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La dysphasie est un trouble développemental, persistant, sévère et spécifique au langage oral. Dans la littérature, des difficultés de généralisation en morphosyntaxe sont décrites. Néanmoins, les études sur la généralisation du lexique sont rares. Notre mémoire a pour objectif d’étudier les capacités de généralisation lexicale chez les enfants dysphasiques, en les comparant à leurs pairs de même âge chronologique et à leurs pairs de même niveau linguistique. Dans ce mémoire nous avons posé quatre hypothèses : 1- Les enfants dysphasiques obtiennent des résultats inférieurs à leurs pairs de même âge chronologique et des résultats similaires à leurs pairs de même âge linguistique dans les tâches d’extension de mots. 2- Augmenter le nombre d’exemplaires améliorera les performances de tous les enfants. 3- Les enfants dysphasiques ont besoin de plus d'exemplaires que les enfants contrôles pour généraliser. 4- La tâche objet sera mieux réussie que tâche relationnelle. Pour tester ces hypothèses, deux tâches d’extension de mots ont été créées : une tâche d’extension des termes relationnels et une tâche d’extension des termes objets. Pour ces deux tâches les enfants devaient observer un nombre d’exemplaires et désigner parmi trois propositions (une réponse perceptuelle, une réponse relationnelle et une réponse non-reliée), la réponse qui correspondrait le plus à l’exemplaire ou aux exemplaires présentés. Les enfants dysphasiques ont été appariés en fonction de leur âge chronologique (+/- 6 mois) ou en fonction de leur âge linguistique (+/- 6 points au score brut de l’EVIP) à des enfants contrôles, recrutés dans des écoles primaires typiques. Les résultats ont montré que : - Les enfants dysphasiques présentent des capacités de généralisation similaires aux enfants de même âge linguistique et des résultats inférieurs aux enfants de même âge chronologique. - Augmenter le nombre d’exemplaire a aidé tous les sujets de l’étude à réaliser les tâches expérimentales. - Les enfants dysphasiques ont besoin du même nombre d’exemplaires que les pairs de même âge linguistique pour généraliser, les résultats concernant le groupe contrôle de même âge chronologique n’ont pas été concluants. - La tâche d’extension des termes objets est mieux réussie que la tâche d’extension des termes relationnels. Ces résultats sont intéressants pour établir un profil complet de l’enfant dysphasique et adapter la prise en charge logopédique.
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La dysphasie correspond à un trouble spécifique du développement du langage. Bien que de nombreuses hypothèses aient vu le jour afin d'expliquer les difficultés propres à ce trouble, plusieurs questions restent encore sans réponse. Bien que les difficultés morphosyntaxiques des enfants dysphasiques commencent à être mieux comprises, nous possédons encore peu d'informations relatives au versant lexico-sémantique, également sujet à des failles. En effet, des études démontrent que les enfants dysphasiques ont des représentations sémantiques peu précises et organisées différemment. Si l'on se réfère aux données relatives au développement normal, les enfants tout venant développent les catégories en se basant, dans un premier temps, sur des "biais" – ou des préférences. En effet, ils semblent d'abord accorder de l'importance à la forme, puis prêtent attention à la substance des objets, si ceux-ci sont non-solides, ou à la substance et à la forme si les items possèdent des yeux. Avec l'âge, ils parviennent à développer des catégories relationnelles. Pour cela, ils réalisent des analogies, c'est-à-dire qu'ils ne tiennent plus compte des ressemblances perceptives, mais plutôt des relations existant entre deux situations/items. Ce processus et ces biais permettent alors aux enfants de généraliser leurs connaissances et d'apprendre un grand nombre de mots en peu de temps. Dès lors, nous nous demandons si les enfants dysphasiques passent par les mêmes étapes. En d'autres mots, nous aimerions déterminer si ces enfants présentent également des "biais" catégoriels et s'ils sont capables de développer des catégories relationnelles, de la même façon que les enfants tout-venant. Pour cela, nous avons proposé de nouvelles catégories, et nous avons accompagné chaque item d'un label présenté dans un contexte syntaxique incitant aux comparaisons. Tout d'abord, nous voulions évaluer les compétences initiales des différents groupes d'enfants (DYS, AC, AL). Nous avons donc proposé quatre tâches évaluant le biais pour la forme, pour les yeux, pour la substance, ainsi que la connaissance de catégories relationnelles. Ensuite, nous avons proposé une tâche impliquant des relations spatiales pour évaluer les capacités d'apprentissage de chacun. Au terme de notre étude, nous constatons que les enfants dysphasiques ont des compétences comparables à celles d'enfants tout-venant appariés en âge linguistique. Cependant, les résultats sont peu similaires lors de la comparaison aux enfants appariés en âge chronologique. En effet, les dysphasiques ont besoin d'un plus grand nombre d'exemplaires. De plus, ils n'ont pas développé le "biais pour la substance" et l'apprentissage d'une nouvelle catégorie relationnelle est difficile. Nous pouvons alors supposer que ces enfants éprouvent des difficultés de flexibilité et/ou d'inhibition les empêchant de prêter attention aux caractéristiques pertinentes, et donc d'inhiber les distracteurs perceptifs auxquels ils apportent encore trop d'attention. Des études futures devront être effectuées pour appuyer ces résultats et confirmer ou non le rôle joué par les compétences inhibitrices. Les capacités visuo-spatiales pourraient également constituer une voie de recherche.
