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Notre recherche, portant sur la problématique de l'exil, plus spécifiquement sur l'exil chilien, a essayé de comprendre quelles sont les incidences de l'expérience de l'exil. Deux choix principaux ont guidé notre recherche. D'une part, un ancrage dans l'approche biographique pour pouvoir accéder aux expériences et aux significations de l'exil d'après les exilés eux-mêmes. D'autre part, un regard portant sur l'identité, sur le processus de construction de soi et sur la manière dont celui-ci a été affecté par l'exil. Etant donné notre intérêt d'une compréhension de l'expérience de l'exil de la façon la plus large possible, nous avons déterminé quatre groupes de participants, croisant le critère d'être restés dans le pays d'accueil ou d'être retournés au Chili après la fin de l'exil, avec le critère qui déterminait leur appartenance soit à la première génération d'exilés (les exilés « titulaires ») ou bien à la deuxième génération (les enfants des exilés). Ayant recueilli des récits auprès de seize personnes, nous avons finalement travaillé sur les récits de douze narrateurs, qui ont tous eu comme pays d'accueil la Belgique. A partir des analyses au cas par cas, dans une logique qui a privilégié la singularité des histoires, se sont dégagées des pistes de sens, des « insistances » sur trois grands thèmes : les lieux de l'exil, qui analyse les places et significations que l'exil a pris dans la vie et dans l'histoire des personnes interviewées, montrant que le lieu principal est celui de l'épreuve de soi auquel l'exil semble avoir, pour toujours, renvoyé les personnes. Le deuxième thème est celui du retour, qui analyse le rôle que l'interdiction du retour a eu dans la trajectoire de l'exil et jusqu'aujourd'hui dans la vie de ces personnes, en tant que mythe, possibilité et choix. Enfin, sous le thème de la mise en récit de son exil, nous analysons et discutons quelques caractéristiques propres au moment où ces personnes ont fait ce récit et qui révèlent aussi, d'après nous, quelques particularités de la manière dont l'exil a affecté leur histoire, leur identité.
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Cette dissertation consiste en une mise en perspective des travaux d'E. Husserl et d'A. Leroi-Gourhan. Sur la base de différents objets issus des fouilles préhistoriques (ossements, pierres taillées, vestiges d'habitats, etc.), nous nous sommes interrogée sur la façon dont le préhistorien s'y prend pour reconstituer des ensembles signfiants, tels que la corporéité d'une subjectivité autrefois vivante, des sociétés, des ensembles symboliques ou encore techniques comme des outillages. ...
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La santé, comme projet social, est devenue une valeur en soi qui ne peut être poursuivie isolément. Elle se situe au centre d'une nouvelle moralité publique où apparaissent d'autres valeurs, elles aussi incontournables, parmi lesquelles figurent l'harmonie sociale, la participation communautaire et l'engagement personnel des individus. Dès lors, le symbolique introduit un processus particulièrement spécifique au sein de la culture, où la dimension symbolique en est la matière première qui conditionne tout rapport au monde. La connaissance du langage, le partage d'un code, impliquent une pensée commune et une série d'attitudes envers le monde. Cette multitude de signes partagés permet une interaction souple où s'échangent du sens et du lien grâce à un immense processus de communication.Le muganga, aussi appelé "guérisseur", est un être élu, un personnage digne de respect. Il est le médecin du peuple, des "gens de peu", mais surtout des "gens simples". Il est de ce fait évident que les burundais et bien d'autres communautés traditionnelles africaines ou d'ailleurs, s'adressent massivement aux « baganga », non aux médecins car, ceux-ci leur sont doublement inaccessibles, par le montant de leurs honoraires et par le milieu social auquel ils appartiennent. Le langage des Baganga est une parole liturgique et thérapeutique qui libère, qui réconcilie, qui resocialise l'être malade et déconnecté. Ce qui sépare la médecine moderne de la médecine traditionnelle est que l'une s'applique aux symptômes, elle est mécaniciste; l'autre se réfère au Principe, à l'Absolu, elle est causale. Par ailleurs, la relation de confiance entre le malade et son thérapeute devrait être le fil conducteur du chemin du traitement et de la guérison des maladies. Elle semble malheureusement, dans le monde marchand de l'heure, avoir été remplacée par les progrès techniques et la rigueur scientifique qui sont cependant deux excellentes choses. Il s'ensuit une remise en cause de la compétence des soignants par ceux de leurs malades qui sont le plus dépossédés de leur corps sur un plan symbolique. Cette fuite de désespoir est une des explications du recours au Baganga. C'est aussi l'efficacité de la médecine traditionnelle / naturelle qui continue à convaincre certaines organisations internationales à être favorables à son développement. Les Baganga, sachant qu'il n'existe pas de symbolique générale applicable à tous, élaborent en bons tradipraticiens, avec chaque personne malade (du latin male habitus = en mauvais état), le sens et la porte d'entrée de sa maladie. La fonction symbolique du muganga est alors essentielle en tant que juge et arbitre de certains conflits au-delà du monde visible, car il reste l'un des derniers gardiens de la culture. Health, like social project, has become a value in itself, which cannot be sought in isolation. It stands at the centre of a new public morality where other values equally indispensable are involved, among which one can count social harmony, community participation and personal engagement of the individuals. In fact, symbolism introduces a process that is particularly specific within the given culture where the symbolic dimension is the raw material that conditions every relationship with the world. The knowledge of a common language, the sharing of a code, implies a common thinking, and a series of attitudes towards the world. The sharing in common of these multiple signs enables a subtle interaction where meaning and relation is mutually exchanged thanks to the immense communication process. The muganga, also called "healer" is one with a vocation, a personality worthy of respect. He is the doctor of the people, the common people, especially the simple folk. It is therefore clear that the people of Burundi as well as other traditional African communities, or elsewhere, massively consult the Baganga, and not doctors, because the latter are in double measure inaccessible to them, by the amount of their charges and by the social milieu they belong. The language of the Baganga is a liturgical and therapeutic language that frees, reconciles and reintegrates the sick and alienated person. What separates modern medicine and traditional medicine is the fact that the one applies to symptoms and by that fact mechanistic, while the other refers to the Principle, to the Absolute and by that fact causal. Moreover, the relationship of confidence between the sick and his therapist would be the operative element in the process of treatment and the healing of the sick. Unfortunately, this seems to have been replaced, in the commercial world of today, by technical progress and scientific rigor which are nevertheless excellent developments. Consequently the competence of the healers is weakened by the conditions of the sick who are really dispossessed of their body on the symbolic level. This despair is one of the explanations for the massive recourse to the Baganga. It is also the efficacy of traditional/natural medicine that continues to convince certain international organisations to favour its development. The baganga, aware that there is no general symbolism that applies universally, elaborate, as expert traditional patricians, with each sick person (from the Latin male habitus = in bad condition), the meaning and the 'diagnosis' of his sickness. The symbolic function of the muganga is therefore then very essential in his capacity as judge and arbiter of certain conflicts beyond the visible world, for he remains one of the last custodians of the Burundi culture.
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