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Le terme de « sauveteur » n’apparaît dans la langue française que vers 1816. Mais par-delà les différences de régimes et d’opinions politiques, l’État, la pédagogie morale, la presse de masse, les associations de bénévoles vont enraciner le type générique de l’individu secourable et courageux dans l’imaginaire civique de la France moderne. Au fil du xixe siècle, comme le montrent les récompenses officielles accordées, le sauveteur est le marin qui se porte au devant des naufragés, le marinier qui plonge vers celui qu’emporte le fleuve, le passant qui se jette au-devant de l’attelage emporté, le voisin qui pénètre dans la grange en flammes, le chef de gare qui bondit devant le train, l’agent de police ou le sapeur-pompier qui dépassent les limites de leur simple devoir. Pourtant le dévouement courageux ne préserve pas seulement de l’accident : il est un symbole, l’incarnation d’un héroïsme qui rassure sur la nature humaine, l’exemple incontesté de la plus totale générosité de soi. En s’appuyant sur de nombreuses archives, l’ouvrage de Frédéric Caille propose une histoire croisée des secours d’urgence et des procédures de valorisation des comportements remarquables. Il décrit l’émergence du citoyen secoureur comme identité personnelle et collective, et comme support à la fois de communion morale et d’expression de l’égale grandeur civique des individus.
Journalism & Communications --- Communication & Mass Media --- identité individuelle --- XVIII-XXe siècle --- civisme --- morale --- sauvetage --- héroisme --- assistance à personne en danger
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Depuis longtemps, la pérennisation du pouvoir royal s’était appuyée sur un ensemble de techniques, de dispositifs et de pratiques de gouvernement parmi lesquelles se distinguait l’attribution d’une médaille ou d’une décoration qui permettait de mettre à l’honneur un sujet. Si les révolutionnaires de 1789 ont décrété la suppression de ces ordres royaux, l’Assemblée nationale de 1791 a considéré qu’il y avait toujours lieu d’attribuer des marques d’honneur aux citoyens. Bonaparte reconnaît au Conseil d’État en 1802 qu’une telle technique n’est pas incompatible avec l’idéal républicain : « Je défie qu’on me montre une République ancienne ou moderne dans laquelle il n’y a pas eu de distinctions... » Ainsi, l’honneur devient une affaire de mérite, rationalisable et génératrice d’un nouveau modèle d’élites. Recevoir une décoration, c’est donc être mis à l’honneur publiquement par l’institution qui la décerne. L’individu récompensé incarne un exemple de « vertu » et de « mérite ». L’attribution d’une médaille appartient à une logique de « distinction » et devient progressivement une « technique de gouvernement ». Dès le début du XIXe siècle, un véritable engouement pour les médailles et les décorations s’empare d’ailleurs de la nouvelle société bourgeoise. L’Empire et la République mais également l’Église ont distribué chacun à profusion ces marques de reconnaissance. Cette inflation de récompenses honorifiques qui ne se dément pas jusqu’au milieu du XXe siècle, et dans une large mesure jusqu’à nos jours, appelle une réflexion générale et une analyse socio-historique qui n’a jusqu’alors guère suscité l’intérêt des chercheurs en sciences sociales. Préalablement considéré comme poussiéreux et futile, réservé aux numismates et aux érudits, cet objet d’étude peut être revisité sous une double approche qui envisage la médaille et la décoration comme une technique relevant des « sciences de gouvernement » et un outil de fabrication des nouvelles élites. Pour la première fois,…
History --- médailles --- décoration --- honneur --- mérite --- élite --- histoire de France
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