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La dysphasie est un trouble sévère et spécifique du langage oral dont certains aspects restent encore une énigme pour les experts dans ce champ de recherche. Les déficits langagiers peuvent être expliqués selon l’approche cognitive du langage qui implique des mécanismes généraux dans le développement de celui-ci. L’apprentissage du langage dépendrait de mécanismes généraux pour abstraire des règles langagières. Le raisonnement analogique permettrait de réaliser ce processus d’abstraction. Cependant, les enfants dysphasiques auraient des déficits de raisonnement analogique. Etant donné que de nombreux auteurs suggèrent que les enfants dysphasiques présentent un déficit d’inhibition, nous avons étudié le raisonnement par analogie en l’abordant sous l’angle du développement des fonctions exécutives en nous intéressant particulièrement à la composante d’inhibition. Ce travail cherche à savoir, grâce à la technique innovante du eye-tracking, si les stratégies visuelles des enfants porteurs de dysphasie reflèteraient cette faible capacité d’inhibition par rapport à des enfants tout-venant de même âge chronologique et de même âge linguistique lors d’une résolution de scènes analogiques. La tâche expérimentale de notre étude reprise par Richland et ses collaborateurs (2006) teste la capacité d’inhibition par la présence de distracteurs perceptifs qui entrent en compétition avec la solution analogique. La tâche expérimentale comprend des relations binaires ou tertiaires avec ou sans distracteur. Concernant les scores à la tâche de raisonnement analogique, l’étude porte sur 20 enfants, âgés de 6 à 13 ans, présentant une dysphasie appariés en âge chronologique avec 20 enfants contrôles, âgés de 6 à 13 ans, et appariés en âge linguistique avec 20 enfants contrôles, âgés de 4 à 11 ans. Pour l’exploitation des données du eye-tracker, seuls 17 enfants porteurs de dysphasie ont été retenus dans le premier appariement et 14 dans le deuxième appariement. Les résultats n’indiquent aucune différence significative aux niveaux des deux appariements pour les scores à la tâche expérimentale, pour les temps totaux moyens passés sur le distracteur et la cible (objet référent qui joue le même rôle que l’objet solution) et le nombre moyen de fixations portées sur le distracteur et la cible dans toutes les conditions. Cependant, les enfants dysphasiques ont des données légèrement supérieures concernant le distracteur et la cible. Nous avons émis l’hypothèse que les enfants dysphasiques auraient des difficultés d’encodage de la cible. Par ailleurs, ces enfants présentent une durée de résolution significativement plus importante que les enfants contrôles de même âge chronologique dans toutes les conditions, ce qui pourrait être dû à une plus faible vitesse de traitement.
