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La fin des phénomènes n’est pas la fin du monde. Seulement l’essoufflement d’un monde. C’est la dissipation, que l’ère numérique a précipitée, du mode d’évidence propre à la représentation comme relation franche d’un sujet à des objets. Ceux-ci ne sont plus perçus ni pensés comme des « entiers », car ils sont soumis à des processus de réduction (dissolution) qui n’ont de cesse de dynamiter l’unité clairement dessinée qu’ils présentaient tant pour l’esprit que pour la sensibilité.En ce sens, la fin des phénomènes désigne simultanément l’invalidation de la métaphysique, dans la mesure où celle-ci oppose en les appariant les sensibles et les intelligibles : deux classes d’objets corrélés dans leur séparation. La crise de l’objet est le dernier avatar de la déconstruction du sujet.Si le phénomène est ce qui ap-paraît, la Figure est ce qui trans-paraît. Elle n’est pas seulement image, mais événement, dans lequel l’annonce est voilée, obligeant à l’interprétation. Tertullien ne dit-il pas de la figura qu’elle est aussi umbra ? À un monde de l’évidence tranchant sur l’opacité qui l’environne, se substitue ainsi l’univers unique d’une transparence ombreuse. La Figure en tant qu’image vérace, est selon l’auteur, l’instrument de pensée qui, après la fin des phénomènes, rebat radicalement les cartes héritées de la métaphysique (le chôrismos platonicien, soit la participation dans la séparation du sensible à l’intelligible) en s’inspirant à la fois de sources chrétiennes (Pascal) et de l’œuvre de Rainer Maria Rilke, poète et penseur de la Figur.
Phénomène (philosophie) --- Figures (perception visuelle) --- Gestes --- Philosophie. --- Phenomenalism --- Perception (Philosophy) --- Gesture
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Le traité Des ombres des idées (1582) est la première œuvre publiée connue de Giordano Bruno. Son objet va bien au-delà du seul contexte des arts mnémoniques. Bruno y expose une théorie de la connaissance sous la forme d’un traité de l’ombre qui s’appuie sur une théorie physique de la vision, celle du clair-obscur des peintres, différente de la perspective linéaire et de la conception géométrique de l’espace de la représentation : la vision suppose, outre la couleur (c’est-à-dire l’ombre ou le visible), à la fois un milieu qui reçoit la couleur (le diaphane) et un agent qui l’actualise (la lumière). Cette théorie physique sert de modèle à une théorie originale de la connaissance dans laquelle les ombres idéales correspondent aux espèces mentales, qu’elles soient sensibles, imaginatives ou intelligibles, autrement dit à la forme postérieure à la chose (post rem). Au plus près de la lettre d’Aristote et de son commentaire par Averroès, Bruno propose ainsi une conception décentrée du sujet de l’intellection, aussi bien que de la vision.
Théorie de la connaissance --- Theory of knowledge --- Clair-obscur --- Chiaroscuro --- Perception visuelle --- Visual perception --- Philosophie --- Philosophy --- philosophie --- Bruno, Giordano
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