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" Prêcher l'intolérance, c'est embraser tout l'univers. Un gouvernement sage ne devrait se montrer intolérant que pour les opinions des frénétiques, des fous dangereux ou des fourbes intéressés et cruels qui excitent les citoyens à se haïr les uns les autres à cause de la diversité de leurs religions. L'expérience nous prouve que les adhérents de la religion dominante ne sont très souvent ni plus sages ni meilleurs citoyens que ceux des sectes opprimées ou simplement tolérées. Cette expérience nous démontre que l'on peut être très orthodoxe dans ses opinions et très déréglé dans ses mœurs. Enfin tout nous démontre que le dévot fanatique, intolérant, inhumain, fait plus de mal à ses semblables par ses actions que l'incrédule le plus décidé n'en peut faire par des opinions ou des écrits qui ne conviennent qu'à très peu d'hommes et qui sont rejetés par la multitude. Des productions futiles, des ouvrages licencieux, des épigrammes, des chansons, des satires, des fadeurs galantes sont bien mieux accueillis que les efforts du génie, que les découvertes les plus importantes à la félicité publique, à laquelle très peu de gens daignent s'intéresser. Des histrions, des chanteurs, des baladins sont des hommes plus intéressants pour le gouvernement, que l'homme rare qui déploie aux yeux de ses concitoyens l'immense tableau des connaissances humaines. Il est impossible qu'une nation s'éclaire lorsqu'il n'est point permis aux esprits de s'occuper ni de la morale, ni du gouvernement, ni de la religion, c'est-à-dire des objets les plus intéressants pour l'homme. Il n'y a que l'imposture qui craigne d'être discutée, il n'y a que la tyrannie qui redoute les lumières, il n'y a qu'un gouvernement sans principes et sans vues qui punisse l'erreur et qui fasse de vains efforts pour gêner la liberté de la presse. Ceux qui font taire tout le monde sont rarement éclairés et ne sont à portée de jouir des lumières de personne. L'éducation défendra à l'élève de faire souffrir les animaux, de peur que l'habitude d'exercer la tyrannie sur eux ne le rende un jour inhumain, insensible envers les hommes. "
Political ethics --- Conscience --- Religion and ethics --- Free thought --- Morale politique --- Conscience (Morale) --- Religion et morale --- Libre pensée --- Religious aspects --- History --- Sources --- Aspect religieux --- Histoire --- Libre pensée
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Si l'on y fait attention, l'on trouvera qu'il ne peut point y avoir de livre vraiment dangereux. Qu'un écrivain vienne nous dire que l'on peut assassiner ou voler, on n'en assassinera et l'on n'en volera pas plus pour cela, parce que la loi dit le contraire. Il n'y a que lorsque la religion et le zèle diront d'assassiner ou de persécuter que l'on pourra le faire, parce qu'alors on assassine impunément ou de concert avec la loi, ou parce que dans l'esprit des hommes la religion est plus forte que la loi et doit être préférablement écoutée. Quand les prêtres excitent les passions des hommes, leurs déclamations ou leurs écrits sont dangereux parce qu'il n'existe plus de frein pour contenir les passions sacrées qu'ils ont excitées, et parce que les dévots n'examinent jamais ce que disent leurs guides spirituels. Il n'y a que l'imposture et la mauvaise foi qui puissent craindre ou interdire l'examen. La discussion fournit de nouvelles lumières au sage, elle n'est affligeante que pour celui qui veut d'un ton superbe imposer ses opinions ou pour le fourbe qui connaît la faiblesse de ses preuves, ou pour celui qui a la conscience de la futilité de ses prétentions. L'esprit humain s'éclaire même par ses égarements, il s'enrichit des expériences qu'il a faites sans succès, elles lui apprennent au moins à chercher des routes nouvelles. Haïr la discussion, c'est avouer qu'on veut tromper, qu'on doute soi-même de la bonté de sa cause, ou qu'on a trop d'orgueil pour revenir sur ses pas. Les privilèges, les prérogatives, les exemptions accordés en tout pays à quelques citoyens favorisés, et refusés à tous les autres, tendent visiblement à détruire le respect pour les lois et à éteindre dans les esprits les idées de l'équité. Quelles idées de justice peut avoir un citoyen qui voit que les lois qui châtient le faible ne sont point faites pour les grands ?
