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2007 (1)

2000 (1)

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Film
R.A.S. - Nucléaire, rien à signaler
Author:
Year: 2000 Publisher: [Lieu de publication inconnu]: [éditeur inconnu],

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Abstract

;Généraliste du cinéma, il s'est consacré à différents genres: la fiction TV, le court-métrage, le documentaire de création ou le documentaire d'entreprise et les bandes annonces (Toto le Héros, Just Friends). ;Il a également travaillé deux ans dans le comité de lecture de scénario du CBA (Centre de l'Audio-visuel à Bruxelles) où il a eu l'occasion de suivre de nombreux projets documentaires.... " "On les appelle les ""Jumpers"", ils sont chargés d'entrer à l'intérieur du générateur de vapeur pour obturer les tuyaux qui le relie au réacteur nucléaire. Séjour maximum autorisé : 1mn30 à 2mn, sous peine de surdosage radioactif ! Ils font partie de la masse des ouvriers intérimaires et sous-payés, chargés de maintenance dans les centrales nucléaires (décontamineurs, mécaniciens, contrôleurs...). Des travailleurs qui, avec ce film, sortent pour la première fois du silence pour dresser un tableau inquiétant d'un des fleurons de l'économie européenne. Depuis la libéralisation des marchés et la privatisation des groupes énergétiques, les conditions de travail semblent en effet se dégrader, au mépris de la santé des ouvriers et de la sécurité. Au nom de la rentabilité à tout prix, EDF/GDF-Suez, Areva et les autres groupes recourent de plus en plus à la sous-traitance, rognent sur les effectifs et la maintenance, font pression sur les employés... Malgré les efforts pour alerter l'opinion (souvent sanctionnés par des licenciements), les autorités font la sourde oreille. Un malaise que dénoncent des ouvriers principalement belges et français, éclairé par des experts-chercheurs, une sociologue et l'ancien président d'EDF, Marcel Boiteux...""Du risque zéro, nous sommes passés au risque calculé"", affirme un employé. Les ""petits"" incidents se sont multipliés, avec une centaine d'alertes de niveau 1 chaque année : en 2006, après un court-circuit, une centrale suédoise frôle la catastrophe à 7 minutes près; en 2008, une fuite d'uranium contamine 100 ouvriers à Tricastin. Contrôleurs priés d'ignorer les dysfonctionnements, employés cachant les incidents par peur des sanctions, grands groupes déresponsabilisés par l'externalisation des tâches : ce constat édifiant montre combien la sécurité collective est en jeu. Quel est, finalement, notre rapport aux centrales nucléaires ? Sait-on comment ça se passe à l'intérieur ? N'ont-elles par l'air inoffensif, avec leurs vastes cheminées aux formes douces, cool, et leurs colonnes de fumées blanches pacifiques ? Elles font même joli dans le paysage ! Quel type de personnel, quels ouvriers, combien de personnes, quelles procédures, quelles conditions de travail, quels contrats ? En fait, on en parle peu, tout semble aseptisé de loin, presque tout est invisible. Comme le nucléaire même, comme la réalité des risques. N'est-ce pas trop beau pour être vrai ? Les discours officiels sentent eux aussi trop la langue de bois. Comme lorsque cette citoyenne""pose trop de questions qui fâchent"" et qu'EDF lui demande de faire confiance. C'était peu après les déclarations affirmant que le nuage de Tchernobyl s'était arrêté à la frontière... Les auteurs de ce documentaire, au fil d'une longue enquête de terrain, s'infiltrent par les fissures humaines, celles des ouvriers blessés, licenciés, dégouttés. Ces ouvriers qui sont chargés d'assurer la sécurité des installations, de prévenir les accidents et d'accomplir la promesse de transparence faite par les responsables industriels et politiques du nucléaire. Ce sont les seuls qui peuvent témoigner de""comment ça se passe"". La documentation a été constituée patiemment, pas avec un ou deux témoignages vite faits, mais en recoupant de nombreux trajets de vie dans le nucléaire. Des vécus qui convergent pour identifier un grand changement : au départ, que l'on soit pour ou contre, le nucléaire est une affaire d'idéal et de politique publique, soit fournir de l'électricité pas cher au plus grand nombre. En prônant la volonté du risque zéro. Avec l'introduction des intérêts industriels privés, on bascule dans l'énergie pour faire du fric facile, et la gestion du risque calculé. Tout cela s'accompagne d'un transfert des tâches de surveillance