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La historia de la literatura no suele ser benévola con quienes se apartan del canon y, además, no pretenden crear otra alternativa. Es el caso de Rafael Azcona (Logroño, 1926) y de las dificultades para encajar su narrativa en las corrientes que la historiografía ha establecido en el marco de la España de los años cincuenta. Realismo social, realismo crítico, neorrealismo son epígrafes hasta cierto punto pertinentes para abordar su producción que se sitúa, además, en el campo del humor. Si a estas peculiaridades le añadimos la conversión del autor en guionista, contamos con circunstancias adecuadas para que su nombre haya sido ignorado por la crítica académica. Sin embargo, Rafael Azcona ha escrito siempre a partir de su observación de la realidad, de la más concreta e inmediata como otros autores de su generación. Escéptico e individualista, que no aislado, su realismo es también fruto de una tradición que conoce como lector empedernido y autodidacta. «El pisito», contextualizada en unas coordenadas precisas e inconfundibles, es una novela que queda abierta, como lo hacen los clásicos, a una interpretación que nos conmociona hoy como ayer: la desoladora historia de amor de Rodolfo y Petrita, cuyas vidas están hipotecadas por culpa de un "pisito".
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Antonio Focaccia découvre une jeune femme dont le visage est couvert de poils. Il décide alors de l’exhiber dans une baraque foraine… Après Le Lit conjugal, Marco Ferreri et son co-scénariste Rafael Azcona continuent à gratter là où ça fait mal, observant un cas inspiré d’un événement réel : une femme à la pilosité excessive est exploitée par un homme qui l’épouse pour continuer à s’enrichir sur son dos. Il n’est pas dans le caractère du cinéaste d’euphémiser, de prendre des détours adoucissants: comme d’habitude chez lui, le film explore les soubassements noirs de l’âme humaine et, malgré le caractère exceptionnel de l’histoire, nous renvoie un miroir particulièrement sombre. Car si Antonio, superbement interprété par Ugo Tognazzi, est un personnage odieux, c’est toute la société qui se trouve mise en accusation, et, là encore, Ferreri utilise la sulfateuse. C’est d’abord l’église, au début du film (ce sera moins le cas dans la suite) qui sert de cible: intolérante, conquérante, elle sert de repoussoir à une époque où, en Italie, elle était encore puissante. Les scientifiques ou pseudo-scientifiques viennent ensuite sur la sellette: c’est le « spécialiste » dont les tentations libidineuses se dissimulent sous un prétendu intérêt professionnel ou le médecin qui, avant de l’examiner, traite Marie de « monstre ». Mais les autres ne sont pas épargnés, et en particulier le peuple, présenté comme voyeur impitoyable. La société que présente Ferreri est irrémédiablement corrompue et cette misanthropie se teinte d’un nihilisme rageur qui peut décontenancer, voire rebuter. Ajoutons que le réalisateur se moque même de lui, puisqu’il apparaît en missionnaire décapité dans les diapositives initiales. Mais pour l’essentiel, le film se concentre sur le parcours d’Antonio et de Maria. Lui est présenté dès l’abord comme un menteur, profiteur, qui se pare de nobles intentions, plus tard d’un passé d’explorateur courageux, pour gagner de l’argent au détriment des autres. Il fait croire à des sentiments altruistes, mais, les dialogues le prouvent abondamment, il ne pense qu’au profit au mépris de l’humanité et de la morale les plus élémentaires. Faut-il voir en lui une métaphore d’un capitalisme sans âme? C’est possible, mais largement insuffisant pour rendre compte d’un personnage plus complexe qu’il n’y paraît, certes froid et calculateur, mais capable in fine d’un chagrin peut-être réel. On peut également déceler une dénonciation de la société du spectacle embryonnaire (le livre éponyme de Guy Debord est postérieur), mais au bout du compte, c’est davantage l’humain lui-même qui est visé car sin on peut prendre en pitié Maria, elle se comporte en femme soumise, aliénée avec de rares velléités de révolte. Quant aux autres… Dans ce film dérangeant et âpre, Ferreri utilise un procédé récurrent pour ajouter au malaise: il étire les séquences jusqu’à l’insupportable. Ainsi le mariage est-il suivi en un long travelling comme une humiliation particulièrement pénible. De même le malaise est-il oppressant quand Maria essaie d’obtenir la consommation de son mariage. Quant aux scènes de « spectacle », elles sont singulièrement éprouvantes. De là sans doute un sentiment persistant d’assister à une œuvre antipathique, désagréable, horripilante. C’est que le monde présenté, le nôtre, est tout sauf reluisant. Plus profondément, ce que Ferreri propose met à mal le contrat qui lie le film au spectateur en lui assignant une place désagréable: ne pouvant s’identifier à aucun personnage, il se transforme en voyeur, à l’égal des participants aux exhibitions (voir par exemple la lente révélation du visage de Maria). Ce que le film nous montre, ce n’est pas seulement une société écœurante: nous en sommes partie prenante. Inutile de dire que cela ne contribue pas à faire du Mari de la Femme à Barbe un métrage agréable.
