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Habiter un tonneau en plein milieu de la rue Monselet à Moréal-Mort, avoir pour compagnon d'infortune le vieux Bom' Câlice Doucette, l'homme-cheval, et boire de la bière au "Café du Nord" dans le soulier percé du juge de paix Blondeaux, voilà qui présente déjà assez bien Satan Belhumeur, cette manière de roi juif, de prophète et de vilipendeur des félons et de la rastaquouère que les télé-spectateurs de Radio-Canada ont connu dans "Race de monde". Mais Satan Belhumeur, c'est aussi l'ami de Jos Beauchemin dont il est sublimement et dérisoirement amoureux. Cela donne un roman parfois hilarant, particulièrement quand le rhinocéros montre le gros bout de sa corne avec Abel Beauchemin, Son Honneur le maire Pollux Ryani et l'infâme Caligula Trudelle aux souliers blancs et créditistes. Mais "Satan Belhumeur" est surtout un livre d'une belle tendresse d'amour, écrit dans une langue superbe.
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L'écrivain a une fonction éminemment sociale, en ce sens que ce qu'il doit arriver à dire, c'est non seulement ce qui le constitue, mais aussi ce par quoi il est constitué. C'est pourquoi "Moi Pierre Leroy..." est un ouvrage majeur : Victor-Lévy Beaulieu, dans ce livre, se passionne pour Pierre Leroy, ce Français qui, pour avoir voulu se faire casser la tête chez les barbares de Chine, est devenu zouave, trappiste et réformateur de l'enseignement, ce qui l'a emmené au Québec où, après des succès pédagogiques fabuleux, il est devenu, grâce au complexe d'Oedipe, prophète et martyr, au cours d'une odyssée qui nous est racontée ici dans ce plagiaire où tout est remis en question : l'écriture et la biographie, l'histoire et la religion. Et voilà qui nous donne un ouvrage pervers, où l'on est tout à la fois voyeur et vu, dans les dédales de notre vie collective, dans ce dix-neuvième siècle où les curés, les politiciens et les chevaliers d'industrie avaient la main haute et forte sur tout. D'où l'importance de Pierre Leroy et sa fin tragique, même quand, à Rome, il obtient enfin cette audience avec le Pape, qui va le confirmer dans tout ce qu'il est et ne peut tenir puisque la rébellion use et que l'on meurt, parfois même à l'asile. C'est ce qui est raconté dans "Moi Pierre Leroy...", un grand roman et un grand document qui, pour avoir été vécus au siècle dernier, restent toutefois d'une étonnante actualité étant donné que le pouvoir est toujours égal à lui-même dans sa surdité et sa suffisance, ce qui ne peut faire de toute véritable entreprise individuelle qu'un acte désespérément suicidaire. Lu par l'auteur à l'émission la "Vie quotidienne" de Radio-Canada, "Moi Pierre Leroy..." est bien davantage qu'un témoignage, mais ce qui fait la bêtise et la grandeur de notre monde : ce besoin d'aller jusqu'au bout parce que, même dérisoire, on ne peut échapper à ce que l'on est.
Leroy, P. --- Romans --- Fiction --- Leroy, Pierre-Auguste, --- Leroy, Pierre-Auguste, - 1846- - Fiction --- Leroy, Pierre-Auguste, - 1846 --- -Leroy, P. --- French-Canadian fiction. --- -Leroy, Pierre-Auguste, - 1846-
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J'étais dans l'air, suspendu là depuis le grand commencement, et ça y reste tout le temps, et parfois, comme cette nuit-là qui est aussi celle-ci, les choses montent dans l'air, toi par exemple, la rue Sainte-Catherine, ces gens qu'on appelle ou qui furent appelés Ferron, Miron, Ducharme, Frank Scott, et qui, dans la transparence du réel, font procession rue Sainte-Catherine, au-dessus, bien au-dessus du Grand Morial dans un temps autre, de sorte qu'ils ne sont reconnus de personne et que piétons et moteurs leur passent sur le corps sans que rien d'eux puisse être atteint : ils ne sont plus là, ils sont dans l'air, suspendus là depuis le grand commencement, marchant dans leur immobilité sacrée derrière mon vieux cheval sur lequel je suis monté, revêtu de mon armure, mon heaume de carton-pâte scintillant dans le vide, ma lance de bois braquée sur le soleil et mon crochet de fer rouillé devant les yeux. Où allons-nous comme ça, dans notre procession ?