et de contrôle vers des sous-traitants. Ce qui signifie, au début, à du personnel de moindre compétence. Ensuite, il faut voir et savoir que le travail en sous-traitance est organisé selon des principes de précarité et de pression pour les travailleurs et de parapluie pour les responsabilités : plus moyen d'attaquer EDF en cas d'accident, la gestion du risque est aussi sous-traitée. Du reste, les travailleurs des sous-traitants ne sont pas considérés comme travailleurs du nucléaire et ne sont pas repris dans les statistiques. Dans le même ordre d'idée : après 10 ans, les accidents de travail dans le nucléaire (chez EDF) sont prescrits. Tant pis si la leucémie met 10 ans à se déclarer... Le film dresse une brève sociologie du travail en centrale nucléaire et c'est important pour comprendre ce qui est en train de se jouer. Parce que le facteur humain est essentiel. Ce sont des""nomades du nucléaire"" qui effectuent près de 45.000 kilomètres par an, logent dans des foyers Socatra ou des campings, pour 12 ou 15.000 euros par mois. Leur mission est d'effectuer la maintenance lors des""arrêts de tranche"" : là aussi, nous n'avons qu'une vague idée de ce que cela représente. Or, certaines opérations font froid dans le dos. Elles sont exécutées par des""jumpers"" dont certains doutent qu'ils existent réellement. En étant repris par le secteur privé, la régularité des entretiens s'est espacée, le nombre de personnes pour les effectuer a été réduit. La logique de rentabilité n'a pas d'état d'âme. Lorsque les conditions de travail deviennent trop risquées et qu'un cadre d'équipe use de son""droit d'alerte"", il arrive qu'il soit licencié. Le réalisateur montre ce que l'on évoque rarement : l'amour de certains pour ce métier. Pour certains, c'est un rêve de travailler dans ce genre d'industrie de pointe, prestigieuse, mystérieuse, ils disent leur fascination pour l'ambiance, les""piscines"" et la""Miss"", machine d'inspection au bras techno gigantesque... Il y a de la passion qui s'effrite au fur et à mesure des""doses"". C'est effarant de voir la manière dont""prendre des doses"" (entendez de radioactivité) fait partie de l'ordinaire de ces ouvriers. Les normes admises ont été calculées sur base des effets enregistrés à Nagasaki et Hiroshima. Ne faut-il pas les réactualiser !? C'est ce que pense un des spécialistes qui intervient dans le documentaire : officiellement, les risques de cancer tournent autour de 5%. La réalité serait plutôt autour de 10%.""Alors, il faudrait revoir la norme, le compromis social : soit le nombre de morts acceptables par la société."" En reliant les vécus recueillis aux analyses des sociologues du travail qui donnent des armes pour penser ce nouveau prolétariat nucléaire et selon un montage pas innocent mais pas manichéen non plus, c'est tout un système de gestion humaine qui est mis à plat pour ce qu'il fait peser comme inquiétude (voire plus) quant à la prise en compte sérieuse des risques encourus en poursuivant l'exploitation des centrales nucléaires. Le regard peut changer face à ces images, ces témoignages et ces éléments d'analyse, comme il a changé le regard des habitants voisins d'une centrale lorsque, enfin, ils ont eu un vrai contact avec des ouvriers sous-traitants licenciés et en grève de la faim. Ils ont compris ce qui se passait à l'intérieur et que leur sécurité dépendait de la qualité des contrats et de la reconnaissance du personnel censé en garantir les normes. Pour la première fois, une centrale EDF a été bloquée par la population. En abordant la question par le biais de ceux qui se dévouent (ou se sont dévoués) et qui aiment ce métier, l'approche développée est très riche humainement, éloignée des avis d'experts aseptisés ou des scientifiques trop coupés du réel. La chose est montrée comme bien là, dans ces êtres meurtris, et ce ne sont plus des débats théoriques et idéologiques qu'il convient de conduire. Alain De Halleux est né en 1957. Après une courte carrière comme photographe de guerre (Afghanistan et Liban) et des études de réalisation à l'INSAS, Alain de Halleux s'est consacré à la réalisation puis à l'écriture. Il compte derrière lui de nombreux films publicitaires (Perrier) ainsi que des films d'entreprises (Association Belge des Banques, CCB, CGER, Belgacom, Ciba-Gégi....).

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Fase, four movements to the music of Steve Reich | 1982-2007

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