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Le but de ce travail est de mettre au point une technique ELISA pour la recherché directe des antigènes spécifiques de sérogroupes et de l’appliquer ensuite à l’étude épidémiologique de C.difficile au Bénin.
Au terme de celui-ci, les résultats que nous avons obtenus pour chacun de ces deux objectifs nous permettent de tirer les conclusions suivantes :
1. La technique ELISA.
La mise au point d’une technique ELISA utilisant des anticorps mono spécifiques a débouché sur un protocole opératoire simple permettant de sérotyper C.difficile directement à partir de colonies, avec une excellente sensibilité et spécificité.
Nos résultats confirment les travaux précédents ayant mis en évidence par des techniques d’immunotransfert l’antigène spécifique de chaque sérogroupe (Delmée et al., 1990b). Cette identification avait été suivie de la purification de cet antigène qui avait alors servi à immuniser un lapin.
La possibilité d’appliquer une technique ELISA apporte de nombreux avantages par rapport à la technique d’agglutination sur lame :
. Tout d’abord cette technique permet de différencier en un temps tous les sérogroupes et les sous-groupes connus. Il est évident que, dans cette perspective, nous sommes limités par le nombre d’antisérums disponibles qui n’est encore actuellement que de onze ; les autres antisérums devront être obtenus prochaînement. Cependant nos résultats montrent que, par ELISA, l’obstacle des réactions croisés liées à l’antigène flagellaire rencontré par agglutination, est parfaitement contourné (Delmée et al., 1990a). L’ELISA détecte spécifiquement tous les sous-groupes dans A pour lesquels nous disposions d’antisérums.
. La procédure permet par son automation de couvrir plus facilement le nombre croissant de sérogroupes connus. En effet, il devenait extrêmement fastidieux de procéder au typage sur lame étant donnée le grand nombre de sérogroupes.
. La possibilité e procéder au typage directement à partir de colonies raccourcit fortement les délais. En effet, l’agglutination sur lame nécessite une subculture et parfois même un réisolement avant celle-ci. De plus, comme nous l’avons souligné dans le texte, notre technique s’accorde parfaitement aux nouvelles techniques de détection des toxines A et B qui sont, depuis peu, également effectuées par ELISA. La possibilité de pouvoir répondre en même temps et dans un délai très court les résultats de la culture, du typage et de la toxigénicité des souches est d’un intérêt considérable pour le patient.
. L’économie d’antisérum réalisée est considérable puisque l’on travaille à des dilutions 10 à 100 fois plus importantes que pour l’agglutination. Ceci devrait permettre l’utilisation des antisérums par d’autres laboratoires.
L’application que nous avons faite à des souches isolées en routine dans le laboratoire a confirmé les résultats obtenus précédemment (Varis, 1991). A l’aide des antisérums actuellement disponibles, près de 80 % des souches sont typées. La technique est donc déjà utilisables en routine sans avoir nécessairement à attendre l’obtention de nouveaux antisérums.
2. L’enquête épidémique au Bénin.
Peu de choses sont connues quant à l’épidémiologie de C.difficile en dehors des pays dits industrialisés. En particulier, nous ne connaissions aucune étude ayant été faite en Afrique et il était donc particulièrement intéressant de mener l’enquête que nous avons réalisées à Cotonou.
Les résultats que nous avons obtenus au niveau de la prévalence sont assez conforme à ce que l’on pouvait attendre pour le raisons suivantes : l’hygiène, au niveau hospitalier en particulier, est faible et l’usage est très important et peu contrôlé. Ce sont là, comme nous l’avons vu dans l’introduction, deux facteurs de risque primordiaux pour C.difficile.
La prévalence élevée que nous avons observée est associée à une morbidité importante et notre typage des souches a permis de confirmer l’association de certains sérogroupes (C toxigène en particulier) avec les symptomatologies les plus graves. Il est particulièrement intéressant de constater le parallélisme entre le profil de résistances aux antibiotiques observé dans le sérogroupe C qui est tout-à-fait semblable à celui observé chez nous (Delmée et Avesani, 1988).
Les études antérieures de sérogroupes qui avaient été faites sur des souches reçues des 4 coins du monde avaient montré une certaine universalité des sérogroupes identifiés chez nous. Cela est confirmé ici puisque plus de 80 % des souches isolées appartiennent à des sérogroupes que nous connaissions.
La réalisation de notre étude au Bénin a permis d’identifier un facteur de morbidité important dans la population des malades à Cotonou. De plus, nous avons pu importer le matériel et la méthodologie permettant la mise en évidence de C.difficile . Ceci devrait permettre, nous l’espérons, de prendre en charge ce problème et d’essayer, dans un proche avenir, de l’enrayer autant que possible.
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