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Le 25 juin 1876, un détachement de l’armée américaine emmené par le Général Custer est mis en pièces par les Sioux à Little Big Horn. Dans les heures qui précèdent la bataille, militaires, hommes d’affaires ou responsables politiques américains se croisent, font des affaires, préparent l’avenir… Le général George Armstrong Custer, héros des campagnes indiennes de 1867 à 1876, cavalcade dans le décor dévasté du plateau Beaubourg. À l'ombre des palissades, "Taureau assis", grand chef des Sioux, médite sur le destin des gens de sa race. Le Bourse du commerce sert de lieu de réunion aux financiers et membres du gouvernement américain. Et Buffalo Bill, histrion pomponné (et assoiffé de publicité), fait son numéro dans un café-théâtre. Idée pittoresque? Prétexte à gags insolites? Beaucoup mieux que cela: un vrai coup de génie. En tournant son western parodique dans les chantiers de démolition des Halles de Paris, Marco Ferreri a réalisé le plus évocateur et le plus percutant des "collages" historiques. L'anachronisme n'est plus seulement ici une source de plaisanteries faciles. Il devient l'instrument d'une parabole qui assimile le sort des Indiens à celui du sous-prolétariat des villes (à celui également des victimes de toutes les persécutions) et qui démontre la permanence des "grands principes" au nom desquels, de siècle en siècle, les mêmes oppresseurs humilient et écrasent les mêmes opprimés. "Ce qui est comique, ajoute Marco Ferreri, c'est quand les conquérants sont écrasés à leur tour. C'est ce qui s'est passé à Little-Big-Horn, et ce qui se passera, j'espère, demain partout." Marco Ferreri n'est pas l'homme des demi-teintes et de l'ironie nuancée. Non content d'arracher ses personnages à leur légende, il les transforme en gugusses. Custer (Mastroianni, irrésistible), est un mata-mûre débile, coquet, infatué de ses succès et qui ne pense qu'à bouffer du Sioux. Plus pantouflard et plus prudent, son supérieur hiérarchique, le général Terry (Philippe Noiret, superbe), soigne ses migraines, ses panaris et son asthme. Tous deux paradent, pontifient, parlent de pacification et d'expansion, et ne rêvent que de génocide. Une idylle s'ébauche, puis se concrétise, entre Custer et Mlle de Boismonfrais (Catherine Deneuve, hypocritement candide), vierge ardente qui viole quasiment le trop respectueux Custer. Du côté des Indiens, le trait n'est pas moins caricatural. Sans pitié pour Mitch (Ugo Tognazzi, bouffon), "scout" collabo et marchand de colifichets folkloriques, dont la servilité nourrit la haine - "Touche pas à la femme blanche!", lui ordonne Custer, - Ferreri est presque aussi féroce à l'égard des "résistant": "Taureau assis" (Alain Cuny, surprenant) balance entre le gâtisme et la sagesse, et l'oracle de la tribu (Serge Reggiani, nu comme un ver), donne des signes évidents de folie.
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