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Abstract
"Thomas Pynchon, l'un des plus grands écrivains américains contemporains, est aussi célèbre pour refuser toute interview ou toute photo depuis le début des années 60. Privés d'informations, ses fans ont construit une mythologie complexe basée sur les thèmes favoris de l'écrivain: la paranoïa, la conspiration, la désinformation et les soi-disant coïncidences fortuites. Une rumeur voudrait que Pynchon ait été un temps un agent de la CIA, ce qui expliquerait les nombreuses références au complexe militaro-industriel que l'on trouve dans ses livres. Il va sans dire que réaliser un documentaire sur la vie et l'oeuvre de quelqu'un comme Pynchon n'est pas chose aisée. Mais Fosco et Donatello Dubini relèvent le défi. Faisant de nécessité vertu, ils utilisent une avalanche d'images pour illustrer leur film sur cet écrivain insaisissable: des archives de la guerre froide choisies avec beaucoup d'inventivité, des interviews inquisitrices de fans et d'anciens amis et des plans récurrents de tunnels évoquant l'écriture labyrinthique de Pynchon. Pour rendre le principe de simultanéité qui structure son oeuvre, ils utilisent fréquemment l'écran divisé et font de nombreuses références à internet. La bande-son est signée de façon très appropriée par The Residents, le groupe californien post-punk dont les membres n'ont jamais montré leur visage en public. Inévitablement, cette quête de la vérité sur Pynchon n'aboutit pas. Mais l'exploit de Thomas Pynchon - A Journey into the Mind of
est plus intéressant: le film réussit à traiter l'histoire de P. à la manière de l'auteur lui-même. Donatello Dubini, né à Zurich le 19 juillet 1955 et mort à Cologne le 26 mars 2011, est un cinéaste et réalisateur suisse d'origine tessinoise. Il a produit ses films en étroite collaboration avec son frère Fosco Dubini. Dubini a étudié à l'Académie du Cinéma de Vienne (1975-1977). Il poursuivit ses études à l'Université de Cologne. Son travail de Master était consacré au réalisateur de documentaires suisse Richard Dindo. Son premier documentaire (Gösgen), réalisé en 1978 en collaboration avec son frère Fosco, est un film sur le mouvement populaire contre la centrale nucléaire de Gösgen. Il produit ensuite les documentaires sur la disparition mystérieuse du physicien italien Ettore Majorana, sur l'espion atomique Klaus Fuchs et sur le roi bavarois Ludwig II (Louis II de Bavière). Les frères Dubini se sont intéressés plus tard aux milieux cinématographiques et artistiques. Les documentaires sur l'actrice Jean Seberg, le romancier Thomas Pynchon et l'actrice Hedy Lamarr ont été réalisés pendant cette période. En 2001 Dubini réalisa un film sur le récit de voyage de Annemarie Schwarzenbach avec Ella Maillart, intitulé Le Voyage au Kafiristan. Son dernier film (Le gros héritage), dédié à l'histoire personnelle de la famille Dubini, a été présenté aux 46èmes Journées cinématographiques de Soleure. Le film débute par une chasse au trésor à la recherche de monnaies d'argent et d'or cachées dans une maison incendiée (la maison de leurs grands-parents) et termine par une étude sociologique et anthropologique d'une famille d'immigrés italiens dans un petit village du Tessin (Lodrino). L'histoire est racontée du point de vue de la génération des petits-enfants (les frères Dubini) qui ont grandi à Zurich et connaissent le village de leurs parents pour y avoir passé les vacances, et le village d'origine (Minoprio) de leurs grands-parents d'après les récits entendus. Un film sur l'immigration, l'intégration économique réussie mais aussi la méfiance de la population indigène. Dubini a été membre fondateur de la Maison du Cinéma de Cologne et membre de l'Initiative pour la promotion et la distribution de films ""Der Andere Blick"". "