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Leur piété ne consistait qu'à condamner l'impiété des autres, dont ils épiaient la conduite non pour les ramener mais pour les diffamer. Qu'ils blâmaient ou louaient les personnes non à cause de leur mauvaise vie mais selon le parti qu'ils avaient embrassé. Qu'ils admiraient parmi eux ce qu'ils reprenaient avec aigreur dans un autre parti. Que l'on ne voyait entre eux que disputes semblables aux combats nocturnes, où l'on ne connaît plus ni amis ni ennemis. Qu'ils chicanaient sur des bagatelles sous le beau prétexte de défendre la foi. Chacun croira que sa façon de penser est la seule nécessaire au salut ; en conséquence, chacun se permettra tout, à lui-même et à ses adhérents, contre ses ennemis, qu'il travestit sur-le-champ en ennemis de Dieu. Il ne se fera pas scrupule de nuire, de calomnier, d'user de supercheries et de fraudes pour étayer son parti tant qu'il sera le plus faible, ainsi que de faire violence à ses adversaires, de les persécuter à toute outrance, de les exterminer quand il en aura le pouvoir. Le fanatisme religieux ne formera jamais que des extravagants dévoués à leur parti mais dangereux pour la société, ou bien des misanthropes perpétuellement aux prises avec eux-mêmes, sans aucun fruit pour les autres. La dévotion tend évidemment à détacher l'homme de sa famille, de ses parents, pour l'attacher uniquement au parti de ceux qu'il a chargés de diriger son âme. Tout homme sensé ne prêtera jamais l'oreille à ceux qui lui diront que Dieu exige de lui qu'il soit aveugle, ignorant, insociable, oisif, et qu'il passe sa vie à méditer inutilement ce qu'il n'entendra jamais. Il croira encore bien moins se rendre agréable à ce dieu en violant les règles immuables de la justice, de la concorde, de l'humanité. Il appellera des crimes, et non des vertus, les actions nuisibles au bien-être et au repos de ses associés. La morale religieuse ne sera jamais que la morale des prêtres, qui vivent de la religion. Elle variera toujours suivant leurs intérêts, leurs fantaisies, leur parti. La morale véritable est invariablement fondée sur les intérêts réels et permanents du genre humain, qui ne peuvent être sujets au changement. L'homme se doit à lui-même de se conserver et de rendre son existence agréable. En supposant un dieu bienfaisant, on ne peut entrer dans ses vues en se tourmentant soi-même comme un anachorète, en se livrant au supplice et à la mort comme un martyr, qui tous deux outragent également la bonté divine en croyant qu'elle peut se plaire à voir le spectacle hideux de l'homme souffrant et misérable.
Christianity --- Free thought --- Christianisme --- Libre pensée --- Controversial literature --- History --- Sources --- Ouvrages de controverse --- Histoire --- Libre pensée
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« Les hommes, pour la plupart, ne tiennent à leur religion que par habitude. Ils n’ont jamais examiné sérieusement les raisons qui les y attachent, les motifs de leur conduite, les fondements de leurs opinions. Ainsi la chose que tous regardent comme la plus importante pour eux fut toujours celle qu’ils craignirent le plus d’approfondir. Ils suivent les routes que leurs pères leur ont tracées ; ils croient parce qu’on leur a dit dès l’enfance qu’il fallait croire ; ils espèrent parce que leurs ancêtres ont espéré ; ils tremblent parce que leurs devanciers ont tremblé ; presque jamais ils n’ont daigné se rendre compte des motifs de leur croyance. C’est ainsi que les opinions religieuses, une fois admises, se maintiennent pendant une longue suite de siècles. C’est ainsi que d’âge en âge les nations se transmettent des idées qu’elles n’ont jamais examinées. Elles croient que leur bonheur est attaché à des institutions dans lesquelles un examen plus mûr leur montrerait la source de la plupart de leurs maux. L’autorité vient encore à l’appui des préjugés des hommes ; elle leur défend l’examen, elle les force à l’ignorance, elle se tient toujours prête à punir quiconque tenterait de les désabuser. Cependant il se trouva dans tous les siècles des hommes qui, détrompés des préjugés de leurs concitoyens, osèrent leur montrer la vérité. Mais que pouvait leur faible voix contre des erreurs sucées avec le lait, confirmées par l’habitude, autorisées par l’exemple, fortifiées par une politique souvent complice de sa propre ruine ? Les cris imposants de l’imposture réduisirent bientôt au silence ceux qui voulurent réclamer en faveur de la raison. »