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Folk literature, Canadian --- Littérature populaire canadienne --- Québec (Province) --- Civilization --- Social conditions --- Civilisation --- Conditions sociales --- Littérature populaire canadienne --- Québec (Province)
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Quinze ans après d'en être allés à Paris et à Dublin, Steven et Gabriella Beauchemin refont connaissance avec la tribu, cette famille Beauchemin qu'après le terrorisme, la prise du pouvoir par le Parti québécois et le référendum manqué, on retrouve, bien qu'épaillée, aux quatre coins du rêve québécois. C'est d'abord Pa qui, neurasthénique, empaille bizarrement de grands oiseaux noirs tout en transformant un palmier de plastique en arbre de Noël, c'est ensuite l'oncle Phil qui, dans le sous-sol de Montréal-Nord où il habite, espère remporter le gros lot de la loterie afin de retrouver le pays natal avant de mourir, et c'est aussi Machine Gun Jean-Maurice, doorman dans ce louche cabaret de la rue Saint-Laurent où, sniffant de la cocaïne, dans la juive Olga. Quant à Abel, l'écrivain de la famille, où se cache-t-il donc et quel sens faut-il donner à la série d'énigmes qu'il demande à son frère Steven de résoudre ? Voilà quelques-unes des questions que pose Steven Le Hérault, tout à la fois roman policier, et tout à la fois aussi roman picaresque, roman d'aventures et roman d'amour.
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"...Ce que Melville a été, c'est ce que je voudrais être. Il y a peut-être l'échec au bout, une prodigieuse fin de non-recevoir, ce qu'il y a de plus désespéré dans l'acte même d'écrire... Ceci étant avoué, il est peut-être plus facile de comprendre que pour me mettre vraiment à rédiger ce livre, il m'a fallu congédier mes créatures et m'enfermer dans la maison de Père. Moi qui suis si peu du côté de l'enfermement, de cette espèce bien particulière de solitude qui est celle qui vous laisse jour après jour avec vous-même, devant une grand feuille de papier, avec pour seul interlocuteur le Melville. Alors que j'ignore à peu près tout de lui parce que je suis convaincu qu'on ne peut pas vraiment rendre compte d'un homme. La biographie ne peut pas dire ce que Melville a été. Ca ne peut que rester vague même et surtout si ça semble bien parler. C'est pourquoi Melville, tout comme moi, ne peut que basculer du côté de la fiction. Quand il m'arrivera de parler de lui, ou bien encore de Walt Whitman, de Nathaniel Hawthorne ou du capitaine Cook, il sera important d'avoir cette précision à l'esprit. Peut-être cela est-il arrivé, peut-être les livres dont je parlerai se sont-ils écrits. Mais je n'en serai jamais certain. De toute façon, ce n'est pas ça qui me fascine. Je ne voudrais pas faire de Melville un personnage. Cette recherche que j'ai entreprise, c'est celle d'essayer de comprendre ce qui fait que je suis tenu au monde circulaire alors que tout devrait me forcer à la verticalité et à d'autres définitions de moi-même. Pourquoi j'avance si peu dans l'écriture - et ce qu'il est advenu d'une grande exception qui s'appela Herman Melville. C'est là tout mon propos". A la vois biographie, roman et essai, "Monsieur Melville" expérimente, sous la forme d'une lecture-fiction de l'auteur de "Moby Dick", tous les genres du discours pour qu'apparaisse enfin le projet totalisant, celui du Québec et du monde de demain. "Monsieur Melville" a été couronné par le prix France-Canada.
Literature. --- Melville, Herman, --- Dans la littérature. --- Critique et interprétation.
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Enfermé dans son petit bungalow de Trrebonne et buvant du gros gin, Abel Beauchemin descend dans les enfers de son imagination, pour en explorer tous les fantasmes, dans des descriptions hallucinantes au milieu desquelles apparaissent Virgile, Malcolm Lowry, les chats Castor et Pollux et, bien sûr, le légendaire Don Quichotte monté sur son vieux cheval de rêve. "Don Quichotte de la Démanche" marque le passage du Québec traditionnel au Québec d'aujourd'hui, en nous dévoilant les préoccupations les plus profondes des Québécois aux prises avec leur passé et interrogeant l'avenir avec malice, moquerie, cynisme, passion et évidemment, un brin de folie. Lors de sa parution au Québec, puis au Canada anglais, "Don Quichotte de la Démanche" a eu un impact considérable, et a été salué par la critique comme l'une des oeuvres majeures du nouveau Québec.
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