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Cette fiction, filmée par Roger De Vloo, sur le scénario du père A. Van Overschelde, invite les spectateurs autochtones à se convertir à la religion catholique. Entièrement jouée par des séminaristes, elle raconte une fable digne des plus grands drames shakespeariens, formalisée par des images porteuses d’un réel souci esthétique.Mutana est le chef de Kabgayi, un village du Rwanda. Homme influent, il côtoie sans discrimination des Rwandais catholiques, sans pour autant adhérer à leur croyance. L’une de ses deux épouses, Wino, suit cependant des cours de catéchisme qui lui permettront, après quatre années de formation, de se faire baptiser tandis que la seconde, Pinga, est païenne et croit aux rites du sorcier Fuku. Cette dernière n’a pas encore enfantée alors que Wino est déjà mère de famille nombreuse, ce qui suscite la jalousie de Pinga envers Wino.Un jour alors que le village est rassemblé autour d’un feu, les amis de Mutana évoquent l’engagement catholique et lui rappellent sa promesse de venir assister au moins une fois à la célébration religieuse. Mutana y consent, ce qui rend le sorcier furieux car il craint que les missionnaires lui fassent perdre son influence. Or Mutana est un homme important et s’il opte pour la religion catholique, son peuple suivra ce choix ! Tandis que Mutana rencontre l’un des pères séminaristes qui l’accueille avec enthousiasme, Pinga, qui a peur d’être chassée si elle reste païenne, demande conseil au sorcier. Sous les incantations de celui-ci, les esprits lui communiquent la solution : les enfants de Wino doivent mourir.Pinga administre au dernier-né de Wino et Mutana un poison assassin. Quelques jours plus tard, Zaza, leur fils aîné se blesse grièvement à la tête ; soigné à l’infirmerie des pères, il lutte contre la vie et la mort. Mutana est désespéré et commence à penser que sa visite à la mission catholique lui a peut-être valu la fureur des esprits. En plein doute, il se rend chez le sorcier qui l’incite à tuer un autre enfant que le sien, Johanny. Avant de commettre l’irréparable, il découvre la tromperie de Fuku et Pinga dont il a été victime, alors que les missionnaires ont réussi à sauver son fils. L’épilogue indique que Mutana suivra finalement les cours de catéchisme et que Zaza rentrera au séminaire pour devenir prêtre.Sur un fond fictionnel, l’intérêt du film réside dans l’acceptation des traditions rwandaises. A l’exception de l’influence considérée comme néfaste de la sorcellerie, la pratique bigame et le mode de vie coutumier sont reconnus et appréciés pour ce qu’ils sont, dans toutes leurs différences

Colonie --- Cinéma --- Sources --- Famille --- Formation --- Missions --- Prêtrise --- Religion --- Rite --- Sorcellerie --- Vie traditionnelle --- Belgique --- Ruanda-Urundi

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Ce film de Roger De Vloo a été effectué en collaboration avec Éric Weymeersch à la caméra et Piet Vertegen au son. Il met en scène l'évêque du diocèse de Bukavu qui s'adresse à Dieu et lui fait part des difficultés rencontrées dans l'accomplissement de sa tâche de «pasteur d'âmes» dans une région plus étendue que vingt pays d'Europe. À travers ses confidences, il fait passer de nombreux messages dont certains rendent compte du contexte spécifique du Kivu à la fin des années 1950, en particulier le manque d'effectif matériel et humain des missions catholiques dans le territoire. L'écrasante responsabilité se manifeste tout au long de son pastorat, dont il doit tenter de régler, conformément au souhait papal, les grands problèmes contemporains à savoir, l'approfondissement de la vie chrétienne, la formation des élites, la promotion de la femme et la lutte contre la triple menace que constituent le communisme, l'Islam et le matérialisme.Le spectateur le suit ensuite au cours de sa «tournée pastorale» motorisée, témoin de l'ampleur du travail accompli concrètement et plus en détails. Le voyage dans le diocèse de Bukavu se fait sur fond musical empreint d'une profonde nostalgie. Le désarroi de l'évêque n'en est que plus accentué. La visite du prélat commence dans une mission dont les bâtiments sont exigus et délabrés et où les membres sont trop peu nombreux et vivent dans des conditions précaires. Ce premier exemple illustre bien la situation sur le terrain, soulignée par un commentaire empathique: « La moisson est abondante, Seigneur, envoyez donc des prêtres à ces multitudes africaines qui ne demandent qu'à se donner!» Poursuivant sa tournée dans un village, le message explicite se répète : la demande d'ouvrir des écoles et l'impossibilité d'y répondre faute de moyens matériels et de missionnaires. Dès lors, l'assistance volontaire de quelques Européens laïcs du diocèse est loin d'être superflue: ceux-ci construisent des maisons, des dispensaires, et même une chapelle pour Africains et Européens où il ri' y a pas de distinction de race ni de couleur de peau. Le commentaire insiste sur la charité chrétienne qui rassemble les hommes en dehors de tout antagonisme racial.Le film évoque également le problème de l'immigration massive de populations venues de régions surpeuplées dans le nord du diocèse, et qui demandent protection. L'évêque leur rend visite, ainsi qu'à des orphelins et des écoliers, source de préoccupation majeure: comment les préparer à la vie qui les attend dans un continent en transformation rapide et constante?Le documentaire s'achève malgré tout sur l'espoir que constitue une nouvelle génération de prêtres autochtones qui prendront bientôt le relais, bien conscients, à leur tour, des défis de l'Afrique contemporaine et qui est finalement un hymne à la jeunesse : 'Un jour, une riche moisson viendra récompenser nos efforts'

