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La dernière photographie Depuis l'adolescence, je suis hantée par une photographie : un portrait de ma mère que mon père m'avait donné à sa mort. Elle avait disparu, il me restait sa photographie. Les deux actions s'étaient déroulées simultanément, provoquant dans mon esprit un effet de substitution. Alors que j'assistais étudiante au ciné-club à la projection d'un film de Murnau, j'eus une « révélation ». Dans l'obscurité, des ombres fantomatiques se mouvaient sur l'écran : le cinéma avait donc le pouvoir de faire revivre les morts. Je n'ai eu dès lors de cesse de vouloir m'approcher des images animées pour en saisir le mystère, sans doute mue par le secret désir de pouvoir un jour réanimer le portrait photographique de ma mère et la sauver ainsi de l'oubli. Ingmar Bergman réalise Sarabande à quatre-vingt-six ans alors qu'il pensait en avoir fini avec le cinéma. Ce tournage apparaît comme la seule issue aux tourments qui s'emparent de lui en cette fin de vie. Le cinéaste y pose la question du dialogue avec les morts : la réponse tient ici à l'utilisation de la photographie. Ainsi place-t-il au coeur de son film le portrait d'une défunte : c'est paradoxalement cette image fixe qui va mettre en mouvement les personnages et provoquer leur déplacement. La sarabande n'est-elle pas d'abord une danse ? L'autre particularité de ce film est de condenser en son sein un grand nombre de reprises tirées de sa filmographie, savamment remises en rythme. Il ne s'agit pas de conclure mais de rassembler et réanimer personnages et motifs anciens dans une oeuvre profondément musicale, composée pour se reprendre à l'Infini. Ultime et subtil renversement d'un cinéma qu'on pensait hanté par la mort.
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