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Bien que les travaux du Waterford City Childcare Committee en Irlande, exposés par Walshe (2012) et les recherches de Cremers et Krabel (2010) en Allemagne montrent que les parents sont plutôt en faveur de la présence d’hommes dans les services de l’accueil et de l’éducation du jeune enfant [EAJE], il a été démontré que ceux-ci conservent tout même des préoccupations liées à leur présence, ces craintes découlant notamment de stéréotypes ancrés dans notre culture selon lesquels s’occuper de jeunes enfants est plus adapté aux femmes et que voir le nombre d’hommes augmenter dans le secteur de l’EAJE impliquerait un plus grand risque d’abus sexuels sur les enfants. Dans la continuité des travaux de Rentzou (2011), notre recherche vise à récolter et comprendre le point de vue des parents en Fédération Wallonie-Bruxelles vis-à-vis de ces hommes qui, exerçant la profession d’enseignant préscolaire, transgressent les normes de genre. Pour ce faire, notre thématique a été découpée en trois grandes dimensions traitant respectivement de la perception des parents concernant les freins rencontrés par les hommes souhaitant s’engager dans la profession, les moyens de recruter un plus grand nombre de professionnels masculins dans le secteur et la présence de ces hommes au niveau préscolaire. Pour mener à bien notre recherche, une adaptation du questionnaire initialement proposé par Barnard, Hovingh, Nezwek, Pryor-Bayard, Schmoldt, Stevens, Sturrus, Wabeke et Weaver (2000) et, par la suite, réutilisé par Rentzou (2011) dans ces travaux, a été administrée à 110 parents dont l’enfant fréquente actuellement un établissement maternel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dix parents ont ensuite été rencontrés dans le cadre d’entretiens visant à mieux comprendre et approfondir leurs perceptions. Notre recherche a permis de mettre en évidence des résultats assez contrastés. En effet, si les parents semblent être en faveur de la présence de professionnels masculins, ces mêmes parents demeurent concernés par leur présence, conservant parfois une vision stéréotypée des professionnels masculins et ne parvenant pas réellement à identifier les bénéfices qu’ils pourraient apporter aux enfants. Notre recherche montre également que certaines variables, telles que le niveau d’éducation ou le fait d’avoir déjà fait l’expérience d’un professionnel masculin, peuvent avoir un impact sur l’accord des parents avec la présence d’un homme au niveau préscolaire. Pour finir, notre étude montre que, même s’ils ne sont pas tous convaincus du bienfondé d’une présence masculine dans les équipes pédagogiques préscolaires, les parents parviennent à identifier les freins rencontrés par les hommes souhaitant s’engager dans la profession et parviennent aussi à concevoir des stratégies réalistes pour les recruter telles que le recours à des campagnes médiatiques, la sensibilisation dès l’école secondaire et la promotion de la compétence d’un homme à s’occuper de jeunes enfants. Alors que notre thématique aborde un enjeu sociétal majeur, notre recherche laisse entrevoir le chemin, encore long à parcourir, pour une vision plus égalitaire des genres dans les services de l’EAJE.

Petite enfance --- Professionnels du champ de la petite enfance --- Enseignement --- Enseignement maternel --- Enseignement préscolaire --- Enseignants masculins préscolaires --- Parents --- Enseignants masculins maternels --- Homme à la maternelle --- EAJE --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Education & enseignement