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La dysphasie est un trouble spécifique, sévère et persistant du langage oral qui affecte particulièrement le développement morphosyntaxique. Les enfants dysphasiques sont en effet moins productifs et davantage dépendants à l’input langagier. La Théorie Usage et Construction postule que les difficultés morphosyntaxiques de ces enfants engendrent une sur-spécification de la fonction et une sous-spécification de la forme, ce qui implique un renforcement des troubles, empêchant les enfants d’abstraire des schémas de construction. De plus, les théories constructivistes postulent que le langage se construit sur base de processus cognitifs généraux. Le raisonnement analogique est un processus cognitif qui permet notamment de réaliser des analogies. Selon les théories constructivistes, ces analogies favorisent l’abstraction de schémas de construction morphosyntaxiques. Un déficit au niveau du raisonnement analogique pourrait donc expliquer les difficultés d’abstraction de schémas de construction morphosyntaxiques des enfants dysphasiques. Ces enfants présentent en effet ce déficit de raisonnement analogique, les empêchant d’abstraire un schéma de construction dû à leur dépendance à la similarité perceptuelle et leur manque de sensibilité à la similarité relationnelle entre items. Les enfants dysphasiques pourraient donc se baser sur un paradigme d’alignement progressif, introduisant progressivement la variabilité en vue d’identifier les similarités relationnelles et abstraire un schéma de construction morphosyntaxique. Nous avons testé l’effet de ce paradigme auprès de trente enfants dysphasiques et leurs pairs tout- venant de même âge linguistique lors d’une tâche d’abstraction d’un schéma de type Sujet- Objet-Pseudo-verbe. Les sujets ont été répartis aléatoirement entre les deux conditions expérimentales. La première implique un paradigme d’alignement progressif alors que la seconde propose un ensemble d’items perceptuellement différents. Les résultats obtenus ne démontrent aucune différence entre les groupes. Les enfants dysphasiques semblent donc posséder des capacités de raisonnement analogique semblables à celles de leurs pairs tout- venant de même âge linguistique. Un effet de l’alignement progressif dans l’abstraction du schéma de construction morphosyntaxique a été mis en évidence. Le lien entre raisonnement analogique et développement du langage est renforcé. Cela a donc des implications cliniques importantes : ce paradigme d’alignement progressif constitue un ingrédient actif prometteur quant aux prises en charge logopédiques proposées aux enfants dysphasiques, s’inscrivant dans une démarche d’Evidence-Based Practice.
Développement du langage --- Troubles du langage --- Trouble spécifique du langage --- Dysphasie --- Morphosyntaxe --- Raisonnement analogique --- Alignement progressif --- Abstraction --- Généralisation --- Schémas de construction --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Traitement & psychologie clinique
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La dysphasie est un trouble spécifique, sévère et persistant, du développement du langage oral (Leroy, 2013). La nature et l’origine des déficits langagiers rencontrés par les enfants dysphasiques font encore l’objet de nombreuses recherches. Plusieurs études ont montré que le langage influençait le raisonnement analogique (Son et Al., 2012) mais aussi que le raisonnement analogique pouvait avoir un impact sur le développement langagier (Casenhier et Goldberg, 2005 ; Gentner et Namy, 2006). Ainsi, selon Leroy (2014) le langage et le raisonnement analogique s’influencent mutuellement. Plusieurs compétences sont nécessaires pour résoudre une analogie. Par exemple, il est essentiel de posséder de bonnes compétences langagières (Masterson, Evans et Aloia, 1993), ou encore de bonnes capacités d’inhibition (Leroy et collaborateurs, 2014). Ces compétences font défaut aux enfants présentant une dysphasie (Morrison et Al., 2004 ; Morrison et Al., 2011). On comprend aisément pourquoi ces enfants possèdent de moins bonnes capacités de raisonnement analogique que des enfants tout-venant de même âge chronologique (Leroy, Parisse et Maillart, 2012). Ainsi, l’hypothèse d’un déficit de raisonnement analogique chez les enfants dysphasiques n’est plus à prouver. L’objectif de notre étude est de connaître les stratégies qui sous-tendent le raisonnement analogique chez les enfants dysphasiques via la méthode de l’eye-tracking. Les performances des enfants dysphasiques seront comparées à celles d’enfants contrôles appariés en âge chronologique (AC) mais aussi en âge linguistique (AL). L’analyse des résultats nous montre que les enfants dysphasiques ne sont pas plus impactés par la complexité de la tâche que les enfants contrôles AC et AL. Par contre, la présence de plusieurs distracteurs dans la tâche va baisser la performance des enfants dysphasiques comparativement aux enfants AC et AL. Concernant les stratégies de résolution d’analogies, les enfants dysphasiques réalisent plus de fixations sur les distracteurs et passent plus de temps sur ceux-ci que les enfants contrôles appariés en âge chronologique. Cependant, ils obtiennent un nombre de fixations et un temps de fixation sur les distracteurs similaires aux enfants appariés en âge linguistique. Ces résultats nous permettent d’envisager que les enfants dysphasiques possèdent des stratégies de résolution d’analogies différentes que celles des enfants AC. La présence de distracteurs, d’interférences, impacte considérablement leur performance à la tâche de raisonnement analogique.
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