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Relégué au « musée des horreurs politiques », l'autoritarisme semblait devoir être emporté par la vague de démocratisation qui a touché aussi bien l'Amérique latine, l'Afrique noire et le monde arabo-musulman que, plus récemment, les anciennes « démocraties populaires » est-européennes. Pourtant, la défaite de l'autoritarisme sur le terrain de la légitimité internationale n'a pas toujours produit de mutations décisives des relations de pouvoir au sein des États. La libéralisation des économies, loin d'entraîner celle des scènes politiques internes, a renforcé le pouvoir personnel des autocrates, la mainmise des « clans » sur les richesses nationales et la manipulation des urnes. Pire, montrent les auteurs de ce livre stimulant, l'autoritarisme surgit là où on ne l'attendait plus, au cœur même des systèmes « pluralistes » d'Europe et d'Amérique du Nord. Les hymnes à la « bonne gouvernance » de la Banque mondiale, du FMI et de l'Union européenne sonnent en réalité le glas des principes fondateurs de la démocratie représentative. Car la fétichisation des modes contractuels et négociés entre les groupes de pressions, les lobbies économiques et les pouvoirs transnationaux contribuent davantage à affaiblir les mécanismes de représentation démocratique. Dans le contexte post-11 septembre, où la question sécuritaire est devenue un enjeu majeur pour les démocraties occidentales comme pour les régimes autoritaires du Sud, la prédiction du philosophe Ralf Dahrendorf pourrait bien se révéler exacte : le XXIe siècle sera le siècle de l'autoritarisme.
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