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Mystifier quelqu’un, si les mots ont un sens, c’est l’initier. Déconcertante étymologie qui semble faire du bluff, du leurre, voire du mensonge, un rituel de dessillement ! Tout en faisant fond sur les acquis de la poétique moderne, une étude esthétique de la mystification littéraire doit alors prendre en compte les conditions historiques – sinon anecdotiques – de sa production et de sa réception, car seule cette dernière – et la croyance dont elle s’accommode – donne corps au simulacre, fût-ce pour en dénoncer après coup la facticité.En théorie, chaque forme de fausse signature n’est jamais que le résultat d’une combinatoire, somme toute élémentaire, entre un nom et un texte ; le travestissement de ceux-ci, constitutif des supercheries, se laisse donc décrire au moyen de typologies parallèles. Mais le processus mystificateur n’entre en action que si ces manipulations déceptives sont suivies d’un effet précis : en l’occurrence, d’une falsification de la lecture même. Autant que de procédés d’écriture, c’est d’une stratégie de publication que dépend toute mystification. Le jeu en est rarement absent, qui met à l’épreuve l’autorité des discours ; et la littérature, si elle risque gros, ne s’y trouve pas forcément disqualifiée.
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