Religion --- Free thought --- Libre pensée --- Controversial literature --- History --- Sources --- Ouvrages de controverse --- Histoire
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« L’expérience de tous les temps nous prouve que ce fut toujours dans les sociétés les moins éclairées que les prêtres eurent le plus d’ascendant ; c’est toujours en raison de leur ignorance que les hommes ont accumulé sur les membres du clergé les richesses, les bienfaits, les honneurs. L’utilité de ces hommes sacrés n’est fondée que sur les opinions, sur les craintes des nations. [...] L’État doit être maître du clergé ; le clergé ne doit jamais être le maître de l’État. » « Les hommes sont des esclaves partout où la volonté de l’homme est supérieure à la loi. Les hommes sont esclaves partout où l’on a besoin de pouvoir, de crédit, de richesses pour obtenir la justice. Les hommes sont esclaves partout où le puissant, exempt de se conformer à la loi, peut étouffer les cris de l’innocent qu’il opprime. Les hommes sont esclaves partout où la loi peut être interprétée ; alors elle devient toujours partiale pour celui qui a du pouvoir, et destructive pour le malheureux. » « Il faut répondre à un livre par un livre, et non par des prisons et des supplices, qui détruisent l’homme sans détruire ses raisons. Les gouvernements qui punissent les écrivains hardis ressemblent à ces enfants volontaires qui s’irritent lorsqu’on les avertit du danger où ils s’exposent. Un gouvernement équitable veut commander à des hommes raisonnables et capables de sentir leur bonheur ; il sait que plus ses sujets seront éclairés, plus ils seront vertueux. Un gouvernement arbitraire ne veut commander qu’à des bêtes. » « Chez des peuples amollis par le luxe et qu’un despotisme mitigé endort dans l’esclavage, on croit être libre parce qu’on peut se livrer quelquefois à sa pétulance, aux saillies momentanées de son esprit ou à de vains propos que méprise un gouvernement trop puissant pour craindre les mécontents : on croit n’avoir point de fers parce qu’il est permis d’en parler. » « C’est la preuve indubitable d’un vice dans l’administration lorsque des hommes sains en travaillant ne peuvent point subsister. » « La saine politique ne se croit point en droit de fouiller dans la conscience de ses sujets ; elle leur permet de penser comme ils veulent, pourvu qu’ils se conduisent en citoyens. » « On demandera peut-être à quels signes l’on peut reconnaître si une superstition est nuisible à la société et doit être contenue. Je réponds qu’elle ne peut être que funeste lorsqu’elle mettra des obstacles à la population, lorsque son culte suspendra trop fréquemment les travaux de la société, lorsqu’elle fera un mérite de l’inutilité, lorsqu’elle excitera des animosités et des querelles, lorsqu’elle donnera au nom de Dieu le signal de la révolte, lorsqu’elle dépouillera l’homme laborieux pour enrichir le fainéant dangereux, lorsque ses ministres voudront se soustraire aux lois et refuseront d’obéir à l’autorité des hommes sous prétexte d’obéir à l’autorité divine. » « Ne nous y trompons pas : la véritable liberté n’est le partage exclusif d’aucun gouvernement. Dans la démocratie, le peuple, souverain en apparence, n’est que trop souvent l’esclave des démagogues pervers qui le flattent et qui allument ses passions — et il devient un tyran. L’intérêt et la passion changent quelquefois les républicains les plus jaloux de leur propre liberté en des oppresseurs très injustes de la liberté des autres. » « Qu’importe, dira l’habitant désœuvré d’une ville opulente, que je vive sous un pouvoir absolu ? Que manque-t-il à nos plaisirs ? Quelle conversation plus libre, plus enjouée que la nôtre ? Vient-on dans nos maisons nous ravir nos possessions ? Quels chemins plus beaux que les nôtres ? Quelle police plus vigilante ? Quelle tranquillité plus douce ? Qu’on nous laisse nos fers, ils ne nous rendent pas si malheureux que ceux qui se vantent de leur prétendue liberté. Le bonheur est dans l’opinion : dès qu’on se croit heureux, l’on a plus rien à prétendre. »
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