ou du fait de différentes restaurations. Les recherches au cours de ce mémoire ont mis au jour l'existence de plusieurs copies de l'Allégorie de la paix et de la justice. Malheureusement, il semble que seul le tableau reposant dans les réserves du musée d'art moderne et d'art contemporain de Liège ait fait l'objet d'analyses scientifiques, empêchant ainsi toute comparaison scientifique entre les différentes copies. Il est donc impossible de déduire si l'oeuvre originale est toujours conservée ou s'il s'agit là de copies d'un original disparu. En conclusion, les différentes recherches et analyses le démontrent, ce tableau représente bien une Allégorie de la paix et de la justice réalisée par un peintre de l'Ecole de Fontainebleau entre 1500 et 1750 et faisant partie d'une série de copies disséminées dans le monde.