Colonie --- Cinéma --- Sources --- Apostolat --- Éducation --- Élite congolaise --- Immigration --- Jeunesse --- Mission catholique --- Précarité --- Relations intercommunautaires --- Belgique --- Kivu --- Bukavu

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Colonie --- Cinéma --- Sources --- Congo belge

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Dans Bambuti, Roger De Vloo (pères blancs) raconte une tranche de vie d’un groupe de pygmée dirigé par le chef Konjo. D’emblée, il annonce la couleur : connaissance et compréhension envers ce peuple dont le cinéaste veut souligner les caractéristiques et les qualités : une des plus anciennes « peuplades primitives » du monde, évoluant dans le vaste forêt vierge grâce à une ouïe développée et une expertise affinée sur les animaux forestiers. Par-là même, le message montre, ou veut démontrer, la relation privilégiée des hommes de foi chrétienne et le petit peuple forestier de mœurs animistes. Le cinéaste le présente comme un adroit chasseur nomade déménageant dès que le gibier se fait plus rare. Plus avant, l’on observe ainsi le groupe construire un pont pour traverser une rivière, installer le village, tendre un piège à éléphant, aider un missionnaire à établir ses quartiers non loin de chez eux, troquer la viande excédentaire de l’éléphant contre d’autres ressources (maïs, lances, pointes de couteaux, etc.) ; et enfin, à la tombée de la nuit, danser et profiter d’un repas bien mérité, constitué de la viande du pachyderme conservée pour les besoins de la collectivité

Colonie --- Cinéma --- Sources --- Pygmée --- Congo belge

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Une cloche sonnant le glas accompagne le générique de ce cinéreportage réalisé par les pères blancs avec un financement du Fonds pour le Bien-Etre Indigène du Congo belge. Outre l’aspect d’actualité de cet important événement, l’objectif officieux tend à montrer le rassemblement et la ferveur de la population rwandaise autour de la religion catholique, symbolisés par le sacre de son premier évêque, monseigneur Bigirumwami.Ainsi, la journée du 1er juin 1952 est à marquer d’une pierre blanche car elle voit la consécration du « premier évêque indigène d’Afrique belge ». Quelques 4000 personnes assistent ainsi à la cérémonie célébrée en la cathédrale de Kabgayi, parmi lesquelles de nombreuses personnalités politiques et catholiques européennes et africaines : les Mwami du Ruanda et de l’Urundi, le représentant du gouverneur général de Thibault, Mgrs Sigimondi, Grauls et le vicaire apostolique Déprimoz, choisi comme évêque consécrateur.La cérémonie du sacre se déroule en plusieurs étapes qui sont toutes filmées : la prostration, l’onction de la tête et des mains, l’offrande symbolique, le sacrifice de l’élu avec l’évêque consécrateur, la remise de la mitre et de la crosse et, enfin, l’intronisation.La cérémonie religieuse achevée, le Mwami Mutara III du Rwanda prononce un discours dans lequel il félicite monseigneur Bigirumwami en lui offrant une magnifique voiture. C’est au tour du nouvel évêque de faire un discours. Enregistré en prise de son direct, celui-ci remercie la Belgique et ajoute que « si des progrès énormes se sont réalisés dans notre pays en si peu d’années, c’est grâce à la présence d’une puissance, sage, généreuse et chrétienne. Avec elle nous comptons poursuivre une franche et loyale collaboration ». Ces paroles s’achèvent sur l’image symbolique d’un grand drapeau belge qui flotte au vent.Les festivités sont suivies par une foule importante. Le spectacle réunit, tour à tour, les ballets Intore, les danses de femmes et le troupeau des vaches royales, dont deux d’entre elles sont offertes par le Mwami au nouvel évêque et au représentant du gouverneur général en signe d’amitié

Colonie --- Cinéma --- Sources --- Événement historique --- Élite autochtone --- Mission catholique --- Royauté --- Sacre --- Congo belge --- Rwanda - Ruanda --- Burundi - Urundi