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La consultation se trouve à l'intérieur de l'Hôpital Avicenne, situé à Bobigny, en Seine-Saint-Denis (Île-de-France). C'est un îlot au fond d'un couloir, une pièce vétuste où atterrissent des hommes malades, marqués dans leur chair, et pour qui la douleur dit les peines de l'exil. S'ils y reviennent encore, c'est qu'ils ne désespèrent pas de trouver ici, à la PASS (Permanence d'accès aux soins de santé), le moyen de tenir debout, de résister au naufrage.Note : la PASS de l'hôpital Avicenne est la seule dans toute la Seine-Saint-Denis à proposer des consultations sans rendez-vous pour les migrants primo arrivants. Pour les médecins qui l'animent, c'est autant un acte professionnel qu'un engagement. Chaque année, plus de 2.000 consultations y sont effectuées."Dans le défilé de patients d'une permanence aux soins pour nouveaux migrants, jamais le collectif n'éclipse l'individuel, jamais le sociologique n'efface la reconnaissance émue d'une même personne revenant des mois plus tard, amaigrie ou au contraire remplumée. Nous sommes à la consultation de la Permanence aux soins de santé de l'hôpital Avicenne de Bobigny. Une psychiatre à ses côtés, le généraliste s'exprime souvent en anglais, tentant sans faux espoir de réparer des corps et des psychés. Comment aider des êtres battus, affamés, traumatisés avec les maigres moyens de la médecine ? Au fil du temps, des tensions se font jour entre le Dr Geeraert et son administration, ses certificats jouant un rôle dans le processus bureaucratique et l'accès à des soins gratuits. En choisissant de demeurer dans l'huis-clos du cabinet, Alice Diop y souligne les qualités d'écoute des médecins et leur lucidité sur les limites de leur action. Mais elle n'y fait que plus fortement résonner l'extérieur, le vaste hors-champ de misère et de violence qui constitue - aussi - notre société."
Réalisatrice --- Hôpital --- Psychiatrie --- Psychologie --- Santé --- Médecine --- Comportement social --- France --- Ile-de-France
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Une ligne, le RER B, traversée du nord vers le sud. Un voyage à l'intérieur de ces lieux indistincts qu'on appelle la banlieue. Des rencontres : une femme de ménage à Roissy, un ferrailleur au Bourget, une infirmière à Drancy, un écrivain à Gif-sur-Yvette, le suiveur d'une chasse à courre en vallée de Chevreuse et la cinéaste qui revisite le lieu de son enfance. Chacun est la pièce d'un ensemble qui compose un tout. Un possible « nous ».
Géographie humaine --- Réseau Express Régional --- Géographie politique --- Condition sociale --- Banlieue --- Réalisatrice --- Paris (France)
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Voor de research van haar boek volgt journaliste Rama het proces van een jonge vrouw die haar baby op het strand achtergelaten heeft. Deze daad roept allerlei herinneringen op uit Rama's eigen verleden. Centraal in SAINT OMER staat Rama (Kayije Kagame), een journaliste die aan een boek werkt over Medea en binnenkort moeder wordt. Haar research brengt haar naar Saint Omer, waar ze het proces bijwoont van Laurence Coly (Guslagie Malanga): een jonge vrouw uit Senegal die in Frankrijk filosofie studeert en zwanger wordt van een oudere Fransman. Ze houdt de zwangerschap en de geboorte verborgen, en laat de baby bewust achter op het strand om meegenomen te worden door de vloed. Tijdens haar proces beweert ze dat ze behekst en vervloekt was. De haast onvatbare daad van de vrouw roept allerlei ongrijpbare geesten uit Rama’s eigen verleden op. Vragen rond oorsprong en opvoeding, en of ze zelf geliefd en gewenst was door haar moeder. SAINT OMER is het fictiedebuut van bekroond documentairemaker Alice Diop, bekend van maatschappelijke Franse documentaires zoals NOUS (2021). In 2016 volgde ze het proces waar de film op gebaseerd is. Met SAINT OMER weet Diop geaccepteerde ideeën van perspectief, van subjectiviteit en objectiviteit uit te dagen. SAINT OMER won al de Grand Prix voor beste film op het Filmfestival van Gent, de Grote Juryprijs in Venetië en wordt namens Frankrijk ingezonden voor de Oscars. In Nederland is de film geselecteerd voor IFFR.
