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Témoin sensible de notre époque, le théâtre vit dans l'insécurité. La littérature non seulement ne le défend pas quand le cinéma le menace, mais elle se montre hostile à l'art de la scène. Déjà le film a conquis le grand public ; il condamne certains genres dramatiques, modifie la structure des oeuvres, influence la mise en scène et marque le jeu des comédiens. Depuis la Renaissance, le théâtre est devenu une province de la littérature écrite, mais le cinéma remet tout en question. Rival, ennemi ou successeur ? S'il représente une nouvelle forme d'expression dramatique, c'est la littérature et non pas le théâtre qui a perdu la partie. Dans le désordre social, la poésie et le roman ont souvent préféré suivre des lignes de fuite. Ils ont méprise le sentiment et l'action, nié l'univers objectif et l'unité de la personne, récusé les anciennes métaphysiques sans les remplacer par des systèmes solides. Ils se sont réfugiés dans le rêve et l'inconscient, cultivant une inaccessible pureté. Ils constituent une antidramatique qui met en danger le théâtre. Quand la figure de l'homme change, le personnage vacille aussi. La forme traditionnelle du théâtre est peut-être une des premières victimes d'une révolution si vaste que l'histoire n'en organise que deux ou trois semblables par millénaire.
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