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Qu'est-ce qui pousse un individu à vouloir se surpasser ? Dans le cas de Gratien Gélinas, peut-être que vivre la séparation de ses parents et devoir abandonner le collège où il se plaisait ont été des événements marquants. Occuper toute la place sur la scène d'un théâtre, c'était en quelque sorte sa revanche sur le mauvais sort qui s'était acharné contre lui. Chose certaine, sa victoire fut éclatante, puisqu'il s'avéra la figure de proue de la scène théâtrale québecoise de 1935 à 1960. À son crédit, la revue Fridolinons, qui fit les beaux jours de Gélinas à la radio et sur scène de 1937 à 1946. Puis, le succès phénoménal de Tit-coq joué en 1948 et applaudi autant au Canada anglais qu'au Québec ; l'échec que la pièce connut aux États-Unis plongea cependant l'homme de théâtre dans une profonde dépression. En pleine gloire, Gélinas tâta aussi du cinéma sans abandonner pour autant le théâtre. De fait, il écrivit Bousille et les justes en 1959, et Hier, les enfants dansaient en 1966. Chose étrange, écrire pour le théâtre, la radio ou le cinéma était une source de souffrance pour cet être torturé. Irascible et susceptible, il rendait la vie difficile à ses collègues et à ses proches, mais le besoin de se rassurer à propos de son talent était si pressant qu'il ne pouvait s'empêcher de chercher à écrire l'oeuvre qui le rendrait encore plus grand, plus célèbre...

Authors, French-Canadian --- Actors --- Theatrical producers and directors --- Gélinas, Gratien