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Saint Omer n’est pas un simple récit judiciaire. C’est un éblouissement d’écriture, subtil, sur le déterminisme culturel et familial, le cinéma et la maternité avortée. Rama, jeune romancière, assiste au procès de Laurence Coly à la cour d’assises de Saint-Omer. Cette dernière est accusée d’avoir tué sa fille de quinze mois en l’abandonnant à la marée montante sur une plage du nord de la France. Mais au cours du procès, la parole de l’accusée, l’écoute des témoignages font vaciller les certitudes de Rama et interrogent notre jugement. Elle est une brillante professeure d’université. Elle montre un film ancien où des femmes se font raser la tête, à cause de leur engagement aux côtés des nazis, pendant qu’elle lit Duras. Alice Diop ouvre son très beau Saint Omer sur un mystère: celui de ces femmes qui ont trahi la France, peut-être malgré elles, et qu’on affiche comme des images de propagande pour taire les trahisons invisibles du quotidien, les mensonges au cœur des familles. Puis survient le procès de cette jeune mère, africaine, qui tue son enfant en le noyant dans la mer. Elle figure ce qu’il y a de pire dans un crime: l’infanticide, particulièrement s’il émane d’une mère. Et pourtant, il y a, derrière le visage fier de Laurence, la criminelle, la dignité d’une femme détruite. Saint Omer est un choc cinématographique. Même les défauts de la lumière qui passent de l’éclat à des vibratos plus sombres participent à l’aboutissement d’une œuvre sublime. L’écriture est majestueuse. Les comédiens récitent les dialogues au millimètre près. Pas un écart de langage n’est toléré. Tout se joue dans l’enclos de ces phrases où Rama, l’écrivaine et universitaire, va à la rencontre de la criminelle, Laurence, qui pourrait être son double invisible. En réalité, Alice Diop ne met pas en scène un procès dont la presse s’est nourrie avec délectation. Elle place face-à-face trois personnages dévorés par la complexité, le déterminisme culturel et familial, et la difficulté à être. Saint Omer évoque à bas bruit la discrimination, le mépris, sans jamais tomber dans la pamphlet ou les cris. La réalisatrice s’appuie sur un évènement médiatique pour témoigner des malentendus terribles qui pèsent sur la communauté africaine en France. La bourgeoisie assène des vérités toutes faites sur la culture de cet autre étranger. Et à chaque mot prononcé, chaque regard donné, ce sont des êtres humains qu’on rabaisse à la condition la plus basse tout en se revendiquant d’une forme d’humanisme absolu. Alice Diop décrit la relation d’une femme écrivaine à sa mère, à travers le récit que la jeune criminelle fait de son propre rapport à la maternité, à l’amour et à sa famille. On pressent peut-être à tort que la réalisatrice se met totalement à nu dans ce récit de douleur et de colère. Elle parle de la honte d’être issu de l’immigration et de n’être résumé qu’à cet état migratoire. Elle parle de la possession qui, avant d’être culturelle, est psychiatrique, mais que le roman français cantonne à de vagues croyances de sorcellerie. La cinéaste installe la gêne, le doute, jusqu’à la plaidoirie finale de l’avocate qui décime le substrat de certitude qu’on pourrait se faire de cette mère criminelle. Saint Omer est un immense film. C’est une œuvre dense, mystérieuse, mais surtout très nécessaire. Elle nous apprend à nous méfier de nous-mêmes, de nos vérités, du filtre culturel qui ne cesse de traverser nos regards, dès lors qu’on tente d’apercevoir l’autre. On ressort de ces deux heures totalement bouleversé. Comme si, soudain, on nous avait aidé à penser.
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Bringing a documentarian's sense of open-ended inquiry to her first narrative feature, writer-director Alice Diop constructs a morally and emotionally layered courtroom drama unlike any other. When she travels to Saint-Omer, France, to attend the trial of a young Senegalese woman accused of murdering her infant daughter, novelist Rama finds herself shaken to the core by a case that proves to have profound resonances with her own life. Interweaving complex themes of mother-daughter bonds, immigrant alienation, and postcolonial trauma into a piercing portrait of two mysteriously connected women, Diop forgoes mere questions of guilt and innocence to plumb the unsettling unknowability of the human soul.
Trials (Murder) --- Senegalese --- Saint-Omer (Pas-de-Calais, France)
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