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En mai 2007, lors d'une conférence organisée par la Defense Intelligence Agency, agence appartenant au Ministère de la Défense, un membre de la CIA a révélé que 70% du budget du renseignement est destiné à des acteurs privés . Suite à cette révélation, des auteurs ont tenté d'expliquer les raisons qui ont poussé le gouvernement américain à externaliser certaines fonctions militaires dont fait partie cette activité . Plusieurs mobiles sont généralement retenus. Premièrement, la fin de la Guerre Froide et de la menace communiste a mené à une réduction des effectifs au sein de la Défense (les dividendes de la paix). De nombreux militaires se sont retrouvés sur le marché du travail avec, comme seules compétences, celles apprises durant leurs années de service. Cet élément peut expliquer pourquoi, certains d'entre eux ont décidé de créer leur propre société . Deuxièmement, la fin de l'Empire soviétique a complexifié les menaces pesant sur le monde occidental : terrorisme, contre-prolifération, crime organisé, trafic d'armes, sans oublier les conflits ethno-politiques dans différentes régions du monde . Alors que les dirigeants pensaient à une diminution de la demande de sécurité, la fin de la Guerre Froide a généré une instabilité menant à des interventions dans plusieurs pays. Pour faire face à ces nouvelles sollicitations, les gouvernants américains ont décidé de se tourner vers des firmes militaires privées (appelées Sociétés Militaires Privées – SMP) . Troisièmement, pour expliquer le recours à ces SMP plutôt qu'à des recrutements au sein de l'armée, des auteurs s'accordent pour dire que l'explication principale est le tournant néolibéral résultant de l'élection de Ronald Reagan à la présidence des États-Unis . Ce changement de paradigme a mené à plusieurs privatisations ainsi qu'à la consécration de la logique managériale au sein des institutions publiques. Suite aux attentats du 11 septembre 2001, la Commission spéciale du Sénat chargée du renseignement a proposé, trois jours après l’effondrement des tours, diverses propositions dans le but d’éviter que de tels bouleversements ne se reproduisent. Cette dernière a notamment conseillé au monde du renseignement de s’ouvrir vers des acteurs privés, avec comme objectif, l’amélioration de sa capacité de collecte et d'analyse. De ce fait, le Senate Select Commitee on Intelligence a demandé à ce qu’il y ait "a symbiotic relationship between the Intelligence Community and the private sector" . Les recommandations ont reçu un écho favorable, ce qui a poussé Georges W. Bush à confier une série de missions liées au renseignement à des entreprises privées, généralement composées d'anciens fonctionnaires fédéraux. La Défense belge, comme d’autres ministères, a participé à l’assainissement des finances publiques et, de ce fait, a vu son budget décroître ces quinze dernières années . Le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS) n’échappe pas à la règle. Face au manque de moyens budgétaires et humains, ainsi qu'aux menaces grandissantes, l'organisme estime ne pas avoir la possibilité de réaliser les différentes missions légales de manière optimale . C’est pourquoi, l’une des pistes de réflexion serait de se tourner vers le secteur privé pour externaliser certaines de ces dernières, et ainsi, réaliser les fonctions restantes de la meilleure façon qu'il soit . Néanmoins, le recours à ces firmes pose une série de questions auxquelles il faut répondre, avant toute prise de décision.
Renseignement --- sources ouvertes --- néolibéralisme --- externalisation --- OSINT --- Collaboration --- secteur public --- secteur privé --- Belgique --- Service général du renseignement et de la sécurité --- SGRS --- Droit, criminologie & sciences politiques > Sciences politiques, administration publique & relations internationales
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